Le pois est l'objet de plusieurs types de cultures selon les pays et la destination des produits. Les pois secs sont cultivés traditionnellement dans un certain nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) de pays (Pays vient du latin pagus qui désignait une subdivision territoriale et tribale d'étendue...) du Tiers Monde (Le tiers monde (parfois écrit tiers-monde) est l'ensemble des pays pauvres, ou se confond du...) où il constituent une culture (La définition que donne l'UNESCO de la culture est la suivante [1] :) vivrière, pratiquée en saison (La saison est une période de l'année qui observe une relative constance du climat et de...) froide ou dans des régions d'altitude (L'altitude est l'élévation verticale d'un lieu ou d'un objet par rapport à un niveau...), en particulier en Afrique (D’une superficie de 30 221 532 km2 en incluant les îles,...) orientale (Éthiopie, Ouganda, Kenya). Dans les pays développés (Les pays développés à économie de marché (PDEM) sont des pays dont la...) (Europe, Canada, États-Unis), c'est essentiellement une culture mécanisée pour l'alimentation animale. Les petits pois (Le pois (Pisum sativum L.) est une espèce de plante annuelle de la famille des...) sont surtout cultivés dans les pays occidentaux, principalement en grande culture pour la conserverie et la surgélation, mais aussi en maraîchage professionnel pour le marché du frais. Les pois sont souvent présents dans les jardins potagers familiaux.
Le pois se reproduit uniquement par graines. Il n'est généralement pas nécessaire d'inoculer les semences avec des souches de Rhizobium, mais cela peut s'avérer nécessaire dans des sols naturellement mal pourvus en bactéries (Les bactéries (Bacteria) sont des organismes vivants unicellulaires procaryotes, caractérisées...).
Dans les pays tempérés, le pois se sème soit en fin d'hiver (L'hiver est une des quatre saisons des zones tempérées.) ou au début du printemps (Le printemps (du latin primus, premier, et tempus, temps, cette saison marquant autrefois le...), soit en automne (L'automne est l'une des quatre saisons des zones tempérées. Elle se place entre l'été et...), dans les régions où les gelées ne sont pas trop à craindre (Midi de la France par exemple) ou plus au nord (Le nord est un point cardinal, opposé au sud.) en recourant à des variétés résistant au froid (Le froid est la sensation contraire du chaud, associé aux températures basses.) (variétés d'hiver). Le pois est en effet une plante (Les plantes (Plantae Haeckel, 1866) sont des êtres pluricellulaires à la base de la...) annuelle sans dormance, qui peut être semée sans nécessité de vernalisation. Les variétés d'hiver permettent de gagner en précocité de la récolte (La Récolte (Countrycide) est le sixième épisode de la série anglaise de science...) et en rendement. Pour les pois de conserve, semés au printemps, les semis sont échelonnés de manière à étaler la charge (La charge utile (payload en anglais ; la charge payante) représente ce qui est effectivement...) de travail des usines, avant que le relais soit pris par les flageolets et haricots verts. Dans les pays tropicaux et subtropicaux, le pois se cultive en saison froide.
Le cycle végétatif des pois est d'environ 140 jours (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la...) pour les variétés de printemps et de 240 jours pour les variétés d'hiver.
Autrefois des cultures de petits pois primeurs se faisaient sous abri, notamment en région parisienne. Ce type de culture a été abandonné du fait de la concurrence des pois en conserve et des importations de pois frais de pays chauds. Toutefois, en Chine et à Taïwan (Taïwan ou Taiwan (en sinogrammes traditionnels 臺灣 et plus souvent en sinogrammes...), se pratique la culture (La Culture est une civilisation pan-galactique inventée par Iain M. Banks au travers de ses...) intensive en serre (Une serre est une structure généralement close destinée à la production...) de pousses feuillées de pois mangetout, récoltées en frais lorsqu'elles atteignent environ dix centimètres de haut.
