Localisation des principaux pouls
Les pouls centraux
Par opposition aux pouls périphériques, les pouls centraux permettent de faire le diagnostic d'arrêt cardiaque lorsque ils ne sont pas perçus.
- L'artère carotide de chaque côté du cou : sur une autre personne, on pose trois doigts sur la ligne médiane de la face antérieure du cou (trachée), puis on les fait glisser vers soi ; lorsque l'on sent un creux (entre la trachée et le muscle), on enfonce délicatement les doigts en direction de la colonne vertébrale (ne pas insister si on ne trouve pas) ;
- L'artère fémorale, (nécessite naturellement de dénuder partiellement le patient) au milieu du pli de l'aine, c'est-à-dire à mi-chemin d'une ligne unissant l'épine iliaque (pointe saillante de l'os du bassin) et le pubis (entrejambe).
- Chez certaines personnes, la pulsation de l'aorte peut être directement sentie sur la ligne médiane abdominale
Les pouls périphériques
Les pouls périphériques, ou pouls distaux, permettent, lorsqu'ils sont retrouvés, de mesurer la fréquence cardiaque. Cependant, leur absence ne peut pas renseigner sur l'activité cardiaque, mais témoigne de lésions de l'artère palpée. Ils sont plus ou moins faciles à trouver et requièrent parfois une certaine expérience :
- au niveau de la tête :
- L'artère faciale aux côtés du menton,
- L'artère temporale sur les tempes,
- au niveau des membres supérieurs :
- L'artère humérale, face antérieure, partie interne (la plus proche du corps lorsque le bras est tendu, pouce vers l'extérieur) du pli du coude. C'est à ce niveau qu'on pose le stéthoscope pour la mesure de la pression artérielle avec un manomètre ;
- L'artère radiale au bord externe du poignet (main tournée vers l'avant), entre le radius (os du côté du pouce) et le tendon. C'est le pouls qu'on utilise habituellement pour la mesure de fréquence cardiaque ;
- L'artère cubitale au bord interne du poignet.
- au niveau des membres inférieurs :
- L'artère poplitée, face interne en arrière du genou. C'est le pouls, en pratique, le plus difficile à trouver.
- L'artère pédieuse sur la face antérieure du pied, en général entre le premier et le deuxième métatarse (le schéma artériel étant différent pour chaque personne, il se peut qu'il faille chercher entre d'autres métatarses) ;
- L'artère tibiale postérieure en arrière de la malléole interne.
Explorations complémentaires
- Le médecin peut écouter les pouls à l'aide d'un stéthoscope. La présence d'un souffle à ce niveau, inconstant, témoigne du rétrécissement de l'artère.
- La transcription sur papier de l'onde de pouls mécanique (carotidogramme pour les carotides) n'est plus utilisée.
- La vitesse de l'onde de pouls (VOP) peut être mesurée entre les artères carotide et fémorale (pli de l'aine).
- Le doppler continu utilise une petite sonde contenant un cristal piézo électrique émettant en continu un ultrason, réverbéré par les globules rouges avec un décalage de fréquence correspondant à un effet Doppler-Fizeau permettant ainsi de calculer en temps réel la vitesse de ceux-ci. Il existe des appareils doppler portables (sans fonction d'échographie) permettant de voir si une artère superficielle est perméable, même si on ne sent pas le pouls correspondant.
Cas particuliers
- Le pouls est important en force en cas d'augmentation de la différentielle entre la pression systolique et la pression diastolique. C'est le cas, en particulier, lors d'une insuffisance aortique, pouvant aller même jusqu’à un hochement régulier de la tête (signe de De Musset du nom du poète français, porteur d'une atteinte de sa valve d'origine syphilitique).
- Le pouls peut varier en force avec la respiration (baisse modérée de la pression artérielle à l'inspiration). Cela est habituellement non perceptible chez le sujet normal. Lors de certaines maladies du péricarde telle qu'une tamponnade, la différence peut être perçue à la palpation : c'est le pouls paradoxal.