La fonction anti-intrusion est la plus primitive, contrôlant aussi bien les animaux que les humains. Cette forme va donner la poterne, la porte de ville.
La fonction isolante des courants d'air froids est aussi primitive. Conserver la chaleur donnée par le foyer est une fonction ancienne assortie ultérieurement de celle de permettre un tirage correct de la cheminée.
La porte sur l'extérieur, comme la fenêtre, marque une frontière entre le domaine public et privé, entre extérieur et intérieur ; dès les premières heures de l'habitat civilisé la porte est un élément pris en compte dans le droit, dans les lois (Huissier).
La fonction d'hygiène de la porte est constituée dans la civilisation antique, on clôt par l'extérieur les entrées de demeures de malades contagieux, une forme d'isolement qui persiste jusqu'au XXe siècle avec les îlots qui mettent en quarantaine les habitants à la suite de grandes épidémies.
La fonction d'organisation du passage d'une pièce à l'autre à l’intérieur d'un édifice avec confort et aisance de reconnaissance de la porte à pousser est déterminante dans la disposition et la forme prise des portes. Les signes donnés par la porte sont rendus conventionnellement lisibles (une porte de placard n’est pas une porte de chambre). La distribution est conçue par le maître d'œuvre ou l'architecte sur le plan de l'édifice.
La fonction acoustique est très importante, le besoin au silence ou à la discrétion a créé au Moyen Âge le sas de deux portes l'une derrière l'autre dans un petit espace cloisonné qui prend sur l'espace intérieur, le tambour. Une portière, (une tenture de tapisserie) doublant une porte en profitant de l'espace donné par l'épaisseur de mur (l'embrasure) pour le manteau peut servir de la même manière.
La fonction d'isolation aux odeurs est associée au confort moderne depuis -entre autres- le développement des cabinets d'aisance (toilettes) dans les appartements, les mises en place de locaux d'ordures dans les immeubles.
La fonction sécurité contre l'incendie destructeur des biens est tenue obligatoirement par la porte. Actuellement sa tenue au feu est calculée, la porte est dimensionnée pour les évacuations, elle est équipée le cas échéant des éléments de déclenchement de fermeture automatique (porte coupe-feu). Les portes de locaux sensibles, d'archives par exemple, sont renforcées ou blindées et/ou sont conçues pour résister longtemps au feu.
La fonction symbolique de séparation et de réunion, sa forme pouvant être anthropomorphique religieuse philosophique ou politique, est une constante de la porte. La porte est la bouche ou le nez à côté des deux fenêtres-yeux de la maison de famille dessinée par l'enfant en maturation psychologique, quel que soit l'endroit où il habite. La porte est la limite entre le monde naturel et le surnaturel du caveau de cimetière, la limite entre le sacré et le profane dans l'église, dans le domicile, du torii (porte de sanctuaire shintô). La porte du taoîsme chinois est entourée de huit trigrammes saison-ciel, la porte du monument grec respecte l'Ordre architectural en représentation du Cosmos. Historiquement, la porte ne peut être franchie par les poursuivants de personnes se réfugiant dans les lieux sacrés ou diplomatiques d'asile, inversement la porte de la zone internationale d'aéroport ne peut être franchie que sous conditions.
La fonction sociale de la porte est donnée aux édifices à caractère important par aspect monumental de l'entrée, par aspect impératif du passage à cet endroit. Pour une demeure seigneuriale à volonté de lignage historique, pour une gare, pour une mairie, les motifs d'affichage de l'entrée et sa porte ne sont pas les mêmes mais aboutissent à une stylistique symbolique identique. Cette formule a donné l'arc de triomphe, l'arc commémoratif. La porte élément fondamental de la façade doit susciter le respect, l'admiration, l'humilité, la crainte. L'Opéra Garnier dispose sur le côté d'une porte fastueuse qui était réservée à l'usage de Napoléon III et sa suite. Pour un édifice commun, un aspect de repère aisé pour le public de la porte principale est donné par les plaques professionnelles et les boîtes aux lettres. La porte principale est porteuse du numéro de demeure attribué par la mairie dans la rue, les portes secondaires ne sont pas distinguées.
"Franchir la porte" est un acte social marquant une vie ou un moment de vie. Le cloîtrage religieux, le casernement militaire, l'engagement puis l'embauche au travail (et la "mise à la porte") se font par la porte, petite ou grande.
La fonction économique et commerciale dans la fonction sociale tient la porte pour un élément important dans la gestion et le contrôle financier ou écologique. Établie dans l'histoire, la porte est aussi bien la barrière publique de l'octroi qui se retrouve plus tard dans le péage autoroutier et le péage urbain de la circulation, est aussi bien le portillon de métro que le guichet pour acquitter le droit d'entrée dans les cinéma, musée, cirque, discothèque etc. que le portillon de pointage au travail.
La fonction décorative n'est pas la dernière venue, elle va de la marque confessionnelle mise en place très tôt dans l'histoire de toutes les religions ("Art sacré", premier des Arts), à la marque commerciale moderne (puisque la "porte poussée" est le premier signe attrayant du client lorsque l'on gère un pas de porte).
(Ces fonctions peuvent cependant être pour partie respectées sans porte dans certaines conceptions de l'espace : dans l'architecture intérieure japonaise, l'absence est compensée par l'usage de cloisons mobiles, ce système a donné naissance au concept de bureau ouvert moderne.)