Pédagogie - Définition

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Distinctions

Dans l'histoire de la pédagogie, il faudrait distinguer méthodes, systèmes, mouvements, démarches, dispositifs, modèles, approches, pratiques... Le vocabulaire, néanmoins, n'est pas fixé.

  • les démarches pédagogiques sont des attitudes méthodologiques et progressives de pensée insistant soit sur les phases, les moments d'un travail, soit sur les formes, les aspects d'un objet de recherche, en matière d'enseignement. Par ex., l'approche ou démarche expérimentale se déroule en au moins trois phases (observation, hypothèse, contrôle) et se concentre sur au moins deux points (la reproduction du phénomène, la modification des variables). On peut citer les démarches comparative, déductive, historique, scientifique, transversale, complexe, innovante, systémique... que l'on trouve autant chez les élèves que chez les professeurs ou les pédagogues.
  • les dispositifs pédagogiques sont des structures administratives, des agencements au sein du système éducatif, en lieux, personnels, finances, règlements, matériels. Comme exemples, on peut citer les ZEP (1981), l'organisation de l'école primaire en trois cycles (loi Lionel Jospin, 1989), "le socle commun des connaissances" (Gilles de Robien, 2006), les stages de remise à niveau (Xavier Darcos, 2008), la prévention du piratage informatique (Christine Albanel, 2009), le dispositif d'évaluation des acquis des élèves en C.E.1 et C.M.2 (2009).
  • les doctrines pédagogiques sont de grands ensembles théoriques, complexes, mêlant théories et procédures. Ce sont des philosophies, des visions du monde, des idéologies. Elles supposent, clairement identifiées, une psychologie de l'enfant, une philosophie de l'éducation, une sociologie de l'institution scolaire ou universitaire. Les principes comptent. Dès La République de Platon on trouve des doctrines. On peut considérer comme "doctrines pédagogiques" la pédagogie traditionnelle, la pédagogie négative (Jean-Jacques Rousseau) ou non directive (Carl Rogers, 1969), la pédagogie soviétique (A. Makarenko, 1917), l'Éducation nouvelle (dont Freinet), la pédagogie Steiner-Waldorf.
  • les méthodes pédagogiques consistent en règles et en procédés pour mettre en oeuvre un enseignement du maître ou un apprentissage de l'élève, de façon théorique ou pratique. On s'en sert pour gérer, expliquer, découvrir, évaluer. Les réalisations comptent plus que les principes. En ce sens, la maïeutique de Socrate (dite "méthode interrogative"), la pédagogie de projet (project-based learning), la pédagogie de contrat, la pédagogie différenciée, l'enseignement programmé (Skinner, 1958), la pédagogie par objectifs, la pédagogie par situation-problème (problem-based learning), l'enseignement assisté par ordinateur sont des méthodes pédagogiques.
  • les modèles pédagogiques sont des types, des références, des idéaux, des principes utilisés dans l'acte pédagogique, plutôt que des professeurs idéalisés ou des recettes d'enseignement toutes faites, prêtes à être utilisées. Marcel Lesne (1977) cite : transmission, incitation, appropriation. Jean-Pierre Astolfi (1992) : empreinte, conditionnement, construction. Franc Morandi (1997) : tradition, pédagogies actives, maîtrise, différenciation, autonomisation. Selon Labédie et Amossé : transmission (pédagogie traditionnelle), stimulus-réponse (pédagogie béhavioriste), construction (pédagogie active), socio-construction, métacognition.
  • les mouvements pédagogiques sont des "organisations militantes, inspirées par une idéologie éducative novatrice, regroupant des enseignants mus par le même idéal". Ex. : le Groupe français d'éducation nouvelle (1921, Paul Langevin et Henri Wallon), l'Institut coopératif pour l'école moderne (1948, inspiré de Freinet).
  • les notions pédagogiques sont des concepts, idées, représentations, des objets abstraits de connaissance. Exemples : apprentissage, auto-formation, compétence, écriture, éducabilité, entraînement, imitation, métacognition, règlement intérieur, rythmes scolaires. Organisées, les notions forment des théories.
  • les pratiques pédagogiques concernent les activités volontaires à but éducatif. Elles couvrent un champ très large : les consignes, les tâches et les activités, les interactions, les rituels et routines, les notations et évaluations, les stimulations, les supports d'activité (comme l'usage de l'ardoise, le recours à l'ordinateur, l'utilisation de la voix)...
  • les styles pédagogiques (ou profils) sont les attitudes du maître qui enseigne. Jerome Bruner, le premier (en 1956), y a prêté attention, chez l'élève. Il y a les pédagogies formelles (structurées) ou informelles (souples), directives (autoritaires) ou non directives (démocratiques ou permissives)... On distingue habituellement les styles transmissif (le maître dispense des savoirs), appropriatif (le maître aide l'élève à construire son savoir), modélisant (l'élève reproduit ou imite un modèle, ou bien il élabore une représentation formelle). Marguerite Altet distingue ces "styles didactiques" : expositif (information, organisation, gestion), interrogatif (interrogation, évaluation), incitatif (stimulation), animateur (guidance), guide (guidance, régulation), mixte-flexible. Aux styles d'enseignement des maîtres sont parallèles les styles d'apprentissage des élèves : visuel ou auditif ou kinesthésique, réfléchi ou impulsif...
  • les théories pédagogiques forment chacune un ensemble cohérent de notions. Une théorie pédagogique est supposée expliquer ce qu'est l'éducation, l'apprentissage, l'instruction, l'élève, l'enseignant, le savoir scolaire. Par exemple, la théorie constructiviste de Piaget avance de nombreuses notions : stade, assimilation, accommodation, invariance des quantités physiques... (mais Piaget refuse d'être pris pour un pédagogue, il est psychologue). Parmi les théories pédagogiques on trouve : le traditionnalisme (Étienne Gilson, 1954 ; Alain Finkielkraut, 1988), le marxisme soviétique (A. Makarenko, 1917), le béhaviorisme (John B. Watson, 1925), le constructivisme (J. Piaget, 1923), le socio-constructivisme (L. Vygotski, 1934), le spiritualisme (Abraham Maslow, Krishnamurti), la théorie de la reproduction de Pierre Bourdieu (1970), le cognitivisme (Robert Mills Gagné, 1976) [9]... Une théorie combine des notions, et si des théories se combinent elles forment une doctrine. Mais, en réalité, les choses sont moins nettes.
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