Il existe de nombreuses manières de classer les polygones : en fonction de leur convexité, de leurs symétries, de leurs angles... Mais on les classe d'abord suivant leur nombre de côtés.
Les polygones peuvent être classés entre eux suivant leur nombre de côtés, c'est-à-dire leur ordre.
Le polygone le plus élémentaire est le triangle : un polygone possède au moins trois sommets et trois côtés.
Vient ensuite le quadrilatère, à quatre côtés et quatre sommets.
À partir de l'ordre cinq, chaque nom de polygone est formé d'une racine grecque correspondant à l'ordre du polygone suivie du suffixe -gone.
Pour s'y retrouver dans la dénomination des polygones, il faut retenir que -kai- signifie « et » en grec, et que -conta- signifie « dizaine ». Par exemple, le mot triacontakaiheptagone signifie trois (tria-) dizaines (-conta-) et (-kai-) sept (-hepta-) unités, et correspond donc à un polygone de trente-sept côtés, "et" étant interprété ici comme "plus".
Au-delà de douze côtés, la coutume incite à parler de polygone à n côtés où n est remplacé par le nombre souhaité, ceci afin de simplifier les choses.
Il existe cependant plusieurs dénominations anciennes pour des nombres « ronds » comme pour un polygone à vingt côtés (icosa-), à cent côtés (hecto-) et à dix mille côtés (myria-).
Nombre de côtés | Nom |
---|---|
hénagone ou monogone | polygone à 1 côté, objet impossible en géométrie euclidienne |
digone ou angle | un polygone dégénéré à 2 côtés |
3 côtés | triangle ou trigone |
4 côtés | quadrilatère ou tétragone |
5 côtés | pentagone |
6 côtés | hexagone |
7 côtés | heptagone |
8 côtés | octogone |
9 côtés | ennéagone ou nonagone |
10 côtés | décagone |
11 côtés | hendécagone |
12 côtés | dodécagone |
13 côtés | triskaidécagone ou tridécagone |
14 côtés | tétrakaidécagone ou tétradécagone, quadridécagone |
15 côtés | pentakaidécagone ou pentadécagone, quidécagone |
16 côtés | hexakaidécagone ou hexadécagone |
17 côtés | heptakaidécagone ou heptadécagone |
18 côtés | octakaidécagone ou octadécagone |
19 côtés | ennéakaidécagone ou ennéadécagone |
20 côtés | icosagone |
21 côtés | icosikaihenagone ou henicosagone |
22 côtés | icosikaidigone ou doicosagone |
23 côtés | icosikaitrigone ou triaicosagone |
24 côtés | icosikaitétragone ou tétraicosagone |
25 côtés | icosikaipentagone ou pentaicosagone |
26 côtés | icosikaihexagone ou hexaicosagone |
27 côtés | icosikaiheptagone ou heptaicosagone |
28 côtés | icosikaioctagone ou octaicosagone |
29 côtés | icosikaiennéagone ou ennéaicosagone |
30 côtés | triacontagone |
31 côtés | triacontakaihenagone ou hentriacontagone |
32 côtés | triacontakaidigone ou dotriacontagone |
33 côtés | triacontakaitrigone ou tritriacontagone |
34 côtés | triacontakaitétragone ou tétratriacontagone |
35 côtés | triacontakaipentagone ou pentatriacontagone |
36 côtés | triacontakaihexagone ou hexatriacontagone |
37 côtés | triacontakaiheptagone ou heptatriacontagone |
38 côtés | triacontakaioctogone ou octatriacontagone |
39 côtés | triacontakaiennégone ou ennéatriacontagone |
40 côtés | tétracontagone |
50 côtés | pentacontagone |
60 côtés | hexacontagone |
70 côtés | heptacontagone |
80 côtés | octacontagone |
90 côtés | ennéacontagone |
100 côtés | hectogone ou hécatontagone |
200 côtés | dihectogone |
300 côtés | trihectogone |
400 côtés | tétrahectogone |
500 côtés | pentahectogone |
600 côtés | hexahectogone |
700 côtés | heptahectogone |
800 côtés | octahectogone |
900 côtés | ennéahectogone |
1 000 côtés | chiliogone ou chiliagone ou chiligone |
10 000 côtés | myriagone ou myriogone |
Les mêmes principes s'appliquent aux polyèdres, où il suffit de remplacer le suffixe -gone par le suffixe -èdre.
On rappelle qu'une diagonale d'un polygone est un segment qui joint deux sommets non consécutifs, c'est-à-dire un segment qui joint deux sommets et qui n'est pas un côté du polygone.
Exemple : les segments [AC], [AD], [BD], [BE], [CE] sont les 5 diagonales du pentagone ABCDE ci-contre.
Un polygone est dit croisé si au moins deux de ses côtés sont sécants, c'est-à-dire si au moins deux de ses côtés se coupent. C'est le cas du pentagone ABCDE ci-contre (à droite).
L' enveloppe d'un polygone est le polygone obtenu en suivant le contour extérieur de celui-ci. Par exemple, l'enveloppe du pentagone précédent est un décagone dont les sommets sont les cinq sommets du pentagone et les cinq intersections de ses côtés.
Un polygone est dit concave s'il n'est pas croisé et si l'une de ses diagonales n'est pas entièrement à l'interieur de la surface délimitée par le polygone.
