Philippines - Définition

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Les sports

Aux Philippines, comme dans beaucoup de pays d'Asie, la passion du sport se confond au jeu et aux paris, comme en témoignent les trois grands événements sportifs internationaux qui enflammèrent des paris considérables qu'ils occasionnèrent : l'historique combat de boxe opposant Mohamed Ali à Joe Frazier le 1er octrobre 1975 à Manille ou encore le Championnat du monde de basket-ball de même à Manille en 1978 et, la même année, la finale du Championnat du monde d'échecs au cours de laquelle Viktor Kortchnoï affronta Anatoli Karpov à Baguio.

Tout autant que les arts et la gastronomie, les sports pratiqués aux Philippines portent la marque des colonisateurs successifs. Les parcours de golf, les terrains de polo, la passion pour le basket, sont autant de signes de la présence américaine. Seuls sont appelés à disparaître les bamboo bowl de football américain. À côté des sports d'origine occidentale subsistent encore quelques « jeux » traditionnels qui ne sont plus pratiqués que marginalement depuis une quinzaine d'années : le sipa, pourtant encore très populaire en Thaïlande et en Malaisie, où cette forme de lutte que les Ifuagos pratiquent à l'occasion des fêtes traditionnelles.

Le basket-ball

Le basket-ball est le sport le plus populaire du pays et le plus pratiqué par la population, seul pays d'Asie où il a vraiment pris un essor important depuis la création en 1975 d'un championnat national professionnel avant d'en voir apparaître un autre, vingt-trois ans après, mais qui fut financièrement arrêté en 2002. Même si les joueurs philippins n'ont en général pas l'avantage de la haute taille de leurs adversaires occidentaux, ils sont parmi les meilleurs au monde. Toute l'année est ponctuée par des compétitions d'amateurs, des tournois scolaires, des rencontres régionales, des championnats professionnels et internationaux. Les Philippins se sont classés cinquièmes aux Jeux Olympiques de Basket-ball en 1932, et depuis plus de soixante ans, sont les champions incontestés d'Asie. L'engouement pour le basket-ball est en partie dû au fait que l'équipement est des plus simples et le terrain de taille réduite. Chaque ville possède son terrain de basket, voisinant souvent sur la place de l'église et de la mairie. Dès leur plus jeune âge, les enfants apprennent à y jouer, improvisant des paniers avec de pauvres mais efficaces moyens de construction comme panier de basket.

Le golf

Peu de pays d'Asie peuvent égaler la quantité et la qualité des terrains de golf philippins. Il existe plus de quinze sites répartis dans tout l'archipel, parmi lesquels les plus anciens de tout le sud-est du continent asiatique voisinent avec les dernières créations les plus prestigieuses des principaux concepteurs de terrains de golf du monde. Le Grand Manille, avec ses vingtaines de parcours, peut se vanter d'être la première capitale asiatique du golf. Il n'est pas rare pour un Japonais d'apprendre les rudiments de ce sport sur les terrains d'entraînement de Tokyo puis d'aller faire son premier parcours à Manille.

Les parcours de golf des Philippines sont basés dans un environnement qui offre aux golfeurs tous les atouts qui viennent s'ajouter au plaisir sportif : l'éternel soleil, l'air pur de la mer et de la montagne, collines de cocotiers et de pins. Sur l'île de Panay, à l'ouest des Visayas, dans la ville d'Iloilo City, se trouve le parcours de golf de Santa Barbara, qui fut construit par des soldats américains au début du XXe siècle, qui, malgré son allure modeste, est sans doute le plus ancien de l'archipel et même de toute l'Asie. Plus à l'est, dans les Visayas centrales, celui de la ville de Cebu City, (Negros Oriental), offre des parcours aussi intéressants que difficiles, dont le plus connu est le Cebu Country Club, celui-ci contant dix-huit trous, long de 5,72 km. À Mindanao, le golf d'Apo Golf and Country Club, principal parcours de l'île, se situe près du centre-ville de Davao. Dominé par le mont Apo, le parcours suit des courbes douces et vallonnées d'un paysage parsemé de fleurs tropicales, d’agoho et de cocotiers. Au nord de l'île de Luçon, Baguio, résidence d'été des Philippins aisés, à 1 520 m d'altitude, offre aux golfeurs l'air frais de ses montagnes. Le Baguio Country Club et le Camp John Hay sont situés dans une des plus jolies régions du pays et entourés de pins imposants, de collines verdoyantes et luxuriantes. Mais le premier, endommagé lors du tremblement de terre de 1990 qui fera 1 500 morts, fut impraticable les quelques années suivantes.