Toutes les variétés de pois sont des lignées pures. On connaît plusieurs milliers de cultivars locaux dans le monde (Le mot monde peut désigner :). Dans les catalogues européens des espèces protégées, figurent (septembre 2008) 1 390 variétés (en fait des cultivars), dont 514 de pois fourragers et 776 de pois potagers.
La distinction entre les variétés s'appuie sur de nombreux caractères morphologiques ; 73 ont été retenus pour les épreuves DHS (distinction, homogénéité et stabilité) du GEVES. Ces caractères portent notamment sur la forme et la couleur (La couleur est la perception subjective qu'a l'œil d'une ou plusieurs fréquences d'ondes...) des graines, des gousses, des feuilles, des tiges, la hauteur (La hauteur a plusieurs significations suivant le domaine abordé.) des plantes, la présence d'anthocyanes, la forme des grains d'amidon (L'amidon (du latin amylum, non moulu) est un glucide complexe (polyoside) composé de...), la résistance à diverses maladies.
Divers organismes dans le monde sont chargés de maintenir des collections de cultivars afin de préserver les ressources génétiques, tels notamment l'institut (Un institut est une organisation permanente créée dans un certain but. C'est...) Vavilov à Saint-Petersbourg, le John Innes Centre à Norwich et l'Australian Temperate Field Crops Collection à Horsham (Horsham (14 125 habitants) est une ville de l'ouest de l'État de Victoria en Australie...) (État de Victoria, Australie). En France de telles collections, qui représentaient 6 000 accessions en 1996, sont gérées par des organismes publics comme l'INRA et le GEVES (Groupe d'étude et de contrôle (Le mot contrôle peut avoir plusieurs sens. Il peut être employé comme synonyme d'examen, de...) des variétés et des semences) ou privés comme le Groupement des sélectionneurs de pois.
Les principaux critères qui ont fait l'objet (De manière générale, le mot objet (du latin objectum, 1361) désigne une entité définie dans...) d'améliorations par sélection ou mutation sont le rendement, la résistance aux maladies (anthracnose, fusariose, graisse du pois (maladie due à Pseudomonas syringae (P. syringae (Pseudomonas syringae syringae, TAX: 208964) est une bactérie du genre Pseudomonas...) pv. pisi), mildiou (Le mildiou, francisation phonétique de l'anglais mildew (moisissure, de l'anglo-saxon mildeaw...) du pois, oïdium (Le terme Oïdium est le nom vernaculaire donné à la forme asexuée de certains...) du pois, mosaïque commune du pois), la résistance à la verse, la résistance au froid, la maturité groupée (pour la récolte des pois de conserve), la finesse et la tendreté des grains, les qualités nutritionnelles pour l'alimentation animale.
32 variétés de pois ont été obtenues par mutagenèse induite, technique qui a permis notamment de créer les cultivars de type afila à folioles transformées en vrilles. Quatorze variétés ont été obtenues par l'usage (L’usage est l'action de se servir de quelque chose.) de rayons X ou gamma et les autres par des croisements. Plusieurs variétés de pois ont été obtenues par transgenèse depuis 1990 dans un contexte (Le contexte d'un évènement inclut les circonstances et conditions qui l'entourent; le...) de recherche fondamentale (La recherche fondamentale regroupe les travaux de recherche scientifique n'ayant pas de finalité...), mais aucune d'entre elles ne fait l'objet de culture commerciale.
Chez le pois potager, on distingue notamment les variétés ou les cultivars selon que les graines sont lisses ou ridées (plus sucrées) ; ce caractère est l'un de ceux utilisés par Gregor Mendel (Johann Gregor Mendel (22 juillet 1822 - 6 janvier 1884), moine dans le...) dans ses études sur la génétique (La génétique (du grec genno γεννώ = donner naissance) est...), ainsi que selon la couleur des graines (jaune clair ou vert). La sélection porte aussi sur la précocité et l'absence de « parchemin » (mangetout). On distingue également les variétés naines et les variétés à rames, qu'il est nécessaire de tuteurer.
