Personnalité borderline - Définition

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Introduction

Personnalité borderline
Classification et ressources externes
CIM-10 F60.3
CIM-9 301.83
MeSH D001883

Le terme de "borderline", ou "cas-limites", "état-limites" est d'abord vu dans son acception psychanalytique où le terme désigne un type d'organisation de personnalité spécifique située entre "l'organisation névrotique" et "l'organisation psychotique". Pour le DSM-IV et le CIM-10 le trouble de la personnalité borderline s'exprime par des symptômes (comportements) : humeurs changeantes, des relations humaines délicates, un manque de confiance en soi-même et aussi des comportements auto-agressifs. Le terme « borderline » est un terme inapproprié, appuyé par une vieille théorie qui indiquait que cette pathologie se situe entre la psychose et la névrose. Actuellement, le trouble de personnalité limite est considéré comme un syndrome complexe dont les caractéristiques centrales incluent une instabilité de l'humeur, contrôle des impulsions et des relations interpersonnelles (Skodol, Gunderson et coll., 2002).

Historique

Les « états-limites », les « états intermédiaires » ou encore les « pathologies limites » furent d'abord décrits en psychiatrie dès 1884 par C. Hugues pour des états qui oscillaient toute leur vie entre les limites de la démence (au sens de l'époque c.à.d. : psychose) et de la normalité. Un autre médecin, J.-C. Rosse recherche en 1890 les preuves cliniques des folies limites. C'est le psychanalyste A. Stern qui en 1938 reprend le terme borderline en insistant sur "l'hypersensibilité" des sujets, leur "rigidité défensive" et leur "peu d'estime de soi",. On signale encore le terme en 1951 dans un article du Psychiatric Quarterly et signé par un autre psychanalyste, Victor W. Eisenstein, et c'est à peu près depuis lors que sa diffusion se généralise.

En psychanalyse, c'est Edward Glover qui mentionne ce terme en le critiquant en 1932 dans un article où il met en évidence le lien entre borderline et addictions dans un schéma : J'ai représenté les addictions comme de réels états "borderline" en ce sens qu'ils ont un pied dans les psychoses et l'autre dans les névroses. Ils ont leurs racines dans les états paranoïdes, bien qu'occasionnellement un élément mélancolique domine le tableau. Néanmoins, ils sont suffisamment du côté névrotique du développement pour préserver une relation à la réalité nettement adéquate si ce n'est l'importante exception de la relation avec les drogues, derrière lesquelles repose le mécanisme paranoïde.. Notons que déjà Sigmund Freud avait, dans Analyse avec fin et analyse sans fin (1937), émis l'idée que tout névrosé possède un moi en partie psychotique. D'autres auteurs développent l'idée de facteurs "schizoïdes" actifs dans de nombreuses pathologies. Plus tard, on signale à nouveau le terme dans un article signé de Victor W. Eisenstein publié en 1951 dans le Psychiatric Quarterly et depuis lors sa diffusion se généralise.

En 1945, Otto Fenichel approuve cette notion en montrant la présence de troubles de nature psychotique dans d'autres troubles que la psychose elle-même.

Actuellement, le terme est utilisé dans les deux acceptions, l'une tirée du behaviorisme qui sous-tend les classifications du DSM-IV (bientôt du DSM-V) et de la CIM-10 et l'autre tiré de la clinique et de la théorie psychanalytique qui sous-tend une organisation défensive inconsciente. Les querelles de courants ont là aussi un impact tant au niveau des définitions que dans les traitements. Pour les tenants du premier courant, une localisation cérébrale qui serait révélée par les neurosciences est à l'avenir probable.

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