Porte (architecture) - Définition

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Un élément architectural

La porte est placée dans la baie de porte qui fait partie du gros œuvre, lorsqu'il ne s'agit pas d'une baie libre (passage sans fermeture par battant ou autre). On donne alors le nom porte à cet ensemble.

en bois

Des baies libres de circulation intérieure en couloir sont formalisées par des tympans de menuiserie, leur forme d'ouvrage s'est simplifiée avec la diminution d'épaisseur des murs, les galandages (mur de séparation porteur) étant devenus des cloisons minces et légères non porteuses, on dispose alors de simples cadres comme tympan.

La porte intérieure moderne disposée entre plancher et plafond par des pattes de fixation lors de la pose des cloisons sèches divisant en pièces le bâtiment n'a pas de baie la recevant, c'est un bloc-porte.

Les formes de la porte et du support sont à l'origine basées sur le rectangle découpé dans le mur en utilisant un linteau formé d'une poutre longue de bois ou un bloc plus court de pierre posée au sommet des pied-droits (mais la découpe visible en usage pour les baies d'édifices orientaux est celle du symbolique cercle). Quelques portes peuvent avoir un pilier central en retrait dans l'embrasure de la baie.

Une baie de porte peut prendre la forme d'un arc en architecture historique pour obtenir une portée qui dépasse la résistance au fléchissement ou à la rupture de simple poutre en matériaux à construire courants. Les voussures, les chambranles sont obtenus par la taille des moellons en saillie. Les baies modernes historiscisantes sont des réservations faites dans la coulée du béton, elles peuvent être soulignées par des bandeaux en saillie de façade.

Dans la baie de porte extérieure d'architecture classique, une table saillante et un bossage de pierre de taille avec refends marquent les contours et constituent le bandeau de portes des demeures (élégantes). Un fronton peut exister.

L'arcade classique peut comporter de multiples portes mises de front pour des monuments recevant un grand public, théâtres, opéras. (Mais l'arcade de portes-fenêtres est aussi utilisée dans les orangeries-serres pour obtenir une aération convenable). Cette formule qui a été utilisée dans des halles (qui sont souvent passées d'édifice comportant des baies libres à édifice à portes grilles) se trouve encore dans la conception des grands halls de gare.

Depuis la construction du style classique, la mise en perspective des pièces peut être faite par l' enfilade des portes (toutes alignées de face). Elles peuvent aussi permettre en étant jumelles le couplage et la circulation dans les grandes pièces de chaque côté des cheminées en traversant les murs refens (mur massif de contreventement mis en travers des corps de bâtiments). L'usage des couloirs et corridors alignant les portes les unes après les autres a permis une distribution des circulations séparément des activités et une isolation des pièces.

Une, des niches peuvent aussi être mises au-dessus ou sur les côtés (le jambage) de la baie et comporter des signes religieux, royaux, etc (statue, croix, étoile, etc.)

Une devise, une date, peut être inscrite sur une tablette en linteau. Un écu, un monogramme, un mascaron tête d'homme ou d'animal (mascarade) peut orner la baie.

Un macaron rond d'huissier, de notaire ou autre enseigne peut être présent sur la baie.

Les portes historiques sont parfois sculptées. Des battants constitués dans une dalle de pierre ont été retrouvés. Les battants anciens en bois sont cloutés, des clous de renfort à grosse tête solidarisent plusieurs épaisseurs de planches. Des panneaux de bronze juxtaposés ont dans l'antiquité fait la parure et la robustesse aux assauts des portes monumentales. Les portes principales sont décorées avec des moulures jusqu'au milieu du XXe siècle, qu'elles soient en bois ou en fer. Certaines sont des barreaudages sophistiqués et défensifs qui sont forgés avec les moyens techniques qui se développent avec la Révolution industrielle. Certaines sont en fonte moulée qui favorise au XIXe siècle la décoration "à l'Antique" par la reprise des anciens motifs sculptés en relief dans la pierre pour la mise en forme du moule en sable qui est utilisé.

La baie de porte comporte parfois un renfoncement concave dans l'embrasure épaisse pour permettre une plus grande facilité de manœuvre des voitures à chevaux, cette facilité est encore plus prononcée avec l'élévation du mur de la baie en demi-lune, un renfoncement de façade qui peut être biais si le passage n'est pas d'équerre à la rue.

La porte est souvent équipée d'un luminaire extérieur.

Derrière la porte principale, un vestibule, une loge de concierge avec son cordon d'ouverture de porte sont ajoutés aux pièces de l'édifice bourgeois.

Un porche édifié devant l'entrée peut aussi abriter la porte à l'extérieur. De façon plus moderne un auvent peut être disposé sur le dessus de la porte pour la protéger. Cette casquette souvent béton -parfois dissymétrique- dans l'architecture moderne remplace le balcon avec atlantes des constructions du XIXe siècle.

Une avant-porte complète un sas, petit porche moderne fait sur l'extérieur (hors-œuvre).

Les premières formules de porte d'entrée voulues entièrement transparentes lorsqu'elles sont fermées sont mise en place au début du XXe siècle, cette conception est devenue généralisée après que la technique a permis de se dispenser des montants rigidifiants en acier. (Ce ne sont pas des portes-fenêtres, ces portes sans aspect défensif telles qu'elles étaient conçues par l'aristocratie dans le classicisme "à la française").

La porte de garage qui ne sert qu'à la circulation des automobiles et plus aux piétons se trouve rapidement à remplacer la porte cochère au XXe siècle.

Une coursive d'accès aux portes d'appartement par étage d'immeuble peut se trouver dans la construction économique populaire du début du XXe siècle dont les découpes de baies sont simplifiées et les reliefs plutôt supprimés.

Des formules de portes à formes fonctionnellement et formellement excentriques ont été à la mode "Pop" de la décennie 1970, partant de projets modernes de l'habitat qu'elles ont ensuite abandonné, elles se sont implantées plus sûrement en devantures des boutiques.

La porte, comme la fenêtre, a un statut particulier de fait dans l'histoire et en général non voulu lors de la construction : être récupérable. Ainsi au cours des âges, les baies ont été déménagées d'un édifice à un autre avec parfois leur maçonnerie complète et pas simplement leurs huisseries. Soit par qu'il s'agissait de prises de guerre, de "re-répartition de richesse" comme lors de la Révolution Française, soit parce que leur haute valeur symbolique était prise en compte : haute valeur religieuse comme ces récupérations réciproques entre l'Islam et la Chrétienté après le Moyen Âge, haute valeur patrimoniale comme ces déménagements entre l'Europe et le Nouveau monde jusqu'au XXe siècle.

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