Dans les Plantes potagères de Vilmorin-Andrieux, paru en 1883, on compte environ 170 variétés de pois potagers, qui se répartissent en variétés françaises, anglaises et allemandes. Ces variétés (en fait des cultivars) sont classées en pois à écosser et pois sans parchemin, pois à grains ronds et pois à grains ridés, variétés à rames, variétés demi-naines et variétés naines. Parmi les noms de variétés, certains rappellent une caractéristique de la gousse : 'Serpette', 'Corne de bélier (Le bélier est le mâle non châtré de l'espèce Ovis aries réservé...)' ; plusieurs rappellent l'importance de la culture du pois dans la banlieue (La banlieue désigne communément l'espace urbanisé d'une ville qui est situé...) de Paris (Paris est une ville française, capitale de la France et le chef-lieu de la région...) à l'époque : 'pois de Clamart', 'Pois de Marly', 'Merveille d'Étampes', 'Michaux de Nanterre'. Beaucoup sont aujourd'hui disparues, mais certaines sont encore présentes dans les catalogues, tel le pois Téléphone (pois à grains ridés à rames).
Un certain nombre a été sélectionné en Angleterre (L’Angleterre (England en anglais) est l'une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni....) depuis l'époque de Knight. Ainsi Merveille de Kelvedon, variété naine à grains ridés, rustique et réputée, a été créée en 1925 par le semencier Hurst & Son à Kelvedon (Essex).
Exemples de variétés de pois potagers | ||
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Petits pois à écosser | ||
à grains lisses à rames | 'Blauwschokker' (à gousses violettes), 'Express Alaska, 'Caracatus', 'Serpette amélioré' (à grains blancs), 'Roi des conserves', 'Prince Albert' (créée en Angleterre vers 1830) | |
à grains lisses nains | 'Nain très hâtif d'Annonay', 'Petit Provençal', 'Plein le Panier' (Fillbasket), 'Serpette Cent pour Un' | |
à grains ridés à rames | 'Téléphone à rames', 'Douce Provence', 'Thomas Laxton' | |
à grains ridés nains | 'Merveille de Kelvedon', 'Merveille d'Amérique (L’Amérique est un continent séparé, à l'ouest, de l'Asie et...)' | |
Petits pois sans parchemin | ||
mangetout | 'Carouby de Maussane', 'Corne de bélier' | |
croquetout | 'Sugar Snap', 'Early Snap' |
Les pois de conserve sont des variétés de printemps qui font l'objet de culture de plein champ (Un champ correspond à une notion d'espace défini:) pour l'appertisation ou la surgélation. Pour des raisons de présentation et d'aspect, les grains lisses vert (Le vert est une couleur complémentaire correspondant à la lumière qui a une longueur d'onde...) clair sont recherchés pour la mise en boîte et les grains ridés et vert foncé pour le surgelé. Les grains de petit calibre (extra fins) étaient les plus recherchés, car synonymes de tendreté lorsqu'il s'agissait de variétés à gros grains cueillies précocement, mais les sélectionneurs ayant produit des variétés à grains très fins, la finesse du calibre n'est plus nécessairement un gage de tendreté. Celle-ci peut être appréciée par la mesure de l'indice tendérométrique. Dans le cas des surgelés ou des conserves, le Codex alimentarius impose une valeur maximum pour la teneur en sucres insolubles dans l'alcool, taux qui est lié au degré (Le mot degré a plusieurs significations, il est notamment employé dans les domaines...) de maturité des pois, les sucres se transformant progressivement en amidon dans les grains qui murissent et qui deviennent de ce fait plus farineux. L'ajout de sucres (saccharose, sirop (Le sirop (du latin siropus, lui-même de l'arabe sharab) est un liquide visqueux et épais...) de glucose (Le glucose est un aldohexose, principal représentant des oses (sucres). Par convention, il est...)...), qui permet de renforcer le goût (Pour la faculté de juger les belles choses, voir Goût (esthétique)) sucré des petits pois, est autorisé par ce même Codex.
