Leur durée de vie maximale est de vingt ans. La vitesse de croissance, assez lente, varie en fonction de facteurs comme l’exposition à la houle et au vent, la durée d’émersion liée au niveau de fixation, la densité des individus, la température de l’eau... Selon les conditions, on estime qu’il faut entre trois et sept ans pour que le capitulum atteigne les 2 cm correspondant à la taille minimum de commercialisation (la longueur du pédoncule étant très variable, la mesure de référence se rapporte au capitulum). Sur le plan pondéral, l'exploitation du pouce-pied devient intéressante à partir de 21-23 mm, lorsque le poids de chair équivaut au quart du poids de l'animal. Des individus de 17-18 mm fournissent un gramme de chair cuite contre 1,5 à 2 grammes pour ceux de 21-23 mm.
Il a lieu dans la cavité du capitule et sa durée est variable. Elle est d’approximativement un mois sur les côtes galiciennes. Il compte sept phases planctoniques : six états de nauplius et un cypris, qui présentent des capacités natatoires. Durant la phase nauplius, la larve évolue en tant que partie du plancton, flottant là où le vent, les vagues, les courants, et les marées les portent, temps pendant lequel il mange et il mue. Ceci dure environ deux semaines, jusqu’à ce que la phase suivante soit atteinte. Le nauplius se métamorphose alors en une larve cypris plus apte à la nage. C’est la larve cypris qui réalise la colonisation. Les cypris s’établissent, probablement par chimiotactisme, dans une zone où les signes environnementaux dénotent un environnement adapté. Elles se fixent préférentiellement sur le pédoncule d'un adulte. Elles semblent en effet être attirée par une substance chimique présente sur le tégument des adultes. Ce mécanisme n'est pas bien connu pour le moment.
Sur les côtes de Galice, les pics de colonisation ont lieu d’octobre à décembre. Lorsqu’un endroit approprié est trouvé, la larve cypris se fixe, la tête la première, à la surface, et ensuite commence à se métamorphoser en un jeune pouce-pied. Pour le restant de sa vie, il sera soudé au sol, utilisant ses tentacules pour capturer le plancton et les gamètes au moment de la ponte.
La maturité sexuelle est atteinte à cinq ans en moyenne, bien qu'on trouve des individus de deux ans aptes à se reproduire.
Comme beaucoup d’invertébrés, les pouces-pieds sont hermaphrodites, avec un développement simultané des deux sexes. Les ovaires sont situés dans le pédoncule et les testicules dans le capitulum, mais on n'observe pas d'autofécondation. La fécondation croisée s’effectue dans le manteau. Le pénis, très extensible, va féconder les individus avoisinants, jusqu'à 11 cm de distance. Un individu de taille moyenne peut produire à chaque ponte environ 15 000 œufs.
La période de reproduction dure 210 jours de mars à septembre, quand les œufs sont présents dans le pédoncule. Chaque individu mature pond en moyenne deux à trois fois dans la saison. En réalité, la durée de cette période ainsi que celle du développement embryonnaire ne dépend que de la température, par contre la régénération des ovaires dépendrait aussi de la nutrition.
La production française est, pour l’essentiel, destinée à l’exportation, en particulier vers l’Espagne. Le pouce-pied est généralement commercialisé collé à la pierre pour une meilleure conservation lors du transport). La demande du marché espagnol a brusquement augmenté, déjà entre 1941 (date approximative de la 1ère exploitation) et 1982, suite à la diminution de la ressource sur les côtes basques espagnoles et de Galice. L'escalade des prix qui en a résulté a permis l'exploitation de sites plus difficilement accessibles et à rendements plus faibles).
Les pouces-pieds ont longtemps été une source de nourriture pour les habitants locaux. Une demande substantielle existe au Portugal pour les pouces-pieds vivants d’une longueur totale de 4 cm. Cependant, la majeure partie de la demande vient du marché espagnol, estimée à 2 000 tonnes/an, l'Espagne est le principal importateur mondial. Depuis 1970, après que les stocks locaux avaient sérieusement diminué, la demande du marché espagnol s’est tournée principalement vers la France, le Portugal, le Maroc, le Pérou et le Canada, le pouce-pied canadien Pollicipes polymerus étant un proche parent du pouce-pied de l’Atlantique-est, Pollicipes pollicipes, leur apparence et leur goût étant similaire. Cependant, les importations de pouce-pied canadien ont été arrêtées depuis 1999, date à laquelle la pêche commerciale du pouce-pied canadien a été fermée, suite à la baisse préoccupante du stock. Les principaux lieux de commercialisation en Espagne sont, du nord au sud : San Cibrao, Celeiro, Cedeira, Malpica, Corme, Muxia, Aguino, Bueu, Cangas et A Guarda.