Plan de crise pour une pandémie - Définition

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Introduction

Dans un contexte de mondialisation et de risque accru de diffusion de maladies émergentes, la définition d'un plan de crise pour une pandémie est devenu une préoccupation partagée pour de nombreux acteurs (autorités politiques et sanitaires, certaines entreprises…), car l'intégration croissante des réseaux et des flux et l’accélération des moyens de transport laissent craindre des conséquences différentes de ce que furent les pandémies précédentes. La nature du risque pandémique, exige une planification coordonnée, des échelles locales à planétaires. Pour ce faire, l'OIE et la FAO ont réuni un réseau international et pluridisciplinaire d'experts : l'OFFLU [1] . Une démarche de gestion de crise se met en place à mesure que les gouvernements et les organismes internationaux se mobilisent (ou se démobilisent parfois) sur la question.
Les conséquences d'une pandémie sur la société et la façon d'y faire face commencent à faire l’objet de modélisations et d’analyse systématique.

Analyse des risques

L'analyse des risques est un préalable, qui passe par une identification des dangers (dont les porteurs et vecteurs de virus, animaux et/ou humains) et des scenarii de crise. La rapidité de détection et de réaction étant un enjeu majeur, on cherche à produire des test rapides et peu coûteux. Le premier a été annoncé dès novembre 2006 (une MChip ou « puce génétique » (micro-array ou lab-on-chip ou Chip on chip) de la taille d'un ongle détectant un segment de gène subissant peu de mutations. Si ce test était rapidement disponible, il révolutionnerait la lutte contre la grippe, mais sa fabrication industrielle est à maitriser (indisponible début 2008).
STMicroelectronics (groupe franco-italien) et le laboratoire Veredus (Singapour) ont annoncé le 19 février 2006 et confirmé [2], en mars 2008, une micropuce détectant rapidement des principaux types de grippes (A et B, et H5N1) disponible en trois à cinq ans.

Préparation des plans et moyens de secours

Plan OMS d'alerte

Phase OMS d’alerte à la pandémie actuellement en vigueur. Ceçi sont les phases d'alerte diffusées par l'OMS aux différents organismes nationaux de santé.

Dans la révision 2009 de la description des phases, l’OMS a conservé la formule en six phases pour pouvoir incorporer plus facilement les nouvelles recommandations et stratégies dans les plans nationaux de préparation et d’action existants. Le regroupement et la description des phases de pandémie ont été révisés de façon à ce qu’elles soient plus faciles à comprendre, plus précises et basées sur des phénomènes observables.

Les phases 1 à 3 concernent la préparation, notamment aux activités de développement des moyens d’action et de planification des interventions en fonction des données récoltées sur le terrain par les différends acteurs de santé. Les phases 4 à 6 indiquent clairement la nécessité d’engager des efforts de riposte contre la pandémie et d’atténuation de ses effets. En outre, les périodes qui suivent la première vague pandémique sont explicitées afin de faciliter les activités de remise en état après la première vague de la pandémie. Cela passe par une large information au public par les médias et les autorités.

La phase OMS d’alerte à la pandémie actuellement (12/06/2009) en vigueur est la phase 6 (phase 5.A en France). En effet, chaque pays adapte le niveau d'alerte en fonction de la situation sanitaire sur son propre territoire.

Phase 1 : Les virus circulent continuellement chez les animaux, en particulier chez les oiseaux. Bien que ces virus puissent théoriquement évoluer en des virus à caractère pandémique, dans cette phase, aucun cas d’infection chez l’homme due à un virus circulant chez les animaux n’a été signalé.

(Courant Avril 2009, le virus grippal A H1N1 a été transmis d'un oiseau à un porc)


Phase 2: on sait qu’un virus grippal animal circulant chez des animaux domestiques ou sauvages a provoqué des infections chez l’homme et est de ce fait considéré comme constituant une menace potentielle de pandémie.

(Ce premier cas est extrêmement difficile à retrouver et peut très facilement passer pour un virus grippal normal.)


Phase 3: un virus grippal réassorti animal ou humain animal a été à l’origine de cas sporadiques ou de petits groupes de cas de maladie dans la population, mais n’a pas entraîné de transmission interhumaine suffisamment efficace pour maintenir les flambées à l’échelon communautaire. Une transmission interhumaine limitée peut se produire dans certaines circonstances, par exemple lorsqu’il y a un contact étroit entre une personne infectée et un dispensateur de soins non protégé. Toutefois, une transmission limitée dans ces conditions très précises n’indique pas que le virus est parvenu au degré de transmissibilité nécessaire pour provoquer une pandémie chez l’homme.