Les pois fourragers sont les pois destinés à l'alimentation animale, sous forme de fourrage ou de grains secs. Il s'agit le plus souvent de variétés à fleurs pourpres et à grains gris de la forme Pisum sativum L. subsp. sativum var. arvense (L.) Poir. Toutefois, en France, les variétés sélectionnées depuis les années 1970 pour la production de pois secs pour l'alimentation animale sont des pois à fleurs blanches appelés « pois protéagineux ».
Exemples de variétés cultivées en France : Assas (obtention INRA, 1964), Picar (Carneau Frères, 1992).
Les variétés de pois protéagineux ont été sélectionnées en France à partir de 1976. Ce sont des pois à grains lisses, de couleur verte ou jaune (Il existe (au minimum) cinq définitions du jaune qui désignent à peu près la même...), de gros calibre, tous à fleurs blanches, sans tanins, ayant un taux élevé de protéines et une faible activité (Le terme d'activité peut désigner une profession.) antitrypsique.
Exemples de variétés : Finale, première variété inscrite au catalogue en 1976, Solara, première variété du type afila, Isard, variété d'hiver, inscrite en 2004.
En grande culture, le pois est souvent tête de rotation et un bon précédent pour les céréales qui peuvent profiter de l'enrichissement du sol en azote (L'azote est un élément chimique de la famille des pnictogènes, de symbole N et de...). Un délai (Un délai est d'après le Wiktionnaire, « un temps accordé pour faire une...) de cinq ans entre deux cultures limite les risques de maladies.
La culture du pois nécessite un sol bien aéré. Le semis se fait en lignes régulièrement espacées de 20 à 50 cm, à une profondeur moyenne (La moyenne est une mesure statistique caractérisant les éléments d'un ensemble de...) de 3 à 5 cm. L'utilisation de semoirs de précision (monograines) permet de mieux maîtriser la profondeur d'enfouissement des graines et la densité (La densité ou densité relative d'un corps est le rapport de sa masse volumique à la...) du semis. Celle-ci peut varier de 80 à 120 plants au mètre carré (Le mètre carré (symbole m²) est l'unité d'aire du système international.) selon les variétés. Pour la récolte mécanisée, le terrain doit être bien aplani pour faciliter le passage de la barre de coupe près du sol, notamment en cas de verse.
Il est nécessaire de contrôler le développement des adventices dans la première phase (Le mot phase peut avoir plusieurs significations, il employé dans plusieurs domaines et...) de la culture, avant l'installation du couvert végétal (Les classifications scientifiques classiques regroupent sous le terme végétal...). En maraîchage, l'écartement des lignes permet le désherbage mécanique (Dans le langage courant, la mécanique est le domaine des machines, moteurs, véhicules, organes...) (binage ou buttage), mais en culture de plein champ, où les semis se font généralement avec des semoirs à céréales à faible écartement, l'utilisation de désherbant en préémergence ou postémergence est nécessaire. Pour obtenir un terrain propre, on peut aussi utiliser la méthode du « faux semis » qui consiste en une préparation superficielle du sol quelques semaines avant le semis afin de faire lever les mauvaises herbes qui sont détruites avant le semis. Pour les pois de conserve, une attention particulière doit être portée à l'élimination de la morelle (Morelle est un nom vernaculaire ambigu désignant en français certaines plantes du genre...) noire (Solanum nigrum), adventice commune et toxique dont les baies immatures, rondes et vertes, sont difficiles à séparer des pois. Les grains récoltés sont rapidement sujets à fermentation (La fermentation est une réaction biochimique de conversion de l'énergie chimique contenue...) et doivent être traités en usine dans les heures (L'heure est une unité de mesure :) qui suivent la récolte.