Quant aux championnats, ils se déroulent pour la plupart à Manille. Le parcours est du Wack Wack Golf and Country Club, qui accueille traditionnellement l'Open des Philippines, sert de référence à tous les autres terrains de l'archipel. Le Valey Golf Club, parcours vallonné situé dans les contreforts d'Antipolo, à 40 min de Manille, rivalise avec le Wack Wack. Un long parcours plat se trouve non loin de là : le Villamor Air Base Club. Les atouts naturels du pays n'ont pas échappé à l'attention des architectes des golfs les plus réputés : Robert Trent Jones et son fils sont les auteurs des parcours du Luisita Golf and Country Club à Tarlac, du Canlubang Golf and Country Club de Laguna, d'Alabang à Manille et de Calatagan à Batangas. La pièce maîtresse reste néanmoins le Puerto Azul Beach and Country Club. Aux Philippines, le golf peut être joué toute l'année, mais la meilleure saison s'étend de septembre à mars en raison de la saison chaude du pays qui fait son apparition.

Le polo

Le polo demeure à Manille autant sinon plus qu'ailleurs un sport réservé à une élite. Le golf et d'autres sports autrefois considérés comme tels se sont popularisés, mais le polo reste un sport onéreux. De bons chevaux coûtent entre 400 000 à 730 000 pesos soit entre 6 900 et 11 800 euros, à quoi viennent s'ajouter les frais d'entretien, d'entraînement, les soins vétérinaires, les transports et bien sûr le matériel (selles, maillets, balles, costume) et bien d'autres dépenses. Le polo oppose deux équipes de quatre cavaliers. Chaque match se divise en six périodes appelées des chukkers, durant chacune sept minutes. Le jeu se déroule sans interruption, à l'exception de courts intervalles après chaque chukka lorsque les cavaliers changent de monture. A Manille, une douzaine de cavaliers seulement ont un équipage complet, ce qui signifie qu'ils disposent chacun de six chevaux, soit un pour chaque chukka.

La saison du polo, aux Philippines, commence à la fin de la saison humide et dure jusqu'au retour des pluies, comme le golf. Les principaux tournois sont programmés à des dates déterminées par la tradition : les tournois ouverts sont financés par des entreprises privées. Les tournois anciens et réputés, comme la Cameron Forbes Cup et la Past President's Cup, ont lieu respectivement entre les mois de janvier et février. Le Manila Polo Club, fondé en 1909 par le gouverneur William Cameron Forbes, réunissait l'élite de la capitale. Jusqu'à Pearl Harbor, l'histoire du club reflète le colonialisme américain dans l'archipel. Le club, qui se composait surtout de hauts fonctionnaires et d'officiers américains, puis d'hommes d'affaires, est devenu plus cosmopolite, et les Philippins y sont désormais majoritaires. Avant la Seconde Guerre mondiale, ce club de polo, présidé par le gouverneur, le haut commissaire et par la suite, l'ambassadeur des États-Unis, constituait le bastion chic de la communauté américaine. Après sa disparition durant la guerre, un club provisoire, où les Philippins étaient désormais admis, fut rouvert à Parañaque City en 1946. Les sentiments nationalistes de l'après-guerre avaient fait leur chemin. En 1950, le club fut relogé à Forbes Park, à Makati, actuel centre d'affaires de Manille. Situé sur un terrain vaste et légèrement vallonné, il est difficile d'imaginer que la ville s'étend tout autour. On parle depuis une vingtaine d'années de vulgariser ce sport, ou tout au moins d'en populariser le spectacle en retransmettant les grandes rencontres à la télévision.

Les courses de chevaux

Le champ de course de Manille, familièrement appelé San Lazaro, se trouve sur Felix Huertas Street, dans le quartier de Santa Cruz. Les courses de chevaux ont été introduites aux Philippines vers les années 1860. À l'époque, le Manila Jockey Club organisait deux fois par an des courses plutôt huppées. Les spectateurs s'y rendaient dans des calèches flamboyantes, les femmes en robe longue et ombrelle, les hommes en redingote à boutons et cravate à " la mode d'Ascot ". Après les courses, les spectateurs se rendaient au bal, donné au même endroit. Aujourd'hui, les jockeys, en casaques de couleurs, montent des pur-sang importés. Les moyens les plus modernes sont mis en œuvre tels qu'un totaliseur, des ordinateurs, caméra et photo finish, cabines climatisées avec enregistrement automatique des paris et bien d'autres. À Manille, les courses de chevaux sont devenues une entreprise commerciale à part entière.

