Pont-canal de Briare | ||
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Pays | France | |
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Région | Centre | |
Département | Loiret | |
Ville | Briare et Saint-Firmin-sur-Loire | |
Latitude Longitude | ||
Franchit | la Loire et l'ancien canal Latéral de 1838 | |
Fonction | Franchissement de la Loire par une voie navigable : le canal latéral à la Loire | |
Type | Pont en poutre | |
Longueur | 662 m | |
Largeur | 11,5 m | |
Hauteur | 1,50 m au-dessus des plus hautes eaux connues (références : crues centennales de 1 790 1 846 1 856 et 1 866) soit en temps normal 9) m | |
Matériau | cuvette en Acier, piles en maçonnerie | |
Construction | 1890-1896 | |
Architecte(s) | Moreau, Léonce-Abel Mazoyer, Charles Sigault | |
Entreprise(s) | Daydé et Pillé (cuvette métallique), Gustave Eiffel (piles en maçonnerie) | |
Listes | ||
Ponts remarquables • les plus longs • suspendus • à haubans • en arc • romains • cantilever | ||
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Le pont-canal de Briare permet le passage au-dessus de la Loire par le canal Latéral à la Loire. Il s'agit donc d'un pont portant une voie navigable. Il ne fait pas partie du canal de Briare comme on le croit souvent.
Les bateaux descendant le canal Latéral à la Loire devaient traverser cette dernière pour rejoindre le canal de Briare. Ce passage s'effectuait dans un chenal endigué long d'un kilomètre en travers du fleuve, entre les écluses de Mantelot (rive gauche) et des Combles (rive droite), sur les communes de Châtillon-sur-Loire et Ousson-sur-Loire, à 5 km en amont de Briare. Le canal Latéral continuait ensuite son trajet jusqu'à cette ville dans laquelle il rejoignait le canal de Briare juste à l'amont de son écluse de Baraban. Cette traversée était soumise aux aléas du débit du fleuve et était assez dangereuse, motivant la construction du pont-canal.
Lors de la construction du canal Latéral à la Loire de 1827 à 1838, un pont-canal avait déjà été envisagé sur la commune de Châtillon pour franchir la Loire, sur le modèle de celui du Guétin par lequel le canal Latéral à la Loire franchit l'Allier. Mais un tel ouvrage en maçonnerie à cet endroit aurait constitué un véritable barrage en cas de crue importante : avec des arches en plein cintre, plus l'eau monte, et moins elle passe. Il fallut attendre que la technologie du métal, et en particulier celle de l'acier doux, soit suffisamment avancée pour permettre d'envisager un pont-canal métallique qui seul pouvait laisser une très large ouverture pour la Loire en crue. La déclivité entre Châtillon et Briare permettant de gagner encore un peu de hauteur libre, c'est dans cette dernière ville qu'il fut choisi d'implanter l'ouvrage.
Pour emprunter le pont-canal, le canal Latéral à la Loire fut enrichi d'un nouveau tronçon de près de 14 km de long entre l'amont de son écluse de l'Étang (n°39) et l'amont de celle de la Cognardière, la 4e du canal de Briare où il rejoint celui-ci.
À défaut d'être le premier, le pont-canal de Briare fut longtemps, avec ses 662 mètres, le plus long pont-canal métallique du monde (il n'a été détrôné qu'en 2003 par le pont-canal de Magdebourg, sur l'Elbe, qui mesure 918 m).
Sa conception est due aux ingénieurs Léonce-Abel Mazoyer et Charles Sigault. Mazoyer était alors chargé de la mise au gabarit Freycinet de toute la ligne fluviale Roanne-Briare et d'une partie du Canal du Nivernais, et le pont-canal de Briare s'inscrivait dans ce programme. La maçonnerie (piles et culées) fut confiée à Gustave Eiffel entre 1890 et 1896 et la cuvette métallique à l’entreprise Daydé & Pillé de Creil. Inauguré en catimini (les Briarois l'accusaient de tous les maux) le 16 septembre 1896 par le bateau « Aristide » d'Ernest Guingamp, il a permis le développement du transport Loire-Seine avec la mise au gabarit Freycinet du réseau fluvial. Il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 12 mai 1976.
L'année suivante, Mazoyer devait offrir à la ville de Roanne un "petit frère" de cet ouvrage : le pont-rivière d'Oudan par lequel cette petite rivière passe au-dessus du canal de Roanne à Digoin.