Il n'existe pas de définition normée ou légale d'un plan-lumière, et selon les pays ou les cas, leurs contenus sont très variés. Dans une approche de développement soutenable et de HQE (Haute Qualité Environnementale) et si l'on s'inspire des éléments de formation et d'information disponibles auprès des administrations et des ONG qui se sont intéressées aux aspects énergétiques, sécuritaires et environnementaux, voire sanitaires de l'éclairage nocturne, on peut toutefois établir des éléments qu’un « bon » plan-lumière devrait au moins comporter.
Il s’agit d'appuyer et justifier le plan par un bilan technique complet et préalable, quantitatif et qualitatif (forces/faiblesses), honnête de l'éclairage existant.
Ce bilan doit être précisément documenté et comprendre l’état du parc luminaire (à renouveler à quelle échéance ? adaptable ou condamné à être changé au gré des modes ? avec quels besoins d’entretien, d’assurances ? quels coûts de fonctionnement ? nombre de sources et supports ? puissances ? état ? efficience ? etc. Ce bilan devrait aussi comprendre un bilan des « pertes » :
Ce bilan doit aussi intégrer tous les éclairages extérieurs à la zone considérée qui contribuent à la luminance des zones connexes. Il peut aboutir à des propositions qui peuvent êtres traduites en un cahier des charges pour la préparation d'un Plan-lumière. Il est souhaitable que le service ou bureau d’étude en charge de cette phase préalable soit complètement indépendant de celui qui construira le projet technique et des vendeurs d’énergie ou de matériel, et donc que cette étude soit une première phase, qui pourrait d'ailleurs éventuellement conclure à l'absence de nécessité d’un plan lumière.
Cette liste inclut les acteurs concernés par les nuisances potentielles ou la pollution lumineuse, parmi lesquels figurent au moins les astronomes, écologues, médecins spécialisés, techniciens de l’éclairage, communicants, riverains exposés au phénomène d'éclairage intrusif, etc. Le commanditaire devrait veiller à ce qu’ils puissent s’exprimer librement et s’appuyer sur une expertise indépendante tant que de besoin. Il est utile d’informer honnêtement et de former ces acteur et les autres usagers sur les coûts et bénéfices apportés par les différentes solutions d’éclairage et sur la manière dont ils peuvent individuellement et collectivement contribuer à réduire le gaspillage et la pollution lumineuse.
Cette phase doit être conduite en se gardant des approches uniquement subjectives
Des éclairages déclenchés par l’intrusion ou l’approche d’une personne ou d’un véhicule sont plus dissuasifs et plus efficaces contre les cambriolages et pour la surveillance. Dans tous les cas, éclairer le ciel n’a pas d’intérêt pour la sécurité, et peut gêner certaines interventions de secours aériens.
Par exemple, une station balnéaire ne nécessite pas d’illumination hors saison (c’est au printemps et en automne que les impacts pour les oiseaux sont importants). Brouillard, neige, pluies ou verglas impliquent des éclairages puissants aux carrefours/ronds-points. Par nuit claire et sans vent, le même éclairage est éblouissant. Il peut être réduit. Les monuments ne doivent pas être puissamment éclairés toute la nuit, ni sur toutes leurs faces, ni même après 22 ou 23 heures hors saison touristique.
La qualité prime sur la quantité : Mettre « en valeur » quoi ? Quand ? Comment ? Pour qui ? Pourquoi ? Irréversiblement ? Avec quelle acceptabilité des impacts secondaires ? Quelle éthique ?
Analyse des besoins liés à la publicité commerciale, à l’image. Comment éviter la surenchère ? Doit-on, peut-on, veut-on illuminer puissamment des enseignes commerciales à 4 h du matin ? les quais, les gares et entrepôts ou les parkings et supermarchés vides ? Attention aussi aux enseignes (lumineuses ou suréclairées) qui peuvent détourner l’attention des conducteurs.
Cette phase doit intégrer tous les coûts de fonctionnement, avec justification documentée des choix, sur les aspects économie, consommation, sécurité, durabilité, sensibilité au vandalisme, spectres et puissances, sensibilité des objets éclairés (justifiant par exemple un choix entre fibre optique et sources chaudes), aspects socio-sanitaires et environnementaux (impacts directs et indirects sur les riverains, la faune, la flore et les écosystèmes) en fonction du contexte (impact de l’air salin, présence effective ou potentielle, permanente ou ponctuelle d’espèces sensibles à la lumière, vent, contexte architectural, risque industriel et nucléaire, sécurité, gestion des déchets (spéciaux ou toxiques) liés aux lampes ou systèmes électriques ou électroniques en fin de vie, contribution à l’empreinte écologique ou aux modifications climatiques, lutte contre l'effet de serre, etc.). Un guide suisse peut aider les responsables à choisir des solutions efficaces et moins nuisantes pour l'environnement.
Les indicateurs de suivi, déterminés en fonction des objectifs initiaux et du contexte, peuvent par exemple concerner :