« Pois » dérive du latin pisum, lui-même emprunté au grec πίσος ou πίσον. Selon certains auteurs, ce terme serait emprunté à une langue plus ancienne (aryenne selon Alphonse de Candolle), selon d'autres il dériverait d'un verbe pisere signifiant « casser » en latin. Le terme est apparu en français vers la fin du XIIe siècle, d'abord sous la forme peis. Pois (Le pois (Pisum sativum L.) est une espèce de plante annuelle de la famille des...), ou peis, désignant une chose de peu d'importance, a servi vers le XIIe siècle d'auxiliaire de négation, à l'instar de point et pas.
Les pois frais ont été appelés en premier « pois verts », par opposition à « pois secs », puis est apparue la forme « petit pois », motivée, entre autres, par le fait que « pois » désignait autrefois aussi dans certaines régions de France les haricots.
Le terme « pois » désigne aussi, complété de qualificatifs ou déterminants précis, diverses espèces de plantes, le plus souvent de la même famille botanique (La botanique est la science consacrée à l'étude des végétaux (du grec...) (Fabacées), qui ont en commun avec le pois d'avoir des graines globuleuses de taille voisine, comme le pois chiche (Le pois chiche (Cicer arietinum) est une plante de la famille des Fabacées (ou...), le pois carré (Un carré est un polygone régulier à quatre côtés. Cela signifie que ses...), le pois sabre, etc. (la page Pois (homonymie) énumère nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) de ces noms vernaculaires).
Familièrement la « purée de pois » désigne un brouillard (Le brouillard est le phénomène météorologique constitué d’un amas...) dense.
« Avoir un (petit) pois dans la tête », c'est ne pas être très intelligent, l'intelligence étant supposée fonction de la taille de l'encéphale.
« Être rond ( Le mot rond caractérise et par abus de langage désigne un cercle ou une sphère. En argot,...) comme un petit pois », c'est être complètement (Le complètement ou complètement automatique, ou encore par anglicisme complétion ou...) ivre. Cette expression déjà connue en 1903 est toujours en usage (L’usage est l'action de se servir de quelque chose.) dans le français du Québec.
« Avoir bouffé des pois cassés », c'est avoir mauvaise haleine (L'haleine est l'air qui est chassé des poumons d'un sujet au moment de l'expiration, et qui...), probablement par allusions aux flatulences provoquées par la digestion (La digestion est le processus au cours duquel un organisme vivant reçoit du milieu...) des pois.
« Rendre une fève (La fève (Vicia faba L.) est une plante annuelle. C'est une légumineuse de la famille des...) pour un pois », c'est se défendre et riposter, rendre la pareille (vers 1867).
« On a toujours besoin (Les besoins se situent au niveau de l'interaction entre l'individu et l'environnement. Il est...) de petits pois chez soi » fut un slogan publicitaire (Un slogan publicitaire est un outil commercial entrant dans le processus de promotion d'un produit.) très célèbre en France dans les années 1960. Il fut lancé en 1962 par l'Union nationale interprofessionnelle des légumes de conserve (Unilec) pour promouvoir, notamment par le biais de la télévision (La télévision est la transmission, par câble ou par ondes radioélectriques, d'images ou de...), la consommation de ce légume qui représentait alors 48 % du marché français des légumes en conserve. Le personnage de « Pipiou » accompagnait cette campagne (La campagne, aussi appelée milieu rural désigne l'ensemble des espaces cultivés...).
Le pois, aliment de famine, est représenté dans un tableau (Tableau peut avoir plusieurs sens suivant le contexte employé :) très réaliste de Georges de la Tour (1593 - 1652), Les mangeurs de pois (Gemäldegalerie, Berlin).
Les petits pois, écossés et non écossés, apparaissent sur le devant de l'étal de la Fruttivendola (vendeuse de fruits) de Vincenzo Campi (1536 - 1591), Pinacothèque de Brera, Milan).
Une gousse de pois entrouverte, laissant apercevoir les graines, figure le sourire du personnage dans L'Été d'Arcimboldo (1563, Kunsthistorisches Museum, Vienne (Autriche).
Au XIXe siècle, Camille Pissarro (1830 - 1903) montre les Rameurs de pois (Musée Faure, Aix-les-Bains) dans une scène rurale des environs de Paris (Paris est une ville française, capitale de la France et le chef-lieu de la région...).
En 1911, Pablo Picasso peint une nature morte dans le style cubiste : Le Pigeon aux petits pois (Musée d'art moderne (On considère en général que la période de l'histoire de l'art que l'on...) de la Ville (Une ville est une unité urbaine (un « établissement humain » pour...) de Paris).
