On distingue deux types et sept classes de phéromones intervenant dans la communication chimique, et définis essentiellement à partir des insectes :
Déposées dans l’environnement, elles délimitent un territoire. Chez les canidés, ces hormones sont contenues dans les urines que les individus déposent sur des repères, ceux-ci servant en quelque sorte de « bornes » pour marquer leur « territoire ».
Elles sont très courantes chez les insectes sociaux : les fourmis, par exemple, balisent leurs pistes par des hormones de trace - en l'occurrence, des hydrocarbures non volatils. La lamproie marine Petromyzon marinus en pleine mer est ainsi guidée vers sa rivière d'origine, par des hormones émises par leurs larves à des centaines ou milliers de kilomètres en amont. Ces hormones ont été identifiées : ce sont des dérivés d'acide biliaire (disulfate de petromyzonamine, disulfate de petromyzosterol et sulfate de petromyzonol qui est la plus efficace.
Ce sont des substances volatiles (ou très solubles dans l'eau pour les poissons) libérées par un individu en cas de blessure ou d'attaque par un prédateur, et qui déclenchent la fuite (pucerons) ou l'agression (abeille) chez les autres individus de la même espèce. Des phéromones de ce type existent aussi dans le monde végétal : certains végétaux, lorsqu’ils sont broutés ou blessés, émettent des phéromones d’alarme ; leurs voisins de la même espèce réagissent alors en produisant des tanins qui les rendent moins appétants pour l’herbivore, qui doit alors souvent changer de lieu pour trouver une nourriture appétente.
Chez les animaux par exemple, les phéromones sexuelles indiquent la disponibilité des femelles pour être fécondées. Certains papillons détectent un partenaire sexuel à plus de 10 kilomètres.
Reconnues chez les insectes, elles sont différentes des phéromones de territoire. 'Les femelles qui pondent leurs œufs dans ces fruits déposent ces substances mystérieuses au voisinage de leur ponte pour la signaler aux autres femelles de la même espèce : afin tout bêtement qu'elles aillent pondre ailleurs.' (H. Fabre)
Produites par l'un ou l'autre sexe, elles attirent les individus des deux sexes. Ce sont par exemple des hormones terpéniques produites par les scolytes Ips qui sont eux-mêmes attirés par des molécules (phytohormones) émises par les arbres stressés par une sécheresse.
Cette classification, fondée sur les effets induits sur le comportement, reste encore trop superficielle, et les phéromones remplissent bien d'autres fonctions.
Dans la relation entre une mère et son enfant, les odeurs corporelles ont deux fonctions, l'une sociale, l'autre physiologique. Les phéromones aident à rétablir une relation sociale: elles permettent à la mère d'établir une relation avec son nouveau-né et au nouveau-né de développer un attachement olfactif au contact sécurisant du corps maternel.
Quant à la relation physiologique, les phéromones régularisent le métabolisme de l'enfant: comme il y a des glandes apocrines autour des mamelons, les odeurs qui s'en dégagent donnent de l'appétit à l'enfant. On explique de cette façon que l'enfant refuse le sein d'une femme qui s'est aspergée de parfum artificiel, l'enfant ne reconnaissant plus le message olfactif qui déclenche le réflexe de téter.
Une étude a montré que les hamsters étaient clairement attirés par l'odeur des étrangers non apparentés, ils utilisent l'odeur pour ne pas s'accoupler avec des proches parents. Le lien entre la diversité des odeurs et la diversité génétique a été clairement établi. Il concerne plus spécifiquement un ensemble de gènes qui est à l'origine de la reconnaissance. Les phéromones jouent un rôle en transportant l'arrangement génétique et la santé d'un partenaire reproducteur potentiel. Ces gènes sont parmi les plus diversifiés, constituant une signature génétique.Ils donnent donc à chaque individu une odeur unique qui peut être détectée.
Des études similaires chez les hommes ont montré que les propriétés citées précédemment sont applicables aux humains. Les phéromones ont donc une influence sur le choix du ou de la partenaire sexuelle dans les relations homosexuelles ou hétérosexuelles.
Les études accréditant cette thèse se multiplient depuis plusieurs années. Verra-t-on demain des parfums aux réelles vertus aphrodisiaques ? Face au marché potentiel pour un tel produit, de nombreux laboratoires et parfumeurs tentent de trouver la formule magique et proposent des parfums aux noms évocateur (comme SeXeS) promettant de séduire le partenaire d'un simple effluve.