En France, les passages à niveau automatiques ne sont pas installés sur les lignes où les trains circulent à plus de 160 km/h, sur les autoroutes et voies express (excepté le passage à niveau situé sur le périphérique lyonnais). La majorité des passages à niveau subsistants se trouvent à l'intersection de lignes et de routes à faible circulation.
En France, il existe 19 133 PN au 1er janvier 2005 (contre 33 500 en 1938 et 25 000 en 1980), dont 1 % sur des routes nationales, 36 % sur des routes départementales et 63 % sur des voies communales. Aucun passage à niveau n’est situé sur une ligne à grande vitesse mais des accidents peuvent impliquer des TGV lorsque ces derniers roulent sur des lignes classiques mais dans ce cas à une vitesse ne dépassant pas 160 km/h.
Environ 15 300 sont des PN non gardés, dont 11 200 sont équipés de signalisation automatique lumineuse et 4 100 de simple croix de saint André. Les passages à niveau automatisés sont équipés d'un feu rouge clignotant, qui impose l'arrêt absolu, doublé d'une sonnerie, et préannoncé par un signal triangulaire montrant une barrière pour les passages à niveau équipés de barrières et une locomotive qui fume pour les passages à niveau sans barrières. En 2007 le seuil qui justifie l'installation d'un équipement lumineux automatique est d'au moins 100 passages de véhicules par jour.
On distingue plusieurs types de passage à niveau :
Les passages à niveau les plus répandus sur le réseau ferré français sont les passages à niveau à Signalisation Automatique Lumineuse et Sonore (en abrégé, PN à SAL). Il en existe plusieurs types :
Ce type de PN à SAL ne comporte pas de barrières. Il est donc peu utilisé, uniquement sur les voies routières ayant un trafic extrêmement faible. On n'installe plus de PN de ce type depuis 1973, il n'en existe plus que 49 sur le réseau ferroviaire national (fin 2008).
Sa signalisation de position se compose de :
Ce type de PN à SAL est le plus répandu. Il est employé sur tous les types de routes.
Sa signalisation de position se compose de :
Identique au précédent il se caractérise par la présence d'un ilôt routier central.
On utilise ce type de PN en ville et en général lorsque le PN est proche d'une gare pour fermer l'accès aux piétons. Ce type de PN est peu répandu car il génère un risque d'enfermement de l'automobiliste entre les barrières et statistiquement il y a plus d'accidents sur ce type de PN.
Sa signalisation de position se compose de :
Sur les 19 133 passages à niveaux en 2007, 364 sont jugés dangereux, soit parce qu’ils sont situés sur une route avec un trafic important, soit à cause d'une mauvaise visibilité.
On comptait en France, en 2004, 126 collisions à des passages à niveaux ayant provoqué 38 décès (197 en 2003 pour 61 décès, 179 en 2002 pour 40 décès). Ces accidents sont souvent la conséquence d'imprudences, comme le passage en chicane des demi-barrières, en infraction avec le code de la route.
Pour réduire le nombre d'accidents sur les passages à niveau de France, deux actions sont en cours en 2010 :
La suppression des passages à niveau est une œuvre de longue haleine à cause de son coût, entre 3 et 4,5 millions d'euros en moyenne, des délais d'étude et de réalisation relativement longs (environ 5 ans), enfin la topographie des lieux ne se prête pas toujours aisément à l'opération.
Le premier passage à niveau automatique en France a été installé en février 1949 à Ervy-le-Châtel sur la ligne Saint-Florentin à Troyes, aujourd'hui deferrée. En 1952 plus de 200 avaient déjà été installés.