Pois - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Aspects économiques

Production

Évolution de la production mondiale de pois de 1961 à 2007

Avec plus de 18 millions de tonnes récoltées en 2007, le pois (pois sec + pois frais) est la quatrième légumineuse au plan mondial, loin toutefois après le soja (216 Mt), l'arachide (35 Mt) et le haricot (28 Mt).

Selon les statistiques de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), en 2007, la production mondiale de pois secs s'est élevée à 10 128 486 tonnes pour une surface ensemencée de 6 896 172 hectares, soit un rendement moyen de 14,69 quintaux par hectare.

La même année, la production de pois frais s'est élevée à 8 264 769 tonnes pour une surface ensemencée de 1 087 674 hectares, soit un rendement moyen de 7,6 quintaux par hectare. Les deux principaux producteurs de pois frais, Chine et Inde, représentent près de 70 % du total mondial.

Pour les pois secs, plus de 90 pays producteurs sont recensés dans le monde, cependant les cinq premiers représentent plus de deux tiers de la production totale et les quinze premiers plus de 90 %. Le Canada, avec 3 millions de tonnes, soit 30 % de la production mondiale, est de loin le premier pays producteur. Sa production, concentrée dans les provinces de l'ouest, est essentiellement destinée à l'exportation. L'Union européenne, qui totalise 1,53 million de tonnes, est de fait le deuxième producteur mondial. La France produit 643 000 tonnes de pois secs, soit 42 % du total de l'Union européenne. Les rendements les plus élevés se trouvent principalement en Europe occidentale.

Après avoir atteint un premier pic à 13,2 millions de tonnes en 1964, la production mondiale de pois secs qui oscillait entre 8 et 10 millions de tonnes au cours des années 1960-1970 a connu une forte croissance dans la décennie 1980 pour atteindre un pic à 16,6 millions de tonnes en 1990. Elle tend à décroître depuis, variant selon les années entre 10 et 12 millions de tonnes. Celle des pois frais a connu une croissance assez régulière au taux moyen d'environ 1,7 % par an, passant de 3,6 Mt en 1961 à 8,3 Mt en 2007.

Répartition de la production de pois secs en 2007
Répartition de la production de pois frais en 2007
Principaux pays producteurs de pois secs en 2007
Pays Surface cultivée
Rendement
Production
Canada Canada 1 455 20,78 3 023,6
République populaire de Chine Chine 1 050 13,33 1 400,0
Russie Russie 745 11,70 871,1
Inde Inde 590 13,56 800,0
États-Unis États-Unis 328 21,98 721,3
France France 173 37,17 643,0
Ukraine Ukraine 332 12,38 411,0
Iran Iran 570 05,26 300,0
Australie Australie 293 09,15 268,0
Allemagne Allemagne 0 068 29,33 200,0
Éthiopie Éthiopie 237 08,44 200,0
Espagne Espagne 147 11,15 163,9
Royaume-Uni Royaume-Uni 0 037 35,14 130,0
République tchèque République tchèque 0 023 25,18 0 057,6
Principaux pays producteurs de pois frais en 2007
Pays Surface cultivée
Rendement
Production
République populaire de Chine Chine 251,0 10,0 2 508,5
Inde Inde 282,0 08,1 2 292,7
États-Unis États-Unis 087,0 10,1 875,0
France France 030,5 11,6 355,0
Royaume-Uni Royaume-Uni 033,3 09,9 330,0
Égypte Égypte 027,0 10,4 280,0
Maroc Maroc 018,0 06,1 110,0
Turquie Turquie 014,5 07,0 101,4
Hongrie Hongrie 016,5 05,6 0 092,0
Italie Italie 013,0 06,9 0 090,0
Algérie Algérie 025,0 03,5 0 087,5
Pérou Pérou 025,5 03,4 0 086,5
Pakistan Pakistan 011,0 07,6 0 083,0
Canada Canada 015,9 04,4 0 069,3

Commerce international

Les échanges de pois concernent principalement les pois secs. En 2005, ils ont porté sur environ 4,2 millions de tonnes, soit 36,5 % de la production totale, dont environ 4 millions de tonnes de pois secs et 200 000 tonnes de pois frais, soit pour ces derniers seulement 2,5 % de la production.

Les exportations sont très concentrées : les six premiers pays exportateurs (Canada, France, États-Unis, Ukraine, Australie, Russie) représentent 90 % du total. Le Canada est de loin le premier pays exportateur avec près de 60 % (2,35 Mt). En 2005, la France a exporté 510 000 tonnes, tant vers les pays proches (Belgique, Pays-Bas) pour l'alimentation animale que vers des pays du Tiers-Monde (Inde) pour l'alimentation humaine.

Les importations sont plus dispersées, les dix premier pays importateurs représentant un peu moins de 80 % du total. Deux pays se détachent : l'Espagne avec 1 Mt (25,5 %) et l'Inde, 810 000 tonnes (25 %).

Le prix du pois sec sur le marché international est indexé sur ceux du blé tendre et du tourteau de soja. Il se situe généralement à environ 20 % au-dessus de celui du blé. La demande est soutenue par les besoins en alimentation humaine (Inde, Pakistan) et en alimentation animale (Europe). En France, où la production est en baisse, le cours du pois jaune se situait à 285 €/t, rendu Rouen, au début 2008.

Les échanges portant sur les pois mangetouts sont relativement limités. L'Union européenne (principalement le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la France) en importe environ 25 000 tonnes par an (2006). Les exportateurs sont des pays d'Afrique et d'Amérique (Kenya, Guatemala, Zimbabwe, Maroc, Égypte, Zambie, Pérou). Ce commerce, qui bénéficie de coûts de main d'œuvre réduits (cueillette manuelle) et d'une production à contre-saison permettant de prolonger la saison de consommation, rappelle celui des haricots verts.

Utilisation des pois secs dans le monde

Bilan des utilisations

Au plan mondial, la production de pois secs est affectée principalement à l'alimentation humaine (pour près de la moitié de la production), puis à l'alimentation animale (35 %), le troisième poste étant l'utilisation comme semences (valeur 2003, source FAO.

Concernant l'alimentation humaine, sur une consommation mondiale d'un peu moins de 4 millions de tonnes, le sous-continent indien en représente 37,2 %, dont 31,2 % pour l'Inde. Dans cette région du monde, les légumineuses jouent un rôle important dans l'apport en protéines dans l'alimentation, la majorité de la population étant végétarienne, toutefois le pois n'y joue qu'un rôle secondaire après de nombreuses autres espèces dont le pois chiche, le pois cajan, diverses sortes de haricots secs, les lentilles etc. Les autres consommateurs importants sont la Chine (12,8 %), le Royaume-Uni (5,8 %), la Russie (5,7 %), les États-Unis (4,1 %) et l'Éthiopie (3,7 %).

L'Inde joue un rôle majeur sur le marché international du pois sec ; ce pays est en effet le premier consommateur mondial, le premier importateur et le quatrième producteur. L'Uttar Pradesh est la principale région productrice.

Concernant l'alimentation animale, la consommation est fortement concentrée en Europe et en Chine. Les trois premiers pays consommateurs, Russie, France et Chine, totalisent près de 60 % du total (respectivement 22,1 %, 18,7 % et 17,7 %).

La transformation industrielle des pois pour en tirer des dérivés amylacés et protéiques est relativement marginale. En France, le groupe Roquette Frères a créé en 2007 une usine de transformation de pois protéagineux en convertissant l'ancienne féculerie de Vic-sur-Aisne .

Le pois dans l'Union européenne

L'Union européenne est le deuxième producteur mondial de pois, derrière le Canada, mais reste importatrice nette. Les pois protéagineux (pois secs) sont très majoritairement destinés à l'alimentation animale. Ainsi au cours de l'exercice 2005/2006, sur une consommation totale de 3,85 millions de tonnes, 3,33 Mt (86,5 %) ont été incorporés dans les aliments composés pour animaux, tandis que l'alimentation humaine, les semences et l'export représentaient respectivement 5,2 %, 4,5 % et 3,7 %. La production communautaire avait fourni pour ce même exercice 2,44 Mt, soit un taux d'autosuffisance de 63,2 %. La France est de loin le premier producteur (avec 48,6 % du total) devant l'Allemagne, l'Espagne et le Royaume-Uni.

Production de pois secs dans l'Union européenne

Le développement de la culture du pois protéagineux en Europe a été lancée après l'embargo américain de 1973 sur les tourteaux de soja qui avait révélé la forte dépendance de l'Europe vis-à-vis des importations de protéines végétales du continent américain et la fragilité de l'approvisionnement de ses élevages hors-sol (porcins, volailles). Cette situation était la conséquence des accords du GATT de 1962, par lesquels la CEE pouvait maintenir des droits de douane élevés sur les céréales en contrepartie du libre accès des graines oléo-protéagineuses importées notamment des États-Unis).

La France lança en 1974 un « plan Protéines » pour développer la production nationale de protéines végétales (tourteaux de tournesol et de colza, plantes protéagineuses – pois, féverole, lupin - et luzerne déshydratée). À partir de 1978, une organisation commune de marché pour les protéagineux et les fourrages déshydratés fut mise en place au niveau communautaire dans le cadre de la politique agricole commune (PAC). Les producteurs bénéficièrent d'un prix minimum garanti et les utilisateurs d'une aide fonction des cours des céréales et du soja pour favoriser l'incorporation des protéagineux dans les aliments composés pour animaux. Par la suite, au fil des réformes de la PAC, cette politique sera progressivement démantelée, avec la disparition du prix minimum garanti dès 1993 à la suite de l'accord de Blair House. Les surfaces cultivées en pois protéagineux reflètent cette évolution politique. De 106 000 hectares en 1981, elle progressent jusqu'à 1 185 000 hectares en 1998, puis décroissent progressivement jusqu'à 707 000 hectares en 2006. La production, après avoir culminé à 5,022 Mt en 1988 est redescendue à 2,136 Mt en 2006. En 2006, l'Europe dépend à 73 % des importations pour ses approvisonnements en matières riches en protéines.

En France, la production de pois protéagineux, qui avait atteint son maximum à près de 3,8 millions de tonnes en 1993, a beaucoup baissé, atteignant 1,04 million de tonnes en 2006. Le pois y représente 75 % de la production totale de protéagineux (pois, féverolle, lupin).

Le développement du pois (des plantes protéagineuses en général) et de son utilisation en alimentation animale a nécessité un important effort de recherche fondamentale et appliquée, tant sur le plan de la génétique que de ses applications agronomiques et zootechniques, mobilisant de nombreux organismes, comme l'INRA en France ou le John Innes Centre au Royaume-Uni. Ces recherches sont coordonnées au niveau européen par l'association européenne des protéagineux (AEP), dont les activités sont vulgarisées sur Internet par le « Grain Legume Portal ».

Page générée en 1.787 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise