Poison - Définition

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Période de latence

Certains poisons peuvent avoir un effet foudroyant, agissant en quelques minutes, d'autres en quelques heures, d'autres en quelques jours, ou à plusieurs semaines, enfin certains agissant à long terme (sur six mois à plus d'une année, avec une longue période de latence — comme par exemple avec l'amiante, en raison des très longs délais de développement du cancer de la plèvre (mésothéliome). Cette dernière période pour l'amiante dépasse nettement les vingt ans, dans la majorité des cas de mésothéliomes.

La période de latence — désignant la période sans symptômes ou le temps moyen au bout duquel le poison fait son effet —, peut être très variable d'un poison à l'autre et peut dépendre d'autres facteurs (résistance au poison ...), la plupart des poisons ne faisant pas effet immédiatement, dans la mesure où ils doivent d'abord être assimilés par l'organisme.

Résistance aux poisons

Les poisons sont tellement présents que la vie serait impossible sans mécanismes antipoisons. Différentes solutions sont adoptées par les êtres vivants :

  • l'excrétion, c'est-à-dire l'évacuation (urine, sueur, respiration, etc.). Ce mécanisme est très utilisé pour les poisons d'origine interne, présents par synthèse et en quantité importante (urée, oxygène pour les plantes ou gaz carbonique pour les animaux, etc.),
  • la destruction chimique (mais, on l'a vu, le remède peut être pire que le mal, si les produits de la destruction sont plus toxiques). La plupart des organismes disposent d'un organe spécialisé dans le traitement des molécules entrantes (comme le foie). Cela permet de réduire la concentration dans des proportions parfois suffisantes pour tenir le choc.
  • la concentration dans un organe chimiquement peu mobilisé (cellules de stockage adipeux, coquilles ou os).
  • l'auto-mutilation : plutôt que d'avoir un organe performant mais sensible à un certain poison, l'organisme préfère s'en passer en utilisant un système moins efficace mais plus adapté au contexte (ce qui ne veut pas dire plus robuste dans l'absolu). C'est le mécanisme de certaines résistances des microbes aux antibiotiques.

La mithridatisation consiste à ingérer des doses croissantes d'un produit toxique dans le but d'acquérir une insensibilité ou une résistance vis-à-vis de celui-ci. Le roi de l'Antiquité Mithridate procédait ainsi afin de prévenir les risques liés à un empoisonnement dont il craignait d'être la victime.

Les effets du poison varient aussi avec la résistance de la victime.

Détection des poisons

Les techniques utilisées pour détecter les poisons dépendent de leur nature. Les analyses physico-chimiques peuvent notamment utiliser les méthodes électrochimiques, chromatographiques et spectrométriques, par exemple une chromatographie couplée à une spectrométrie de masse.

Doses létales

Les doses létales peuvent être très variables, allant de quantités supérieures au gramme à inférieures au picogramme.

En toxicologie, les doses létales (LD50, doses par kilogramme de poids frais) représentent des doses qui entraînent la mort de la moitié des êtres humains ou des organismes vivants présents dans un échantillon.

Empoisonnements célèbres

  • Socrate : Accusé de pervertir les jeunes Athéniens par son idéologie, condamné à mort par l'aréopage d'Athènes, a bu une décoction à base de ciguë, assisté de ses servant(e)s (Platon en fait le récit dans le Phédon).
  • Britannicus
  • Agnès Sorel
  • Napoléon Bonaparte : Une théorie prévalait il y a encore peu, imaginant qu'il aurait été assassiné par de l'arsenic, car le FBI a découvert en 1961 dans ses cheveux un taux d'arsenic "compatible avec un empoisonnement" : la légende veut que Napoléon ait succombé à un empoisonnement par un proche. La théorie actuelle dit que l'arsenic provenait plutôt d'un produit de traitement des cheveux, et qu'il serait en fait décédé d'un saignement gastrique provoqué par un cancer de l'estomac, assez cohérent avec ses antécédents familiaux et les témoignages de ses proches.
  • Charles Darwin : Se serait empoisonné par automédication d'une solution contenant un pour cent d'arsenic, bien que ce ne soit qu'une rumeur (en fait, il aurait souffert, pendant plus de 20 ans, de la maladie de Chagas, une maladie et infection due au parasite Trypanosoma cruzi (trypanosomiase américaine) causée par des punaises hémophages du genre Triatoma, Darwin ayant été lui-même piqué, en mars 1835, au Chili, par une punaise susceptible de transmettre cette infection) ;
  • Raspoutine : Résista à une dose massive de cyanure (en raison de la réaction de ce cyanure avec le sucre des gâteaux qui le contenaient) et qui fut donc finalement assassiné plus brutalement de plusieurs balles ;
  • Alan Turing : Se serait suicidé en peignant une pomme de cyanure qu'il mordit ensuite ;
  • Georgi Markov (Georgi Ivanov Markov) : Dissident bulgare, assassiné à Londres, en septembre 1978, par des agents de la police secrète bulgare, avec un parapluie spécial (surnommé "parapluie bulgare"), qui lui a projeté dans le mollet une bille constituée d'un alliage de platine et d'iridium, recouvert de ricine.
  • Munir Said Thalib, (ou voir aussi Munir Said Thalib, sur l'encyclopédie Wikipedia en anglais) : Un éminent défenseur indonésien des droits de l’Homme, meurt le 7 septembre 2004 après avoir ingurgité de l’arsenic dans un avion entre Jakarta et Amsterdam.
  • Viktor Iouchtchenko : Président de la République d'Ukraine depuis le 23 janvier 2005, chef de la coalition politique « Notre Ukraine » (Nacha Ukrayina) depuis 2002, dont le visage est resté grêlé par l’acné chlorique, est empoisonné en 2004, à la tétrachlorodibenzodioxine (TCDD) ou « dioxine Seveso », lors de la campagne électorale qui l’oppose à Viktor Ianoukovytch.
  • Alexandre Litvinenko : Ex-espion russe émigré en Angleterre, a été empoisonné au polonium 210 en novembre 2006.
  • Affaire de la Josacine empoisonnée : En 1994 Jean-Marc Deperrois a été condamné par la cour d'assises de Seine-Maritime pour empoisonnement d'un enfant de huit ans, Émilie Tanay, avec du sirop antibiotique (Josacine) empoisonnée au cyanure. Les éléments du procès montrent que l'enfant n'était apparemment pas le destinataire prévu du poison.

Les affaires Lafarge et Besnard sont, en France, les deux plus célèbres affaires d'empoisonnement.

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