L'état de ses populations est mal connu. L'espèce semble avoir beaucoup régressé, probablement en raison du recul des landes, prés et talus, mais peut-être aussi à cause d'une pollution générale de l'environnement par les pesticides, et suite à la raréfaction des abeilles sauvages et maintenant domestiques (cf. notamment le Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles). Cette guêpe, considérée dans les années 1970-1980 comme devenue très rare en Grande-Bretagne, avec des colonies uniquement connues dans les habitats sableux de île de Wight et du Suffolk, semble en train d'y reconstituer ses effectifs et de (re)coloniser d’autres zones plus au nord (Yorkshire en 2002). Elle est encore sous statut RDB2 (vulnérable), mais ce statut pourrait être discuté lors d’une prochaine mise à jour.
À l'aide de ses mandibules et pattes antérieures, la femelle creuse (plutôt dans le sol d'un talus ou d'une pente ; sableux ou non tassé) une galerie de 20 cm à 1 m de long le long de laquelle sont creusées 5 à 7 loges arrondies où elle va pondre. Elle y ramènera des abeilles sauvages ou domestiques capturées à proximité. Il faut deux abeilles pour nourrir une larve mâle, alors que les larves femelles en nécessitent trois. Chaque année, la Philante apivore doit donc capturer une vingtaine d'abeilles pour assurer sa descendance, ce qui reste un prélèvement faible par rapport à la mortalité naturelle des abeilles et à leur nombre dans un nid ou dans une ruche.
La larve arrivée à maturité se métamorphose dans un cocon de soie qu'elle a tissé, attachée à une paroi, horizontalement et sans contact avec le sol (pour se protéger de l'humidité et des infections fongiques, suppose-t-on). Elle passe ainsi l'hiver, alors que les abeilles hivernent également, et émerge au printemps suivant pour se reproduire (c'est en juillet-août qu'elle est la plus visible).