L'expression "pervers narcissique" est un raccourci qui prête à confusion et à accusation précipitée.
La perversion narcissique est décrite par Paul-Claude Racamier en 1986 dans Entre agonie psychique, déni psychotique et perversion narcissique, en 1987 dans La Perversion narcissique, puis en 1992 dans Génie des origines.
Racamier ne cherche pas à qualifier des individus, mais à identifier l'origine d'un dysfonctionnement dans les interactions : Gérard Bayle explique que la notion « sert son souci de décrire et de traquer les processus pervers dans les familles et dans les groupes ».
La mise en actes de ce mécanisme de défense est précisée par Racamier. Elle a été popularisée dans les années 1990 par deux auteurs : Marie-France Hirigoyen et Alberto Eiguer. Puis, d'autres ouvrages reprennent le flambeau.
Malgré un écho populaire important, le concept reste marginal et limité à la littérature francophone, en partie pour la bonne raison que toute perversion est un trouble du narcissisme.
Les maladies n'étant jamais définies à travers une personnification, il ne peut y avoir aucune définition médicale directe du pervers narcissique, pas plus que de l'autiste ou du psychotique. Seule une définition de la perversion est envisageable ; telle personne choisissant d'utiliser des stratégies perverses dans ses relations avec les autres.