La Pointe de la Fumée est située à l'extrémité septentrionale de la presqu'île de Fouras (Charente-Maritime), au nord du large estuaire de la Charente.
C'est aujourd'hui un haut lieu de l'ostréiculture et le principal embarcadère pour l'île d'Aix.
Les coordonnées géographiques de la pointe sont de 46° 0' 9 N par 1° 7' 15 E.
Étroite avancée de terre, resserrée en un isthme dans sa partie centrale, elle est bordée au nord par l'anse de Fouras et la baie d'Yves, en direction de Châtelaillon-Plage et de La Rochelle.
Dans le prolongement de la péninsule, vers le nord-ouest, se trouve l'île d'Aix, dans la rade du même nom.
Les côtes de l'île d'Oléron se profilent à l'ouest, de même que, dans la même direction, mais à plus courte distance, le banc de sable sur lequel est bâti le fort Boyard et, plus proche encore, le rocher qui porte le fort Énet, auquel il est possible d'accéder à marée basse, par une passe de 1,660 km.
L'île Madame se situe au sud, au-delà de Fouras, sur la rive gauche de la vaste embouchure de la Charente.
La pointe de la Fumée offre ainsi un saisissant panorama circulaire sur l'ensemble de ces sites.
La pointe de la Fumée est un lieu de pêche apprécié des connaisseurs et des amateurs, en particulier, lors des grandes marées où la pêche est pratiquée de manière fort originale, au moyen des carrelets. Ces constructions insolites se retrouvent tout le long du littoral charentais et font partie du patrimoine charentais que le tourisme met en valeur.
Par ailleurs, la récolte des crevettes, des palourdes et des moules de bouchot fait partie des ressources locales, mais elle ne constitue que des activités saisonnières.
L'ostréiculture occupe aujourd'hui la première place économique de la presqu'île. Cette activité s'est organisée et fortement développée à partir des années 1920. Déjà, vers 1875, la cueillette des huîtres s'effectuait sur les rochers de la pointe de la Fumée, mais elle ne constituait qu'une ressource d'appoint.
Fouras est maintenant devenu le plus important centre de captage de naissains d'huîtres en France, grâce à l'apport des eaux douces de la Charente et à sa température. Les huîtres sont ensuite cultivées dans des poches grillagées, puis posées sur des tables en fer, avant d'être expédiées vers les différents lieux d'affinage, en particulier, dans le célèbre bassin de Marennes-Oléron.
![]() Priorité à l'ostréiculture |
Position stratégique de longue date – Napoléon Ier fit construire le fort Énet tout proche pour défendre la rade de Rochefort –, la pointe de la Fumée a abrité un casernement de marins, comme en témoigne la tour de l'observateur datant de 1900, qui surplombe le fronton d'un restaurant. Grâce à un projecteur mobile sur rail, il était possible de balayer la rade de Fouras et l'île d'Aix.
D'abord site militaire à vocation défensive dont l'activité a périclité pendant le XXe siècle, la pointe s'est tournée vers l'ostréiculture à partir de 1925.
Dans un premier temps les huîtres – d'origine portugaise (Crassostrea angulata) – étaient élevées au sol, mais elles ont été sévèrement touchées par l'épizootie d'août 1970. L'huître portugaise a depuis lors disparu des bancs d'huîtres de Fouras et il a fallu réorganiser totalement l'élevage, en introduisant des huîtres dites « du Japon » (Crassostrea gigas).