Paul Feyerabend - Définition

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Introduction

Paul Feyerabend
Philosophe occidental
XXe siècle
Paul Feyerabend Berkeley.jpg

Naissance 13 janvier 1924 à Vienne (Autriche)
Décès 11 février 1994 à Zurich, Suisse
École/tradition philosophie analytique, philosophie postmoderne
Principaux intérêts épistémologie, histoire des sciences, politique
Idées remarquables Anarchisme épistémologique, « tout est bon »
Œuvres principales Contre la méthode, Adieu la raison
Influencé par John Stuart Mill, Søren Kierkegaard, Ludwig Wittgenstein, Karl Popper, Dada ,Imre Lakatos
A influencé Imre Lakatos

Paul Karl Feyerabend (13 janvier 1924 – 11 février 1994) est un philosophe des sciences d'origine autrichienne, naturalisé Américain, qui a vécu en Angleterre, aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, en Italie et finalement en Suisse.

Ses principaux travaux sont Contre la méthode (publié en 1975), La science dans une société libre (publié en 1978) et Adieu la raison (un recueil d'articles publié en 1987). Il devient célèbre pour sa vision anarchiste de la science et son déni de l'existence de règles méthodologiques universelles. Il est une figure influente dans le domaine de la philosophie des sciences, notamment par sa théorie épistémologique dite de « l'anarchisme épistémologique » qu'il a exposée dans l'ouvrage Contre la méthode. Esquisse d’une théorie anarchiste de la connaissance en 1975.

Biographie

Paul Feyerabend est né en 1924 à Vienne, où il suivit sa scolarité jusqu'au cycle secondaire. Durant cette période, il prit l'habitude de beaucoup lire, il développa un intérêt pour le théâtre et commença des leçons de chant. Après avoir reçu son diplôme du cycle secondaire, il fut incorporé - durant la Seconde Guerre Mondiale - dans l'Arbeitsdienst allemande. Après un entraînement simple à Pirmasens (Allemagne), il fut assigné à une unité à Quelern-en-Bas près de Brest. Feyerabend décrit le travail effectué durant cette période comme monotone : « Nous avons tourné dans la campagne, creusé des fosses puis nous les avons rebouchées ». Après une courte permission, il rejoignit l'armée et les volontaires pour l'école d'officier. Dans son autobiographie, il a écrit qu'il espérait que la guerre serait finie lorsqu'il aurait terminé sa formation d'officier. Mais ce ne fut pas le cas. À partir de décembre 1943, il servit comme officier dans la partie Nord du front Est, il fut décoré de la Croix de fer et il atteignit le rang de lieutenant. Alors que l'armée allemande avait commencé sa retraite face à l'Armée rouge, Feyerabend reçut trois balles, dont une dans le dos. Il dut utiliser une canne pour marcher le restant de sa vie et a éprouvé fréquemment de graves douleurs. Il passa le reste de la guerre à récupérer de ses blessures.

Lorsque la Seconde Guerre Mondiale fut finie, Feyerabend commença un travail temporaire à Apolda qui consistait à écrire des pièces de théâtre. Après cela, il retourna à Vienne pour étudier l'histoire et la sociologie. Il fut cependant déçu et passa rapidement à la physique, ce qui lui permit de rencontrer Felix Ehrenhaft, un physicien dont les expériences ont influencé sa vision de la science. Il changea de nouveau de sujet d'étude pour la philosophie et soutint sa thèse sur les phrases d'observation. Dans son autobiographie, il décrit ses opinions philosophiques de cette époque comme « loyalement empiristes ». En 1948 il rencontra pour la première fois Karl Popper au cours d'un séminaire à Alpbach. Karl Popper eut beaucoup d'influence sur les travaux ultérieurs de Feyerabend, qui s'inscrivirent d'abord dans la continuité de la pensée de Popper puis en opposition avec elle. En 1951, on accorda une bourse de recherche à Feyerabend pour étudier sous la direction de Ludwig Wittgenstein, mais celui-ci mourut avant que Feyerabend ait pu venir en Angleterre. Feyerabend choisit alors Popper comme directeur de recherche et vint travailler sous sa direction à la London School of Economics en 1952. Dans son autobiographie, Feyerabend explique qu'il a été fortement influencé par Popper durant cette période : « J'étais tombé sous le charme de ses idées ». Feyerabend retourna ensuite à Vienne où il participa à différents projets. On le rétribua pour effectuer une traduction de La Société ouverte et ses ennemis de Popper ainsi que pour la rédaction de plusieurs articles encyclopédiques.

En 1955, Feyerabend fut nommé à l'université de Bristol, où il donna des cours sur la philosophie des sciences. Ultérieurement, il enseignera à Berkeley, Auckland, Sussex, Yale, Londres et Berlin. Il développa pendant cette période une vision critique de la science, qu'il a définie comme "anarchiste" ou "dadaïste" pour illustrer son rejet de tout dogmatisme méthodologique. Cette position était profondément incompatible avec la tradition rationaliste qui exerçait une influence majeure à l'époque sur la philosophie des sciences. Feyerabend rencontra ensuite un étudiant de Karl Popper, Imre Lakatos. Ils projetèrent d'écrire un dialogue dans lequel Lakatos défendrait la vision rationaliste des sciences quand Feyerabend, lui, l'attaquerait. La mort subite de Lakatos, en 1974, ne permit pas la réalisation de cet ouvrage commun. Feyerabend décida alors de publier sa part du dialogue, en insistant sur le fait que l'ouvrage, sans la réponse de Lakatos à ses critiques, resterait fondamentalement lacunaire. L'opuscule, nommé Contre la méthode, provoqua néanmoins, par la virulence de sa critique de la vision de la philosophie sur les sciences, de nombreuses réactions.

Feyerabend partit en 1958 pour enseigner à Berkeley et devint citoyen américain. Il donna des cours jusqu'en 1991. Bien qu'il ait pris sa retraite, Feyerabend continua de publier des articles et travailla sur son autobiographie. Il mourut en 1994 à Zurich d'une tumeur au cerveau.

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