Phase 4: elle se caractérise par la transmission interhumaine vérifiée d’un virus (ici, grippal) réassorti animal ou animal-humain capable de provoquer des «flambées à l’échelon communautaire». L’aptitude du virus à provoquer des flambées durables de la maladie dans une communauté est le signe d’une majoration importante du risque de pandémie. Tout pays qui soupçonne un tel évènement ou qui l’a vérifié, doit de toute urgence consulter l’OMS afin que la situation puisse être évaluée conjointement et que ce pays puisse prendre une décision si la mise en œuvre d’une opération rapide d’endiguement de la pandémie se justifie. La phase 4 indique une majoration importante du risque de pandémie mais ne signifie pas nécessairement qu’une pandémie est inéluctable.

(Ces 3 phases ont été activées l'une après l'autre de manière extrèmement rapide par l'OMS. En l'espace de quelques semaines, ce changement de phase d'alerte a attiré l'attention des médias internationaux sur le Mexique, berceau de l'épidémie)


Phase 5: elle se caractérise par une propagation inter-humaine du virus dans au moins deux pays d’une Région de l’OMS. Si la plupart des pays ne sont pas touchés à ce stade, la déclaration de la phase 5 est un signal fort indiquant qu’une pandémie est imminente et qu’il reste peu de temps pour finaliser l’organisation, la diffusion et la mise en oeuvre des mesures d’atténuation prévues.

Phase 6: dite aussi phase de pandémie, elle se caractérise par des flambées à l’échelon communautaire dans au moins un pays d’une autre Région de l’OMS en plus des critères définis à la phase 5. La déclaration de cette phase indiquera qu’une pandémie mondiale est en cours.

Phase 7: Fin de pandémie avec diminution des cas mais reprise possible par vagues.

Au cours de la période suivant le pic de la pandémie, dans la plupart des pays disposant d’une surveillance adéquate, le nombre de cas de la maladie aura chuté au-dessous de celui observé lors du pic. Cette période indique que l’activité pandémique semble décroître; toutefois, on ne sait pas encore s’il y aura d’autres vagues et les pays devront se préparer à une deuxième vague. Les pandémies antérieures ont été caractérisées par des vagues d’activité s’étalant sur des mois. Une fois que le degré d’activité de la maladie amorce une chute, une tâche de communication essentielle consistera à tempérer cette annonce compte tenu de l’éventualité d’une autre vague. Les vagues pandémiques peuvent être espacées de plusieurs mois et un signal immédiat de «relâchement» serait prématuré.

Moyens organisationnels

Gestion internationale, Gestion transfrontalière : Qui fournira les vaccins, antiviraux et soins aux malades d’un pays riverain tombé malade hors de son territoire, ou bloqué par une quarantaine en cas de pandémie ? En juin 2006, la question n'est résolue pour aucun pays. La France a annoncé étudier ces cas avec ses voisins. Il y aura « des échanges entre responsables hospitaliers » de France, Belgique, Allemagne et du Luxembourg dès juillet 2006 a annoncé le ministre de la santé. À Paris, le 15 juin 2006, on a appris que la proposition est étendue à l’Italie, la Suisse, l’Espagne qui pourront envoyer des observateurs aux exercices français programmés. Au même moment en Afrique et en Asie les pays commencent aussi, sur les conseils de l'ONU à s'organiser en vastes zones géographiques

Moyens pharmaceutiques

Une question complexe est celle de la gestion et du renouvellement des stocks. En juin 2006 l'UE ne disposait toujours pas de stock stratégique européen d’antiviraux et à Luxembourg, les ministres de la Santé des 25 n’ont pas su s'entendre pour créer et co-gérer un stock partagé d'antiviraux, déplorait le commissaire européen (Markos Kyprianou). 5 pays (Allemagne, Suède, Pays-Bas, Portugal, Slovaquie) s'étaient opposés à ce projet, par principe ou par refus de financer ce fonds, réclamant un financement communautaire (non prévu). Ce stock ne devait pourtant pas remplacer les stocks nationaux mais s’y ajouter pour aider rapidement un pays où l’épidémie débuterait (aucun pays n’a assez d’antiviraux pour traiter toute sa population).

En cas de pandémie il faudra rapidement produire, diffuser et utiliser une grande quantité de vaccins. L’immunothérapie passive des malades, par des anticorps monoclonaux est une des solutions envisagées par les chercheurs qui en 2007 testaient déjà son efficacité sur l'animal, avec des résultats laissant penser que des anticorps monoclonaux d'origine humaine pourraient être produits à partir du sang de patients ayant guéri d'une grippe à H5N1 (ou de convalescents le cas échéants) et contribuer à enrayer une épidémie et à limiter le nombre de morts (en prophylaxie unique, ou comme traitement complémentaire).

Sanofi s'est engagé mi juin 2008 à offrir (sur 3 ans) 60 millions de vaccins anti-grippe aviaire à l'OMS pour constituer un stock international destiné à aider les pays où apparaîtrait éventuellement une épidémie impliquant ce virus.

Moyens non-pharmaceutiques

Dans le cas d'une pandémie avec la grippe aviaire : mise en bière sans délai, transport avant mise en bière et soins de conservation (formolisation) interdits (source : association française d'information funéraire).

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