Au début des courses, les spectateurs se réunissent dans l'enceinte face au podium, à côté du paddock où sont parqués les chevaux, une race de petite taille mais hardie. Ce qui fait l'originalité d'une course de chevaux philippine, c'est sa simplicité : pas de snobisme, pas de turf soigneusement entretenu (le champ de course est en sable), pas de tenues élégantes. Les courses sont un sport dans sa forme la plus pure, un spectacle et une fête célébrant la beauté des chevaux, et non un de ces événements sociaux quelque peu prétentieux comme on peut en rencontrer en Europe. Le champ de course de Felix Huertas Street est un ovale parfait d'un pourtour de 1 200 mètres, dont la taille formidable paraît accrue encore dans les jeux de la lumière matinale. Le sol est composé d'une couche de sable recouvrant une base de pierre tendre et de charbon. Le champ est entouré de dizaines d'écuries au sommet desquelles les lads se perchent pour suivre l'évolution de leur favori. Le spectacle des chevaux, dont les sabots soulèvent un sable fin comme de la poussière, créant autour d'eux une sorte de halo argenté, le bruit sourd de leur course souple, le mouvement des muscles sous la peau luisante valent leur pesant d'or, au même titre que les paris, fort lucratifs qui atteignent environ quinze millions de pesos, soit 230 000 euros chaque week-end. L'épreuve principale est la Gran Copa Cup. Les autres courses importantes sont la Founders Cup, la Presidential Cup et surtout le National Grand Derby.

La pelote basque

La pelote basque, appelée jai-alai aux Philippines (prononcé raî-alaî) est l'un des sports préférés des Philippins. Importé du Pays basque espagnol il y a environ un siècle, ce sport est souvent pratiqué aux Philippines par des descendants de colons basques. Les pelotaris sont en général jeunes, entre vingt et trente ans, et extraordinairement performants, conséquence d'un entraînement intensif. Toute l'excitation du jeu vient de la rapidité stupéfiante des échanges, la balle étant propulsée à des vitesses pouvant atteindre 240 km/h. Les joueurs portent d'ailleurs des casques de protection. Un match de jai-alai constitue un spectacle aussi étonnant que passionnant. Les joueurs arborent des chemises bariolées traditionnelles et se déplacent avec agilité, escaladant parfois le treillis métallique qui sépare le terrain de jeu des spectateurs pour pouvoir, s'il le faut, renvoyer une balle difficile.

Les blocs de granit du fronton de Manille, dans Taft Avenue, ont été importés de Shangai, en Chine, lors de la démolition du stade considéré comme appartenant à un passé décadent. L'inauguration de ce terrain en 1940 par le président Manuel Quezon fut annoncée à l'époque comme l'événement social et sportif le plus important de toute l'histoire de Manille. Les matchs de jai-alai commencent tous les après-midi sauf les dimanches et jours fériés, à 17 h. Chaque session comporte 14 matchs, avec une pause d'environ 15 minutes entre chaque partie. Les matchs de pelote basque sont gratuits et les gradins sont tous les soirs pleins à craquer de supporters bruyants tellement ceux-ci sont passionnés. Les paris, légaux, se déroulent dans une atmosphère de franche surexcitation. Le jai-alai déchaîne les émotions fortes des Philippins, et c'est en criant kill ! kill ! ou encore mata ! mata ! ce qui signifie tue ! tue ! que les joueurs, dans une course incessante, tentent de tromper l'adversaire par la violence des coups et l'habileté des déplacements. Sur le mur du terrain figure la sentence : « El fallo del juez es inapelado » (« La décision de l'arbitre est sans appel »), mais ceci n'empêche nullement la foule de siffler, huer, vitupérer, taper du pied et jurer si elle est en désaccord avec une décision importante. Les paris sur les matchs de jai-alai à Manille représentent des enjeux considérables : près de 20 % de la population s'y adonne, soit environ plus d'un demi million de paris journaliers.

Les arts martiaux

La plupart des sports de combat sont connus de tous les visiteurs qui savent que le karaté, le kung-fu et le tae-kwon-do sont pratiqués aux Philippines, mais peu connaissent l' arnis de mano, le combat au bâton philippin. L' arnis a été inventé par les voyageurs obligés de se défendre contre les brigands armés de machettes. Il se pratique avec un bâton de bois dur d'un mètre de long, appelé tungkod. Les deux adversaires se portent des coups et parent. L' eskrina, qui se pratique avec des sabres au lieu de bâtons, en est une variante. Leur inefficacité face aux armes à feu des Espagnols entraîna le déclin de ces techniques de combat, devenues par la suite de simples arts martiaux. Pourtant, cette évolution n'empêcha pas les Espagnols d'en interdire la pratique, peut-être y voyaient-ils une manifestation d'agressivité à leur égard. Certains mouvements complexes caractéristiques de l' arnis sont sans doute des ajouts plus tardifs, ce type de combat évoluant vers une sorte de spectacle dansé. Des démonstrations de ce sport sont régulièrement organisées à Manille, notamment au musée en plein air de Nayong Pilipino, ainsi que dans tout l'archipel.

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