Les pois mangetout sont généralement tuteurés, ainsi que les petits pois cultivés dans les jardins familiaux. Divers types de tuteurs sont employés : filets, fils, grillages, branchages, etc. Le tuteurage est moins nécessaire pour les variétés naines et serait d'un coût prohibitif en grande culture ; il est exclu dans le cas des cultures mécanisées. Les pois protéagineux, cultivés en plein champ, sont souvent des variétés de type afila, qui se tiennent mieux grâce à leurs nombreuses vrilles et à leur surface (Une surface désigne généralement la couche superficielle d'un objet. Le terme a...) foliaire plus réduite.
L'apport d'azote est en principe inutile, les besoins, environ 250 kg/ha, étant couverts par les reliquats présents dans le sol et surtout (environ 70 %) par la fixation symbiotique qui se produit dans les nodosités, et dont l'activité serait inhibée par un apport massif (Le mot massif peut être employé comme :) d'azote.
Les exportations de potasse et de phosphore (Le phosphore est un élément chimique de la famille des pnictogènes, de symbole P et...) doivent être compensées par une fumure phospho-potassique qui doit apporter au maximum, en tenant compte de la teneur initiale du sol, 50 kg de potasse (KO) et 160 kg de phosphore (PO) par hectare, cette dernière de préférence sous forme de sulfate de potassium (Le potassium est un élément chimique, de symbole K (latin : kalium, de...), pour apporter le soufre (Le soufre est un élément chimique de la famille des chalcogènes, de symbole S et de...) nécessaire.
Les cultures de pois ont d'importants besoins en eau (L’eau est un composé chimique ubiquitaire sur la Terre, essentiel pour tous les...), notamment au stade (Un stade (du grec ancien στ?διον stadion, du verbe...) « début de floraison (La floraison est le processus biologique de développement des fleurs. Elle est...) - nouaison », au total ( Total est la qualité de ce qui est complet, sans exception. D'un point de vue comptable, un...) de l'ordre de 300 mm pendant un cycle de culture. L'irrigation peut être nécessaire dans certaines régions ou pour des sols à faible rétention d'eau. Ailleurs, dans les pays tempérés, les réserves du sol et les précipitations sont souvent suffisantes pendant la période de végétation (La végétation est l'ensemble des plantes (la flore) sauvages ou cultivées qui...). Ainsi, en France, 13 % seulement des surfaces en pois protéagineux étaient irriguées en 2006, surtout dans la région Centre.
La récolte est manuelle pour les pois à écosser destinés au marché du frais et les mangetouts. Elle peut se faire en plusieurs passes, en fonction du degré de maturité, pour obtenir la meilleure qualité possible. Le pois en gousses ne supporte pas l'entreposage et doit être commercialisé rapidement.
Pour les pois verts destinés à l'industrie de la conservation/surgélation, la récolte est effectuée à l'aide de récolteuses-égreneuses automotrices qui servent (Servent est la contraction du mot serveur et client.) aussi pour les flageolets. Ces machines ne cueillent que les gousses et l'extrémité des tiges. Elles sont équipées d'une chambre de battage constituée de trois tambours : un contre-batteur mobile de grande dimension (Dans le sens commun, la notion de dimension renvoie à la taille ; les dimensions d'une...) dans lequel tournent un batteur excentré et un égreneur tournant en sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...) inverse (En mathématiques, l'inverse d'un élément x d'un ensemble muni d'une loi de...) du précédent, qui permettent d'égrener les cosses par friction sans abîmer les grains relativement fragiles. Cette récolte s'accompagne le plus souvent de pertes, de l'ordre de 5 %, jusqu'à 25 % dans les cas les plus défavorables.
Pour les petits pois, l'un des principaux critères de qualité est la tendreté mesurée par l'indice tendérométrique. Cet indice, qui correspond à la pression (La pression est une notion physique fondamentale. On peut la voir comme une force rapportée...) (exprimée en livres par pouce carré) nécessaire pour écraser un certain volume (Le volume, en sciences physiques ou mathématiques, est une grandeur qui mesure l'extension...) de pois, sert à déterminer la date de la récolte et entre en compte dans le calcul du prix payé à l'agriculteur (L'agriculteur ne désigne pas seulement la personne qui cultive la terre mais aussi celle qui...).
Les pois secs se récoltent à la moissonneuse-batteuse moyennant des réglages adaptés aux caractéristiques du grain : écartement entre batteur et contre-batteur, rotation lente (La Lente est une rivière de la Toscane.) du batteur, ouverture des grilles, positionnement (On peut définir le positionnement comme un choix stratégique qui cherche à donner à une offre...) de la barre de coupe au ras du sol (5 à10 cm). La récolte se fait lorsque les pois ont un taux d'humidité (L'humidité est la présence d'eau ou de vapeur d'eau dans l'air ou dans une substance...) de 14 % environ, taux qui doit être ramené par séchage à 12 % pour la conservation.
Les pois sont sensibles au gel, à la verse (sauf les variétés 'afila' ou à tiges rigides), à la battance, ainsi qu'à diverses carences minérales.
Le pois peut être affecté par des maladies cryptogamiques, bactériennes ou virales.
Les principales maladies ayant une incidence économique notables sur les pois de grande culture sont les suivantes :
Aphanomyces euteiches est un champignon pathogène (Le terme pathogène (du grec παθογ?νεια !...) provoquant des nécroses racinaires. Il est présent dans le monde entier et n'a été identifié en France qu'à partir de 1993. Il n'existe aucun fongicide efficace et économique pour le combattre, ni de variété résistante économiquement intéressante. Des tests permettent de déterminer si une parcelle est contaminée. Il est conseillé alors aux agriculteurs de renoncer à la culture du pois et le cas échéant d'opter pour un autre protéagineux, la fèverole (Vicia faba) qui est insensible à ce champignon.
De nombreux insectes ravageurs attaquent les cultures de pois à leurs différents stades.
Le thrips du pois (Franklinellia robusta) et le thrips du lin et des céréales (Thrips angusticeps) sont de minuscules insectes piqueurs (taille de 1 mm) qui attaquent fleurs et gousses et dont les larves se développent dans les gousses. Elles provoquent dessèchement et rabougrissement des plantes. Le sitone du pois (Sitona lineatus) est un petit coléoptère qui dévore le limbe des feuilles en faisant des encoches semi-circulaires sur le bord et dont la larve (La larve est le premier stade de développement de l'individu après l'éclosion de...) ronge les racines et les nodosités, affaiblissant ainsi les plantes. La cécidomyie du pois (Contarinia pisi) est un diptère qui provoque la formation de galles dans les fleurs qui avortent. Le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum) pique feuilles et stipules et peut causer des dégâts en cas de pullulation. Il est aussi le vecteur (En mathématiques, un vecteur est un élément d'un espace vectoriel, ce qui permet...) de diverses maladies virales. La tordeuse du pois (Cydia nigricana) (Lépidoptère) se manifeste par sa chenille jaunâtre à tête noire d'environ 15 mm et qui vit dans les grains et peut en dévorer plusieurs successivement. Cet insecte (Insectes est une revue francophone d'écologie et d'entomologie destinée à un large...) ne peut accomplir son cycle complet que dans les cultures de pois secs. La bruche du pois (Bruchus pisorum) est un petit coléoptère qui pond dans les gousses en formation et dont les adultes se développent dans les grains mûrs et secs, en sortant par un trou circulaire. Ce ravageur n'est pas spécifique du pois. Contrairement à la bruche du haricot (Le haricot, ou haricot commun (Phaseolus vulgaris), est une espèce de plante annuelle de la...), il ne se reproduit pas dans les grains entreposés. Il existe aussi une bruche tropicale du pois (Zabrotes subfasciatus Boh.) originaire d'Amérique du Sud (Le sud est un point cardinal, opposé au nord.), qui se reproduit dans les grains secs de plusieurs espèces de légumineuses.
