L'état actuel de la classification des particules élémentaires s'appelle le « modèle standard ».
Il décrit les forces fondamentales : fortes, faibles, et électromagnétiques en utilisant des bosons médiateurs connus sous le nom de boson de jauge. Les bosons de jauge sont respectivement les gluons, les bosons W± et Z et le photon.
Le modèle contient également 12 particules fondamentales qui sont les constituants de la matière : les quarks et les leptons, et leurs antiparticules. Il prévoit aussi l'existence d'un type de boson connu sous le nom de boson de Higgs, mais qui n'a pas encore été observé en 2009.
Les particules élémentaires peuvent être classées en différentes sous-catégories en fonction de leur propriétés.
Les leptons (du grec leptos, léger, ainsi nommés parce que leurs masses sont relativement petites) sont caractérisés par les propriétés suivantes:
Les trois paires, familles ou générations de leptons connues sont :
Les hadrons (du grec hadros, « gros, épais ») sont caractérisés par les propriétés suivantes :
Les hadrons ne sont donc pas des particules fondamentales, mais plutôt des états liés de quarks. On en observe plus de 200. Ils peuvent être classés en deux groupes : les baryons, (du grec barus, lourd) auxquels on associe un nombre quantique spécial (le nombre baryonique) essentiellement constitués de trois quarks, et les mésons, (du grec mesos, « moyen ») responsables des interactions fortes « résiduelle » entre hadrons, et auxquels on donne le nombre baryonique 0, car ils sont composés d'un quark et d'un antiquark.
Voici les hadrons les plus fréquemment observés (baryons de spin 1/2, mésons de spin 0 et baryons de spin 3/2) – sur ces figures, l'axe vertical, orienté vers le bas, donne l'étrangeté S , l'axe horizontal I3 la composante d'isospin, et l'axe oblique Q la charge électrique ; les particules sont représentées par les cercles roses, et leur(s) symbole(s) figure à côté ; les cercles divisés en deux représentent les deux particules indiquées en regard, qui diffèrent par diverses propriétés, notamment leur masse, non représentées sur ces diagrammes. Enfin, le contenu principal en quarks est indiqué à l'intérieur de chaque cercle :
Nonet de baryons (spin 1/2) | Octet | Nucléons : S = 0 |
![]() | neutron et proton |
Étrangeté 1 |
![]() | 3 Sigma | ||
Étrangeté 2 |
![]() | 2 Xi | ||
Singulet | Étrangeté 1 |
![]() | 1 Lambda |
Ce « nonet » de 9 baryons assez semblables se divise en un « octet » de 8 et une seule particule formant un « singulet ». Ceci correspond à des propriétés de symétrie entre les quarks composants, se reflétant notamment sur la différence de masse entre les deux éléments centraux Λ0 et Σ0.
Nonet de mésons (spin 0) | Octet | Étrangeté -1 |
![]() | 2 kaons |
Étrangeté 0 |
![]() | 3 pions | ||
Étrangeté +1 |
![]() | 2 anti-kaons | ||
Singulet | Étrangeté 0 |
![]() | 1 êta |
A nouveau, ce « nonet » de 9 mésons assez semblables se divise en un « octet » de 8 et un « singulet ».
Décuplet de baryons (spin 3/2) | Étrangeté 0 |
![]() | 4 Delta |
Étrangeté 1 |
![]() | 3 Sigma excités | |
Étrangeté 2 |
![]() | 2 Xi excités | |
Étrangeté 3 |
![]() | 1 Omega |
Ici, la symétrie entre les membres du décuplet est plus frappante : l'axe de la charge électrique Q correspond bien, à une constante près, au nombre de quarks u, celui de l'étrangeté S au nombre de quarks s, et le troisième axe, non tracé, bissecteur entre les deux précédents, au nombre de quarks d.
Les quarks sont les particules fondamentales qui forment les particules observées.
On compte six types ou saveurs de quarks : up, down, étrange, charmé, bottom (aussi appelé « quark beauté » pour des raisons historiques) et top. Comme les leptons, ils peuvent être regroupés en doublets qui sont des copies conformes, sauf pour ce qui est de leurs masses.
Quarks | Antiquarks | ||
---|---|---|---|
Q = 2/3 | Q = −1/3 | Q = -2/3 | Q = 1/3 |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
De façon générale, on soupçonne que les familles de quarks et leptons sont reliées; il en existe trois de chaque. En 2007, il semble que seuls des arguments de symétrie viennent appuyer cette assertion.
Les gluons sont les particules fondamentales qui assurent la cohésion des hadrons et des mésons en liant les quarks entre eux.
On ne compte que huit gluons, qui interagissent avec tous les types ou saveurs de quarks, mais également entre eux, puisqu'ils sont eux-mêmes colorés. Ceci rend les calculs mathématiquement très compliqués, d'où le fait que les progrès sur l'architecture des particules soient très lents, bien que la théorie soit formellement connue.
En raison de l'intensité de l'interaction forte, les quarks et gluons, étant colorés, subissent le confinement de couleur, qui fait que l'on ne peut pas les observer isolément. Seules des combinaisons où toutes les couleurs se compensent (combinaisons blanches) peuvent constituer des hadrons libres.
