Pieuvre mimétique | |||||||||
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Classification | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Mollusca | ||||||||
Classe | Cephalopoda | ||||||||
Sous-classe | Coleoidea | ||||||||
Super-ordre | Octobrachia | ||||||||
Ordre | Octopoda | ||||||||
Super-ordre | Incirrina | ||||||||
Famille | Octopodidae | ||||||||
Sous-famille | Octopodinae | ||||||||
Genre | |||||||||
Thaumoctopus Norman & Hochberg, 2005 | |||||||||
Nom binominal | |||||||||
Thaumoctopus mimicus Norman & Hochberg, 2005 | |||||||||
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La pieuvre mimétique ou pieuvre-mime (Thaumoctopus mimicus) est une espèce de pieuvre capable d'imiter d'autres animaux marins. Elle peut atteindre 60 cm. Sa coloration normale se compose de bandes brunes et blanches ou de taches. C'est la seule espèce du genre Thaumoctopus.
La pieuvre mimétique vit dans les mers tropicales d'Asie du Sud-Est. Elle ne fut découverte officiellement qu'en 1998, au large des côtes de Sulawesi. Cette pieuvre est capable d'imiter l'apparence et les mouvements de plus de quinze espèces différentes, dont les serpents de mer, la rascasse volante, les poissons plats, les poissons-grenouilles, les ophiures, les crabes géants, les coquillages, les raies, les anémones de mer, les méduses et les crevettes mantes. Elle accomplit cette prouesse en se contorsionnant — corps et bras — et en changeant de couleur.
Même si toutes les pieuvres peuvent changer de couleur et de texture, et si certaines peuvent prendre la couleur d'une roche, la pieuvre mimétique est, chez les pieuvres, la première espèce connue qui se fait passer pour un autre animal.
De nombreuses espèces de poulpes sont extrêmement flexibles. Par exemple, un poulpe de la taille d'un ballon de volley-ball peut se glisser entièrement dans un récipient de la taille d'une canette de boisson gazeuse. Si la pieuvre-mime a la même flexibilité, ses dons d'imitation sont alors en partie expliqués.
D'après des observations, la pieuvre mimétique choisit l'animal à imiter en fonction des prédateurs locaux. Par exemple, lorsque elle est attaquée par des demoiselles, la pieuvre imite un serpent à tête noire, un des prédateurs des demoiselles. La pieuvre devient alors noire et jaune, ensevelit six de ses huit bras, et agite ses deux autres bras en les faisant onduler dans des directions opposées.
La pieuvre mimétique est souvent confondue avec la pieuvre wunderpus, autre espèce récemment découverte. Mais cette dernière est surtout nocturne et se distingue par des séries de larges marques blanches fixes sur les tentacules.
La pieuvre mimétique propulse un jet d'eau à travers son siphon pour glisser sur le sable tout en cherchant des proies, en général de petits poissons, des crabes et des vers. Mais elle est également elle-même une proie. Comme les autres pieuvres, son corps mou est principalement composé de muscles nutritifs, dépourvu de colonne vertébrale ou d'armure, et non toxique, ce qui en fait une proie potentielle pour les grands carnivores, comme le barracuda et les petits requins. Elle est souvent incapable d'échapper à de tels prédateurs et ses imitations de différentes espèces toxiques constituent sa meilleure défense. Le mimétisme lui sert aussi à approcher des proies qui, normalement, fuiraient à la vue d'une pieuvre ; elle peut par exemple imiter un crabe pour dévorer quelques prétendants passant par là.
Cette pieuvre est capable d'imiter le physique et les mouvements de plus de quinze espèces différentes, dont les suivantes :
La pieuvre mimétique est également capable de simuler sa mort en basculant en arrière. Alors que certains animaux utilisent cette tactique lorsqu'ils sont attaqués par des prédateurs, la pieuvre semble mettre en évidence son bec pour se défendre, voire pour attaquer, grâce aux toxines salivaires qui paralysent sa proie au moment de la morsure.