Dans les années 1995-2000, l'institut de recherches australien (CSIRO) (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation, c'est-à-dire « Organisation pour la recherche scientifique (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) et industrielle du Commonwealth ») a mis au point (Graphie) une variété de pois génétiquement modifiée pour résister à la bruche du pois (Bruchus pisorum), insecte (Les insectes (Insecta) font partie du sous-embranchement des hexapodes, elle-même incluse dans...) ravageur spécifique des graines de pois qui a une réelle importance économique en Australie (L’Australie (officiellement Commonwealth d’Australie) est un pays de...) où il serait responsable de la destruction de 30 % de la récolte de pois secs. Le gène (Un gène est une séquence d'acide désoxyribonucléique (ADN) qui spécifie la...) transféré depuis le haricot commun (Phaseolus vulgaris) permet la production par la plante d'un inhibiteur d'alpha-amylase αAI-1 qui s'oppose à la digestion (La digestion est le processus au cours duquel un organisme vivant reçoit du milieu...) de l'amidon des graines par la larve de la bruche. Cet inhibiteur présent dans les cotylédons bloque la croissance des larves à un stade précoce, et s'est montré d'une très grande efficacité. Ces recherches ont été abandonnées en 2005 après la découverte de réactions allergiques sur des souris (Le terme souris est un nom vernaculaire ambigu qui peut désigner, pour les francophones, avant...) de laboratoire nourries avec des graines de pois transgéniques.
Les pois sont susceptibles d'être attaqués par les chenilles défoliatrices de plusieurs espèces de noctuelles : la noctuelle du pois (Melanchra pisi L.), la noctuelle potagère (Lacanobia oleracea L.), la noctuelle gamma (Autographa gamma L.), la noctuelle à point blanc (Le blanc est la couleur d'un corps chauffé à environ 5 000 °C (voir...) (Pseudaletia unipuncta L.).
Des nématodes sont susceptibles d'attaquer le système racinaire, tandis que des oiseaux, notamment les corbeaux freux et les pigeons ramiers, peuvent provoquer des dégâts sur les semis en déterrant graines et jeunes plantules, mais aussi en pillant les gousses arrivant à maturité.
Dans les régions méditerranéennes, les cultures de pois peuvent être parasitées par des plantes du genre Orobanche (Les Orobanches sont un genre de plantes herbacées parasites, sans chlorophylle, de la famille...), notamment Orobanche crenata Forssk.
La lutte contre les maladies et les ravageurs du pois fait appel à diverses méthodes :
Pour les pois secs, le rendement moyen au niveau mondial s'établit à 14,7 q/ha, à 16,6 q/ha en Europe (L’Europe est une région terrestre qui peut être considérée comme un...) et à 20,5 q/ha en Amérique, mais seulement 7,1 q/ha en Afrique. Les meilleurs rendements sont enregistrés dans l'Union européenne avec 25,5 q/ha en moyenne, et 29,3, 35,1 et 37,2 q/ha respectivement en Allemagne, au Royaume-Uni et en France (FAO, 2007).
Pour les petits pois, le rendement peut atteindre 40 à 70 q/ha.
En France, le rendement moyen des pois protéagineux est passé (Le passé est d'abord un concept lié au temps : il est constitué de l'ensemble...) de 38 q/ha en 1981 à 44 q/ha en 2006 après avoir dépassé 55 q/ha en 1999. La forte amélioration constatée jusqu'à la fin des années 1990 s'explique par la sélection de nouvelles variétés et l'amélioration des pratiques agronomiques. Le gain génétique a été estimé à 0,5 q/ha/an en moyenne entre 1976 (année d'apparition de la première variété de pois protéagineux, 'Finale') et 1998. Depuis le début des années 2000, la régression qui accompagne la diminution des surfaces serait due au déplacement ( En géométrie, un déplacement est une similitude qui conserve les distances et les angles...) de la culture vers de moins bonnes terres ainsi qu'à des accidents climatiques.