Paul Felix Lazarsfeld | |
Naissance | 1901 Vienne, Autriche |
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Décès | 1976 (à 75 ans) |
Nationalité |
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Profession(s) | sociologie |
Paul Felix Lazarsfeld (Vienne, Autriche le 13 février 1901 - 1976) est un sociologue américain, d'origine Autrichienne. Il est particulièrement connu pour l'importance de ses travaux sur les effets des médias sur la société et pour l'utilisation de techniques d'enquêtes pour la collecte d'information, mais aussi pour sa contribution au développement de la sociologie électorale.
Il fit ses études à l'université de Vienne où il reçut son Ph.D en mathématiques appliquées en 1925. En tant qu’étudiant déjà Lazarsfeld milite pour le socialisme, il est un des admirateurs de Victor Adler et un ami de son fils Friedrich Adler. Lorsqu’il rencontre les Bülher, un couple de psychologues et fonde un institut de psychologie sociale appliquée à Vienne, il espère clairement mettre ses connaissances mathématiques au profit du combat social. Idem lorsqu’il vient à côtoyer les membres de l'Institut für Sozialforschung - plus tard appelé "École de Francfort", avec lesquels il aura de vives discussions.
Parmi les membres de l'École de Francfort, on peut mentionner les noms de Max Horkheimer, de Theodor Adorno, d'Herbert Marcuse, d'Erich Fromm. Plusieurs des membres de cette école émigrèrent aux États-Unis pour éviter la répression nazie et contribuèrent, entre autres, au développement d'une théorie critique de la communication en Amérique du Nord.
Lazarsfeld émigra lui aussi aux États-Unis en 1933 et assuma le poste de directeur du Centre de la recherche sur la radio à l'université Princeton. Arrivé aux États-Unis, l’ancien activiste marxiste stoppe ses activités militantes. Plusieurs interprétations ont été tentées pour expliquer ce désengagement si spontané de Lazarsfeld, l’une d’elle étant que lucide, il ne voyait pas d’échos possibles pour le marxisme aux États-Unis à cette époque. Lazarsfeld se déclare lui-même être « un marxiste en congé ».
En 1940, son projet fut transféré à l'université Columbia où celui-ci fut renommé le Bureau pour la recherche sociale appliquée. Il obtint un poste au département de sociologie de l'université Columbia où il demeura jusqu'en 1970.
Lazarsfeld publia de nombreux écrits parmi lesquels on retrouve The People's Choice (1944), Radio Listening In America (1948), Voting (1954). Paul F. Lazarsfeld mourut à New York États-Unis en 1976.
Ses travaux portèrent sur l'influence qu'exercent les médias sur la décision des électeurs, ce qui lui permit de développer sa célèbre « Two step flow theory ». Il s'intéressa aussi à l'impact de la radio sur son auditoire. Il fut à la fois un observateur rigoureux de l'influence croissante des médias sur notre existence et un critique averti de leurs abus.
Aux États-Unis, le système universitaire américain est tel que Lazarsfeld se retrouve plus ou moins contraint à vendre ses recherches pour des organismes privés. L'utilité pratique immédiate de la sociologie empirique de Lazarsfeld lui offrit de nombreux débouchés dans les administrations, les entreprises, et même à l'O.S.S. (Operation Strategic Studies), ancienne C.I.A.
Les recherches qu’il entreprend ne sont donc pas le fruit du hasard puisque ce sont ses clients qui les choisissent en fonction de leurs besoins. Lazarsfeld se sert tout de même de ces études pour développer ses analyses, mais le financement privé de ses recherches a évidemment une influence sur les questions qu’il se pose, et même semble-t-il sur la façon qu’il a d’y répondre. Lazarsfeld prétend alors éviter toute subjectivité en se réfugiant dans la méthode. Il abandonne alors totalement le cadre de la théorie critique (c’est l’objet du conflit entre lui et Adorno), et s’en tient à la stricte collecte des données empiriques. Il se contente alors de décrire le social sans trace de préjugés subjectifs, ni spéculation théorique.
La thèse principale de sa sociologie des médias se distingue vivement des théories marxistes de l'Ecole de Francfort. En effet, Lazarsfeld pense que l'influence des Médias dépend des opinions prééxistantes et du réseau de relations interpersonnelles du récepteur, ainsi que de son champ social. Le récepteur est donc davantage sensible aux opinions qui lui sont proches. Ainsi, un émetteur ne réussirait pas à changer l'opinion de son récepteur si celle-ci est déjà opposée.