Pelouse calcaire - Définition

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Introduction

Une pelouse calcaire ou « calcicole » (ou un « coteau calcaire » lorsqu'elle pousse sur une pente) est une association de plantes vivant en structure stable de pelouse. C'est un écosystème de climat tempéré exclusivement présent sur sols très calcaires. Il peut être d'origine naturelle et/ou agropastorale (agroécosystème entretenu par le pâturage et/ou un « entretien » mécanique, fauche/exportation)

C'est un habitat dit « patrimonial », en recul et localement menacé (ou disparu), bien que reconnu par l'UE au travers de son réseau Natura 2000 et de grand intérêt pour la biodiversité.
La valeur écologique de ce milieu est notamment liée au fait qu'il est souvent resté relativement oligotrophe et épargné par l'application directe d'engrais et pesticides. De plus pour des raisons géologiques, les pelouses calcicoles longent souvent des vallées, y formant des corridors biologiques de grande valeur et d'intérêt paysager. Ce sont des refuges pour de nombreuses espèces pionnières par ailleurs importantes pour la résilience écologique des écosystèmes.
Pour ces raisons, de nombreux coteaux calcaires sont en Europe classés en réserve naturelle.

Habitat

Il s'agit généralement d'un stade pionnier, enrichi d'espèces spécifiques correspondant probablement à des milieux autrefois entretenus par des troupeaux de grands herbivores sauvages, progressivement remplacés par les troupeaux d'animaux domestiqués (chèvres et moutons le plus souvent, mais aussi ânes, mulets, baudets, les chevaux étant plutôt mis en pâture sur des milieux plus riches et productifs, de même que les bovins).
Les petits herbivores (lièvre et lapin) et même les nombreux invertébrés herbivores qui y vivent (des criquets et sauterelles aux limaces et escargots en passant par les punaises et chenilles de nombreux papillons y jouent un rôle également important.

Ces habitats particuliers sont caractérisés par un pH basique et une xéricité superficielle (milieu sec), qui ne facilitent pas la diffusion de certains oligoéléments, au profit de l'auto-entretien du milieu. Bien que le calcaire soit un amendement pour certains sols, il est en effet "pauvre" en oligo éléments. Il est pour cette raison caractérisé par une flore adapté à ce pH, dite « calcicole ».
Le calcaire est drainant quand sa structure est lâche ou micro-drainant par capillarité, mais il a une bonne capacité de "réserve en eau" ; ce qui explique que la végétation et certains animaux puissent vivre sur ce type de milieux sans sources ni points d'eau, même en période de sécheresse. La rosée fournissant l'eau nécessaire aux espèces à faible capacité de déplacement qui peuvent y vivre.

La pression des herbivores si elle est suffisante, associée à la pauvreté du milieu, font que les arbres n'y dépassent que très rarement le stade d'arbustes. Le genévrier y est naturel, et le pin noir d'Autriche souvent introduit par l'homme dans les années 1950-60 en France y dépérit après 15 ou 20 ans. Mais la disparition de grands et petits herbivores (sauvages ou d'élevage) est responsable de l'enfrichement rapide d'une grande partie des pelouses calcaires, au détriment de la biodiversité qu'ils abritaient.

Menaces, évolutions

En l'absence de troupeaux (sauvages ou domestique) ou d'une forte densité de petits herbivore, les pelouses et coteaux calcaires tendent à rapidement (en quelques décennies) évoluer vers le boisement.

Sur de fortes pentes (ex : cirques rocheux), des pelouses calcaires peuvent être entretenues dans certains couloirs d'avalanche ou là où l'horizon superficiel est facilement emporté par ruissellement (érosion).

La lande calcicole

C'est une « lande » qui se développe sur pelouses à sols minces (de type rendzine) dans les bassins sédimentaires, sur des terrains calcaires surtout exposés au Sud et en pente (bassin de Paris et bassin de Londres).

La végétation y est notamment constituée de selestrie (Selestria coerula), le brachypode (Brachypodium pinnatum), l'hélianthème (Helianthemum), la coronille (Coronilla varia), l'aubépine (Crateagus oxyacantha), le genévrier (Juniperus communis)…

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