Par exemple, le pentagone ACDBE ci-contre ( à droite ) est dit concave car les diagonales [BC] et [CE] sont à l'extérieur de la surface délimitée par le polygone.
Un polygone est dit convexe s'il n'est pas croisé et si toutes ses diagonales sont entièrement à l'intérieur de la surface délimitée par le polygone. Ainsi, l'hexagone MNOPQR ci-contre (à droite) est dit convexe.
L' enveloppe convexe d'un polygone est le plus petit polygone convexe le contenant. Attention : l'enveloppe et l'enveloppe convexe d'un polygone ne se confondent que si celui-ci est convexe !
Un polygone est alors dit étoilé si (et seulement si) aucun de ses côtés n'appartient à son enveloppe convexe.
Par exemple, le pentagone croisé précédent et son enveloppe sont étoilés tous les deux.
Un polygone peut présenter des régularités (appelées symétries) qui le rendent globalement invariant par certaines transformations telles que des rotations ou des réflexions. L'élément de symétrie d'une transformation est l'ensemble des points invariants par cette transformation :
On peut remarquer que, dans le plan, la symétrie centrale se confond avec la rotation d'ordre deux.
On dit qu'un polygone (ou plus généralement toute figure de géométrie) présente un élément de symétrie quand il est globalement invariant par la transformation correspondante.
Dans le cas d'un polygone, tous les éléments de symétrie passent par un même point. Lorsqu'il est unique, ce point est appelé centre du polygone.
L'ensemble des symétries d'un polygone (ou en fait de tout autre objet géométrique) est un exemple typique de groupe. En effet, lorsqu'on compose deux symétries d'un polygone (c'est-à-dire qu'on effectue l'une puis l'autre) le résultat est encore une symétrie de ce polygone, la composition forme donc une loi de groupe sur l'ensemble des symétries d'un polygone. Ainsi la théorie des groupes permet-elle une étude simple et générale des symétries d'un polygone.
Un polygone est dit régulier s'il est convexe et présente un axe de rotation d'ordre égal à son nombre de côtés.
Cela signifie qu'il se superpose à lui-même quand on le tourne d'un angle de
Le polygone présente ainsi la même configuration en chacun de ses sommets qui sont donc disposés régulièrement sur un cercle centré sur l'axe de rotation.
Un polygone régulier est donc un polygone convexe inscrit dans un cercle et dont tous les côtés ont la même longueur (et les angles la même mesure).
Inversement, si un polygone convexe est inscriptible dans un cercle et si ses côtés sont égaux (ou ses angles égaux ), alors il est régulier.
L'ensemble des symétries d'un polygone régulier est appelé un groupe dihédral.
Quelques exemples et contre-exemples :
Un polygone est dit isocèle quand il présente au moins un axe-miroir.
Les axes-miroirs passent nécessairement par des sommets ou des milieux des côtés du polygone.
Plus précisément :
Un polygone isocèle qui présente plusieurs axes-miroir a nécessairement un centre, le point d'intersection des axes-miroir.
Quelques exemples et contre-exemples :
Un polygone est dit centrosymétrique quand il présente un centre de symétrie.
Tout polygone centrosymétrique a nécessairement un nombre pair de sommets, et inversement, seuls les polygones d'ordre pair peuvent être centrosymétriques.
Les côtés opposés d'un polygone centrosymétrique sont parallèles et de même longueur (ordre du polygone pair).
Quelques exemples et contre-exemples :
Un polygone est dit rotosymétrique d'ordre n ou plus brièvement n-rotosymétrique quand il présente un axe de rotation d'ordre n.
Un polygone rotosymétrique d'ordre n a un nombre de côtés multiple de n. Inversement, un polygone ne peut présenter d'axe de rotation que si l'ordre de ce dernier divise son nombre de côtés.
Les polygones réguliers et centrosymétriques sont des cas particuliers de polygones rotosymétriques.
Quelques exemples et contre-exemples :
Un polygone scalène est un polygone qui ne présente aucun élément de symétrie. Un polygone scalène n'a donc pas de centre de symétrie.
Un polygone convexe ne peut présenter plus de quatre angles droits.
Un polygone est dit rectangle quand il comporte au moins un angle droit.
Quelques exemples et contre-exemples :
Un polygone est dit birectangle quand il comporte au moins deux angles droits, consécutifs ou non.
Quelques exemples et contre-exemples :
Un polygone avec deux angles droits consécutifs présente deux côtés parallèles.
Un polygone est dit trirectangle quand il comporte au moins trois angles droits, consécutifs ou non.
Quelques exemples et contre-exemples :
Un polygone convexe avec trois angles droits consécutifs présente deux fois deux côtés parallèles. Il ressemble en fait à un rectangle avec un coin découpé.
Un polygone est dit équiangle quand tous ses angles sont égaux.
Quelques exemples et contre-exemples :
Un polygone est dit équilatéral quand tous ses côtés ont la même longueur.
Quelques exemples et contre-exemples :
Un polygone est dit inscriptible quand tous ses sommets se trouvent sur un même cercle, dit circonscrit au polygone. Ses côtés sont alors des cordes de ce cercle, d'où le nom de polygone de cordes donné par les anglophones aux polygones inscriptibles.
Quelques exemples et contre-exemples :
Un polygone est dit circonscriptible quand tous ses côtés sont tangents à un même cercle, dit inscrit dans le polygone. Les anglophones ont baptisés polygone de tangentes ce type de polygone.
Quelques exemples et contre-exemples :