En 1833, Charles Nodier publie un conte pour enfants, Trésor des fèves et Fleur des pois, dans lequel « Fleur des pois » est une princesse sauvée par « Trésor des fèves », un jeune garçon pauvre, et qui en retour lui donne trois petits pois verts lui permettant de réaliser trois désirs. « Fleur des pois » était une expression en vogue au XIXe siècle pour exprimer la distinction et l'élégance.
En 1835, Hans Christian Andersen publie un conte, La Princesse au petit pois, dans lequel une graine (Dans le cycle de vie des « plantes à graines », la graine est la structure qui...) de pois révèle la véritable qualité de princesse de la prétendante inconnue. Cinq dans une cosse de pois est un autre de ses contes pour enfants.
Vers 1900, Dranem chante dans un registre comique une chansonnette, Les p'tits pois, qui fut son plus grand succès. Son refrain était :
« Ah les p’tits pois, les p’tits pois, les p’tits pois,
C’est un légume bien tendre
Ça n’se mange pas avec les doigts. »
Ah les p’tits pois, les p’tits pois, les p’tits pois,
En 1976, Petit pois est l'un des titre de l'album Bidon d'Alain Souchon et en 1990, Julien Clerc chante Petit pois lardons dans son album Fais-moi une place.
En 1997, Philippe Delerm classe l'écossage des petits pois, auquel il consacre un chapitre dans La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, parmi les petits plaisirs de la vie (La vie est le nom donné :).
« C’est facile, d’écosser les petits pois. Une pression (La pression est une notion physique fondamentale. On peut la voir comme une force rapportée...) du pouce sur lafente de la gousse et elle s’ouvre, docile, offerte. Quelques-unes, moins mûres, sont plus réticentes - une incision de l’ongle de l’index permet alors de déchirer le vert (Le vert est une couleur complémentaire correspondant à la lumière qui a une longueur d'onde...), et de sentir la mouillure et la chair dense, juste sous la peau (La peau est un organe composé de plusieurs couches de tissus. Elle joue, entre autres, le...) faussement parcheminée. Après, on fait glisser les boules d’un seul doigt. La dernière est si minuscule.
Parfois, on a envie de la croquer. »
Bien que rarement représenté en héraldique, le pois figure sur certains blasons de villes ou de familles. C'est le cas de la ville de Schefflenz (Bade-Wurtemberg, Allemagne), dont le blason arbore une cosse de petit pois, et de Gorokhovets (oblast de Vladimir, Russie), dont le nom dérive du terme russe « горох » (gorokh), qui signifie « pois ». Son blason figure un champ (Un champ correspond à une notion d'espace défini:) de pois.
Chaque année (Une année est une unité de temps exprimant la durée entre deux occurrences d'un évènement lié...) à la mi-juin, la ville française de Clamart (Hauts-de-Seine) célèbre sa « fête des Petits Pois». Cette fête évoque l'ancienne tradition locale de culture (La définition que donne l'UNESCO de la culture est la suivante [1] :) des petits pois, aujourd'hui disparue du fait de l'urbanisation (L'urbanisation est un mouvement historique de transformation des formes de la société que...).
Dans le calendrier républicain (Le calendrier républicain (ou calendrier révolutionnaire français) fut créé pendant la...), « pois » est le nom donné à un jour (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la...) du printemps (Le printemps (du latin primus, premier, et tempus, temps, cette saison marquant autrefois le...), le 13 prairial (1er juin).
Autrefois, le pois, comme de nombreuses autres plantes familières, était l'objet (De manière générale, le mot objet (du latin objectum, 1361) désigne une entité définie dans...) de croyances et coutumes aujourd'hui souvent disparues. Les pois, à l'instar des fèves, étaient censés avoir une influence néfaste sur l'esprit des gens comme l'indique un proverbe du XVIe siècle :
« Sitôt que les pois sont levés,
Les folz commencent à monter. »
Il pouvait aussi porter bonheur. C'était le cas à Marseille des cosses portant neuf petits pois qui étaient considérées comme porte-veine, tandis qu'à Bordeaux, il fallait cueillir à midi le jour de la Saint-Jean une cosse contenant neuf ou dix graines et en conserver quatre.
« Neuf petits pois tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) neufs
vous remettront à neuf !
C'est la preuve par neuf
que le bonheur existe! »
Le pois, par analogie de forme, était supposé enlever les verrues. Au XVIIe siècle, un usage courant consistait à jeter sur un chemin autant de pois enveloppés dans un linge qu'on avait de verrues. Celui qui les ramassait prenait les verrues et celui qui les avait auparavant en était guéri.
Dictons :