L'ensemble des particules élémentaires semble pouvoir se décomposer en trois familles (ce nombre de trois est un paramètre fondamental du modèle standard, à ne pas confondre avec le nombre de couleurs portées par les quarks, autre paramètre fondamental) :
La mécanique quantique introduit la notion de moment cinétique intrinsèque d'une particule, le spin. Il peut prendre des valeurs qui sont des multiples de
La notion d'antiparticule fut proposée par Paul Dirac en 1928. Certaines solutions de l'équation qui porte son nom apparaissent comme portant une énergie négative. Dirac interpréta ces solutions ainsi : en fait l'espace vide est l'ensemble de toutes ces solutions. Si l'on apporte suffisamment d'énergie à une partie du vide représentée par une de ces solutions, elle devient une solution d'énergie positive, et laisse sa place vacante. Le trou laissé vacant par cette solution d'énergie négative apparaît comme une particule d'énergie positive, et dont toutes les propriétés (charge électrique, par exemple) sont opposées à celles des solutions normales. C'est ce qu'on appelle une antiparticule.
Une antiparticule se caractérise donc par :
Par convention, l'antiparticule est désignée par une barre supérieure, ce qui n'est utile que si on ne peut pas la distinguer par sa charge. Par exemple, on pourrait écrire :
La mécanique classique et la théorie quantique des champs ont des approches différentes lorsqu'il s'agit d'écrire les interactions.
et
Les états transitoires sont appelés « virtuels », par exemple, un photon virtuel peut avoir une quadri-impulsion telle que
L' interaction électromagnétique se caractérise par les propriétés suivantes :
Les manifestations typiques de l'interaction faible sont :
Interactions | faibles | électromagnétiques | fortes |
---|---|---|---|
Réaction |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() | 1 | 0 | 0 |
![]() | 1/2 | 1 | 0 |
![]() | 10-10 s | 10-19 s | 5 . 10-24 s |
où
Les interactions faibles sont alors caractérisées par les propriétés suivantes :
Les interactions électromagnétique et faible (électrofaibles) sont unifiées dans le modèle de Glashow-Weinberg-Salam (1967). Mais à basse énergie, la symétrie est brisée et les deux forces apparaissent bien distinctes. Les interactions faibles mettent en jeu un couplage faible gW et l’échange des bosons de jauge W± et Z0. Les réactions faibles sont caractérisées par une amplitude de probabilité de la forme :
Amplitude ≈ g²W/(q² − M²W,Z)
où q² est le carré de la quadri-impulsion transférée par l’échange du quantum.
Dans la limite q² → 0, la théorie de Glashow-Weinberg-Salam se ramène à la théorie des interactions faibles de Fermi (1935), où les interactions impliquant quatre particules sont ponctuelles et de force GF, la constante de Fermi :
Le modèle de Glashow-Weinberg-Salam a l’avantage sur la théorie de Fermi d’être renormalisable, c'est-à-dire d'avoir un comportement calculable à haute énergie (aux masses des W et Z et au-dessus).
C’est aussi un exemple d’unification de forces (faible et e. m.).
L'interaction électrofaible est l'interaction qui unifie l'électromagnétisme et l'interaction faible.
L' interaction forte est fréquente dans les collisions de hadrons à haute énergie. Elle implique, au niveau fondamental, les interactions entre quarks et gluons. On les retrouve par exemple dans la collision
Il n’existe pas actuellement une théorie de la gravité quantique satisfaisante du point de vue de la phénoménologie, bien que la théorie des supercordes soit un bon candidat (la gravitation quantique à boucles cependant ne propose pas d'unifier la gravitation avec les autres interactions du modèle standard). Par contre, une théorie quantique gravitationnelle devrait posséder les caractéristiques suivantes :
particules élémentaires | fermions | leptons | Chargés | électron :
![]() |
muon :
![]() | ||||
tauon :
![]() | ||||
Neutrinos | électronique :
![]() | |||
muonique :
![]() | ||||
tauonique :
![]() | ||||
quarks | Charge +2/3 | up :
![]() | ||
charm :
![]() | ||||
top :
![]() | ||||
Charge -1/3 | down :
![]() | |||
strange :
![]() | ||||
bottom/beauty :
![]() | ||||
bosons | bosons de jauge | Interaction électrofaible | photon :
![]() | |
Boson Z :
![]() | ||||
Boson W- :
![]() | ||||
Boson W+ :
![]() | ||||
Int. forte | gluon | |||
bosons hypothétiques | Gravitation | graviton | ||
Int. él.-faible | boson de Higgs | |||
particules composées (hadrons) | baryons (fermions) | « légers » | nucléons | neutron :
![]() |
proton :
![]() | ||||
Autres | Delta :
![]() | |||
… | ||||
hypérons | S = 1 | Lambda :
![]() | ||
Sigma :
![]() | ||||
S = 2 | Xi :
![]() | |||
S= 3 | Omega :
![]() | |||
baryons charmés C=1 | S=0 | Lambda-C :
![]() | ||
Sigma-C :
![]() | ||||
S = 1 | Xi-C :
![]() | |||
S = 2 | Omega-C :
![]() | |||
Baryons bottom | B=1 | Lambda-B :
![]() | ||
mésons (bosons) | « Légers » | S = 0 | pion :
![]() | |
êta :
![]() | ||||
rho :
![]() | ||||
phi :
![]() | ||||
S = 1 | kaon :
![]() | |||
Charmés | « Apparent » | Méson D :
![]() | ||
« Caché » | Méson J/ψ :
![]() | |||
Bottom | « Apparent » | Méson B :
![]() | ||
« Caché » | Méson upsilon :
![]() | |||
et bien d'autres … |