Pont du Gard - Définition

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Le pont après l'abandon de l'aqueduc

Dégradation

Du Moyen Âge au XVIIIe siècle, le pont a subi des dégradations notables. À une époque inconnue, mais vraisemblablement aux alentours du XIIe siècle, douze arches du troisième étage furent détruites et les pierres récupérées comme matériau de construction. Par la suite, il fut utilisé comme passage pour traverser la rivière : les piles du second niveau furent échancrées afin de laisser plus de place au trafic croissant, mais cela déstabilisa dangereusement l'ensemble de la structure.

Redécouverte et restaurations

La Renaissance, qui haussa l'Antiquité au rang de modèle absolu, ne manqua pas de s'intéresser au pont du Gard, l'un des plus spectaculaires monuments romains subsistant en France.

Charles IX passa devant le pont en décembre 1564 lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour et des Grands du royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine.

Dès 1647, l'évêque de Nîmes alerte les États de Languedoc sur le danger de ruine que présente le pont. Il précise, dans son adresse aux députés, qu'un fonds de 1 500 livres avait déjà été constitué pour les réparations à faire, mais qu'il était bloqué « entre les mains […] de bourgeois de la ville du Saint-Esprit ».

Le 10 janvier 1660, Louis XIV et la Cour, alors dans le Midi de la France à l'occasion de la négociation de la paix des Pyrénées, allèrent voir le pont du Gard.

Le pont routier accolé au XVIIIe siècle

En 1696, Nicolas de Lamoignon de Basville, intendant de Languedoc, inquiet pour la stabilité de l'édifice, fit faire un devis pour la réparation par l'abbé Henri de Laurens et Augustin-Charles d'Aviler, architecte de la Province. Les travaux, pris en charge par les États de Languedoc, durèrent jusqu'en 1704 : les échancrures dans les piles furent en partie colmatées et, contournant chaque pile, des passages en encorbellement furent aménagés pour élargir la voie.

En 1730, dans le premier tome de l'Histoire générale de Languedoc, dom Claude Devic et dom Joseph Vaissète firent le point des connaissances du moment sur le pont du Gard. En l'absence de textes antiques et à une époque où l'archéologie n'en était qu'à ses premiers balbutiements, la datation était très incertaine : ils rappelaient que Nicolas Bergier dans son Histoire des grands chemins de l'Empire romain (1622) attribuait la construction de l'aqueduc à Agrippa (vers -63 - vers -12) ; ils étaient plutôt d'avis que c'était Hadrien (76-138) qui l'avait fait bâtir. Mais le parcours du canal était connu, et ils relevaient à propos qu'il était destiné à amener l'eau de la Fontaine d'Eure jusqu'à Nîmes près de « la Tour Magne, où étoit le regorgement des eaux & le grand réservoir qui les fournissoit à la ville », à quoi ils ajoutaient avec moins de discernement « & à l'amphithéâtre pour la représentation des naumachies ».

En 1743-1747, l'ingénieur Henri Pitot accola aux arches de l'étage inférieur un solide pont routier. Les échancrures furent alors définitivement colmatées. Les États de Languedoc firent poser à cette occasion une plaque de marbre sur une pile du deuxième étage du pont avec l'inscription suivante :

« Aquæductum struxerant Romani pontem addidit Occitania anno MDCCXLV. Cura d. Henr. Pitot e. regia scientiarum academia. »

Elle fut détruite en 1793 par les révolutionnaires.

Au XIXe siècle, le monument fut à nouveau l'objet de grosses restaurations, d'abord en 1842-1846 par Charles-Auguste Questel où, entre autres, un escalier est créé à l'intérieur de la dernière pile du dernier étage pour accéder au canal, puis de 1855 à 1859, les plus importantes de l'histoire du pont, sous la direction de Jean-Charles Laisné.

En 1988 et surtout 2002, le pont du Gard fut touché par de violentes inondations qui endommagèrent gravement les environs, mais ne causèrent aucun dommage à l'édifice. Pourtant lors de cette dernière crue, l'eau monta jusqu'aux trois quarts des arches du niveau inférieur, soit une hauteur inédite d'environ 20 mètres.

En 2000, l'État français finança, dans le cadre d'une opération Grand site national, avec l'aide de collectivités locales, de l'UNESCO et de l'Union européenne, un projet d'aménagement du site, confié à l'architecte Jean-Paul Viguier, afin d'assurer la préservation de ce monument exceptionnel, menacé par l'afflux des touristes. Il fut décidé de le rendre accessible uniquement aux piétons et d'améliorer les infrastructures destinées aux visiteurs avec, entre autres, un musée. Le projet a été critiqué pour son coût (32 millions d'euros) et pour l'« atteinte au paysage ». Pourtant, les nouveaux bâtiments sont imbriqués dans la roche et sont invisibles depuis le monument, dont ils imitent la couleur. Une attention particulière a été portée au paysage qui, dégradé par le tourisme de masse, a été restauré et mis en valeur par un parcours. Enfin, l'accès à la conduite au sommet de l'aqueduc a été limité à des visites guidées.

Il s'agit de l'un des monuments français les plus visités, avec 1,4 million de touristes en 2001. La gestion du site est désormais assurée par la Chambre de commerce et d'industrie de Nîmes-Bagnols-Uzès-Le Vigan.'

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