Perversion - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

La perversion désigne l'action de détourner le vivant et l'humain, ou - de façon plus morale - de ce qui est considéré comme "orthodoxe" ou "normal". Dans le langage courant, le terme a une connotation péjorative, due à l'emploi moral et religieux de ce mot pour signifier une forme du mal.

Dans le domaine de la psychiatrie et de la psychologie, la perversion est définie par la psychanalyse comme une organisation psychique utilisant un mode relationnel permettant d'assouvir ses pulsions par des actes opérés aux dépens de l'autre, sans ressentir de culpabilité. Les traits caractéristiques de ce mécanisme de défense sont la manipulation et l'emprise. Son fondement psychique est le déni (négation de la réalité, de la différence des sexes et de l'altérité). La perversion sexuelle est une des manifestations de la perversion. Le terme de perversion morale est utilisé comme synonyme de perversion pour éviter l'amalgame courant fait avec la perversion sexuelle.

L'histoire de ce qui est considéré comme perversion a évolué en fonction des époques et des conceptions de la moralité. Exprimant le plus souvent une déviance de la sexualité vers ce qui est tenu pour immoral, le terme garde souvent cette connotation dans le discours courant, bien qu'il soit utilisé en psychologie et en psychiatrie selon une définition étrangère aux dogmes religieux.

Approche lexicale

Définition usuelle

Wiktprintable without text.svg

Voir « perversion » sur le Wiktionnaire.

On trouve parmi les définitions: « Enclin au mal; qui fait, qui aime à faire le mal », « qui est totalement dépourvu de sentiments et de sens moral », ou encore « Dont le comportement sexuel s'écarte de la normalité. »

Les synonymes les plus proches seraient : mauvais, méchant, diabolique, pernicieux, vicieux, morbide, malfaisant, dépravé, débauché, corrompu, malsain, etc.

Étymologie

Le terme pervertir est issu de deux termes latins (per qui signifie par et vertere que l'on peut traduire tourner). La traduction littérale serait en tournant ou par détournement (par contournement, par retournement), ou encore par la tournure. Ce dernier conviens a la premières utilisation du terme perversio dans le latin ecclésiastique du IIIe siècle, où il désignait toute opération de falsification d'un texte et par extension une volonté de corrompre les esprits (employé par Tertullien), et il prend ensuite au début du IVe siècle le sens de « dépravation, désordre ».

Au XIIe siècle, le terme pervers est utilisé en langue française sur cette racine latine et il est employé pour désigner une personne qui est « encline à faire le mal »

Terminologie

  • Le terme de perversion sexuelle est parfois associé à la perversion (dans le langage courant notamment) et parfois distingué (quand il s'agit d'une notion psychologique).
  • Les termes de perversion morale ou de perversion narcissique sont parfois utilisés pour marquer cette distinction. Ils sont synonymes du terme perversion, dont la perversion sexuelle est une des formes possibles.
  • De rares auteurs distinguent perversion et perversité.

Le terme perversité vise, comme celui de perversion, à se rapprocher de l'origine latine perversitas dérivé de perversus (pervers) qui désigne celui qui inverse, renverse ou retourne. Il exprime un concept décrivant les types de comportement qui sont contraires à l'éthique humaine selon la perspective de la psychanalyse.

En 1975, Henri Ey propose, dans le Manuel de psychiatrie, les deux articles perversité et perversion : « Le pervers ne s'abandonne pas seulement au mal, mais le désire ». Ce désir devient loi existentielle : la perversion « reste rivée à un stade de développement dont la structure affective est devenue la loi de son existence ».

Selon Joël Dor, la description de la perversion que fait Henri Ey ne permet pas de différencier perversité et perversion. Cette définition psychiatrique renverrait non pas au domaine psychopathologique mais à celui de la morale, en tout cas aux critères sociaux hors psychopathologie : le « champ psychopathologique, lequel - s'il existe - reste totalement sanctionné par des normes morales et idéologiques qui invalident, par avance, toute conséquence clinique ».

La distinction entre perversion et perversité serait donc étrangère à la psychologie clinique.

Page générée en 0.043 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise