Parc du Thabor - Définition

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Introduction

Parc du Thabor
Vue sur l’orangerie du parc du Thabor.

Situation
Plan du parc du Thabor.

Pays France France
Ville Rennes
Quartier Thabor - Saint Hélier
Géographie
Altitude 56 m
Superficie 10 ha
Caractéristiques
Création XVIIIe siècle
Type Jardin botanique, jardin à l'anglaise et jardin à la française.
Essences Plus de 3 000 essences différentes.
Lien Internet Parcs et jardins de Rennes

Le parc du Thabor ou Thabor, situé à Rennes à proximité du centre ville, est un parc public aménagé sur plus de dix hectares dont la particularité est de mêler un jardin à la française, un jardin à l’anglaise et un important jardin botanique. Son nom fait référence à une montagne calcaire d’Israël dominant au sud-ouest le lac de Tibériade, le mont Thabor.

Le développement et l’agrandissement du parc du Thabor s’est fait par vagues successives. D’abord simple promenade publique, puis muni d'un jardin botanique, le parc est aménagé entre 1866 et 1868 par Denis Bühler qui mit en place le boulingrin, l’enfer, les jardins à la française et les jardins à l’anglaise. Au début du XXe siècle, la partie sud du parc, appelée « les Catherinettes », est aménagée en extension du jardin anglais.

Situation

Emplacement du quartier Thabor-Saint Hélier (en rose) et du parc du Thabor (en vert).

Le parc du Thabor est situé au centre-ville de Rennes, dans le quartier Thabor-Saint Hélier. Il est encadré par la rue Martenot et la rue de Paris au sud, le boulevard de la Duchesse Anne à l’Est et la rue de la Palestine au Nord. L’ouest du parc est nettement resserré entre Notre-Dame en Saint-Melaine au nord et le collège et lycée Anne de Bretagne au Sud ; on peut y accéder par la place Saint-Melaine, entrée la plus proche du centre de la ville.

L’accès au parc se fait par six entrées ouvertes sur les différentes rues sus-citées. Il est desservi par le bus no 3, arrêt Thabor ; la station de métro la plus proche est Sainte-Anne. Le parc est ouvert toute l’année.

Aménagements

Les 10 ha 62 a du jardin public du Thabor sont constitués de deux promenades - le carré Du Guesclin et l’Enfer à l’ouest - d’un jardin à la française en face de l’orangerie au nord, d’un important jardin paysager au centre et au sud, et enfin d’un jardin botanique et d’une roseraie à l’est.

Les différentes parties du parc du Thabor
Plan des parties du parc du Thabor






Le carré Du Guesclin

Le carré Du Guesclin vu de l’arc en pierre.
Le carré Du Guesclin à sa plus grande extrémité.

Le carré Du Guesclin fut aménagé en boulingrin en 1825. Il s’agit d’une pelouse de forme trapézoïdale avec une promenade bordée de marroniers. Sur le petit côté, un arc en pierre mettant en valeur une colonne de Juillet permet de surplomber le boulingrin, de cet observatoire, l’observateur a l’impression que le carré du Guesclin est de forme parallélépipédique.

Une statue de Bertrand du Guesclin est érigée dès la création du boulingrin au centre de celui-ci. Réalisée par Dominique Molknecht, elle n’est pas appréciée de ses contemporains. Elle est déplacée en 1938 à l’ouest du boulingrin puis détruite par des vandales en 1946.

Une colonne de Juillet, réalisée par Jean-Baptiste Barré, est élevée en 1835 à la mémoire de deux rennais, Louis Vaneau, polytechnicien, et Papu, chirurgien et fils d’un dentiste, morts à Paris en 1830 lors des Trois Glorieuses. La colonne Vanneau-Papu doit son érection au poète Hippolyte Lucas qui se chargea d’émouvoir la population sur le sort des deux rennais. La première pierre fut posée le 1er mai 1831 sur les plans de l’architecte communal Charles Millardet. Bien que solennellement érigée en 1835, durant la Troisième République la colonne était jugée inesthétique. Ce monument est constitué d’un socle ainsi que d’une colonne surmontée d’une petite statue représentant la Liberté ; il ne reste actuellement que le socle.

Les terrasses, le long de Notre-Dame en Saint-Melaine, sont bordées de mosaïques de fleurs. À partir de 1950, ces mosaïques étaient à thèmes et pouvaient représenter des personnages de bandes dessinées (Astérix, les Schtroumpfs...) ou les fables de La Fontaine. Cela demandait un important soutien financier pour la ville de Rennes, et depuis 1975, les massifs floraux représentent des motifs plus simples.

Vue du portail d’entrée place Saint-Melaine et des mosaïcultures sur les terrasses.

La démolition de l’église Saint-Jean a permis d’aménager une entrée menant directement au Carré Du Guesclin en 1826. Donnant sur la place Saint Melaine, ancien parvis de l’abbaye, l’entrée est marquée par un portail monumental, portant les armes de Rennes. Il s’agit d’une œuvre de Jean-Baptiste Martenot qui remplaça la grille précédemment exécutée par Vincent Boullé, architecte communal de Rennes durant la Restauration.

L’ancienne grille était appuyée à deux piliers couronnés de vases en fonte. Un muret s’étendait de part et d’autre des piliers, rythmé par six pilastres de faible saillie ornés eux-aussi de vases en fonte. La construction de la nouvelle grille, « version miniature » de celle du parc Monceau réalisée par Davioud, débuta en 1873 et ne se termina que 3 ans plus tard.

Le carré Du Guesclin est bordé dès l’origine d’une allée de marronniers, régulièrement replantée pour des conditions de sécurité (chutes d’arbres) et esthétiques (uniformité des allées). L’allée nord fut d’abord plantée de marronniers, renouvelés en 1877 puis remplacés en 1950 par des érables laciniés et enfin replanté de marronniers en 1983. L’allée sud n’a été renouvelée que deux fois vers 1920 puis en 2005. Ce dernier renouvellement a fait l’objet de diagnostics phytosanitaires puis d’une expertise qui mit en évidence vingt-sept marronniers dangereux (troncs nécrosés ou encore menacés par des champignons lignivores par exemple) et une quinzaine d’autres qui le deviendraient à court terme. La direction des Jardins a donc décidé d’effectuer l’abattage et l’arrachage des souches, en une seule fois, de la totalité des arbres, de transplanter les arbres pouvant être récupérés et enfin de replanter de nouveaux arbres.

L’Enfer

L’Enfer.

Derrière le carré Du Guesclin, on trouve l’Enfer, un vaste terrain creusé longitudinalement sur l’axe nord-sud. Le nom d’« Enfer » viendrait des querelles entre les moines bénédictins et l’évêque : les moines possédaient l’Enfer et l’évêque le terrain jouxtant (appelé par opposition le « Paradis »), or ces premiers faisaient du bateau sur leur parcelle, ce qui irritait l’évêque qui aurait dit « cet endroit là, c’est l’enfer ! ».

Après l’incendie qui ravagea Rennes en 1720, la ville projette de construire un grand réservoir d’eau, afin de disposer de réserves suffisantes pour éteindre un hypothétique incendie. Elle obtint l’autorisation des moines d’excaver le site, leur paya une redevance pour que le trou ne soit pas comblé, mais n’y construisit jamais le réservoir. Les moines l'entretinrent et y firent du bateau. Après la Révolution, l’« Enfer » est drainé ; il devint au XIXe siècle le lieu où se déroulait les duels.

Un duel entre messieurs Lessard et Lecarpentier est resté célèbre, bien que son issue ne fût pas mortelle. Aux alentours de 1815, ces deux bretteurs ont une querelle à propos de politique. Bien qu'amis, ils décident de régler ça dans l'Enfer, témoins à l'appui. Lecarpentier fut blessé assez grièvement et son ami Lessard l'accompagna chez lui, restant avec lui jusqu'à ce que le chirurgien eût déclaré qu'il était hors de danger.

Durant le début du XXe siècle, l’Enfer est un lieu de fêtes avec l’installation d’un théâtre de verdure. La Seconde Guerre mondiale stoppe les projets de la ville qui en 1939 souhaitait y construire un théâtre de plein air de 1 320 places. En 1944, les Allemands exécutèrent des résistants dans l’Enfer. On reconstruisit hâtivement un théâtre après la guerre, mais l’idée d’avant-guerre d’en faire un lieu de spectacle fut vite abandonnée.

On trouvait dans l’Enfer un arbre âgé de plusieurs siècles, le chêne de Saint-Melaine, qui selon la légende aurait connu le saint en personne. Il ne restait plus qu’une branche vivante en 1980 et l'arbre a été arraché le 5 janvier 1981.

L’Enfer accueille à présent un « espachien » où le visiteur peut laisser son chien en liberté. En face de l’Enfer, une place très arborée abrite un manège pour enfants. Différents modèles furent construits depuis le premier installé en 1906. Un bassin à bateaux, carré d'une vingtaine de mètres carrés, se trouvait à côté et fut détruit en 1982.

Une promenade en surplomb est aménagée sur le pourtour de l’espachien. On y trouve notamment un baby-foot, une table de tennis de table en pierre et deux sculptures réalisées entre 1889 et 1895 par les étudiants des Beaux-Arts de Rennes qui se font face sur le côté est de la promenade :

  • L’amour prenant un papillon sur une rose, copie d’une statue L’amour prenant un papillon se trouvant au musée du Louvre, commencée par Antoine-Denis Chaudet et terminée par Pierre Cartellier au début du XIXe siècle.
  • Le Tireur d’épine, copie d’une statue du Louvre ou de Versailles.
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Les jardins à la française

Vue sur un bassin et le kiosque du jardin à la française.
Composition florale le long de l’orangerie et des serres.

Les jardins à la française furent conçus par Denis Bühler à la demande explicite du maire de la ville. Il s’agit du seul jardin à la française créé par ce paysagiste, et du seul parc du XIXe siècle à posséder une partie à la française.

Les figures géométriques des différents massifs floraux sont calquées sur les serres et l’orangerie conçues par Martenot, afin d’en préserver l’harmonie. Le notable rennais lui rendra la politesse en disposant le kiosque à musique et la volière en des points stratégiques du parc, afin de s’adapter et d’améliorer les tracés conçus par Bühler.

Le jardin à la française respecte les préceptes de Le Nôtre : on y retrouve chapeaux de gendarme, parterres de broderie et bassins. Il est constitué de quatre massifs qui s’organisent symétriquement autour de deux bassins de forme ovale. Les motifs formés sont toujours de forme ronde, ovale ou elliptique, et présentent un grand choix dans les variétés florales. Au sud du kiosque se trouve un petit jardin à l'italienne. La ville de Rennes s’attache à garder intacte la disposition imaginée par Bühler : seules quelques modifications d’ordre technique sont entreprises en 1982 avec l’installation d’un arrosage automatique et la mise en place d’un système de recyclage des eaux des bassins.

Un cèdre du Liban, dit cèdre de Jussieu, était auparavant présent sur le rond-point au centre du jardin. La légende raconte que c’est De Jussieu qui aurait ramené d’Égypte trois jeunes plants cachés dans son chapeau. Il en aurait offert un au jardin du Thabor, un au jardin des plantes à Paris et le dernier au parc de la Tête d'Or à Lyon. En réalité, c’est le professeur Degland, alors directeur du jardin botanique, qui en acheta six plants en 1830 avec ses deniers personnels et l’un d’entre eux fut implanté dans le jardin. Le 12 mars 1967, le cèdre de Jussieu est arraché par une tempête malgré ses dimensions impressionnantes (4,45 m de circonférence pour 29 m de haut) ; il sera remplacé par un cèdre bleu de l'Atlas.

En plus du parc floral, la partie française se démarque aussi par sa décoration et sa mise en valeur par des fabriques, des statues et par le mobilier urbain. Dans un premier lieu, les bancs publics ne l’étaient pas : il fallait payer un droit d'usage, et ce n’est qu’à partir de 1938 que la ville de Rennes rachète l’ensemble des fauteuils, chaises et bancs à la société parisienne qui en avait la gestion et décide de les rendre gratuits.

Le kiosque à musique, stratégiquement placé dans l’alignement des massifs du jardin français, sur sa partie est, est construit par Martenot en 1875. Celui-ci entreprit des voyages avant de concevoir le kiosque, notamment demanda des conseils en matière d’acoustique, et s’inspira très largement du kiosque du bois de Boulogne. Les parties en fonte commençant à rouiller et à casser, une expertise concernant l’état de conservation du kiosque et des travaux à mettre en œuvre est en cours : le montant des travaux s'élèveraient à 800 000 euros. Au début du XXe siècle, le kiosque recevait les musiciens militaires de la garnison. En juin 2010, le kiosque est démonté pour être restauré par six entreprises différentes pendant six mois pour un coût total de 460 000 euros.

Les statues

Les statues ont été ajoutées à la fin du XIXe siècle. L’Enlèvement d’Eurydice, réalisée en 1890 et La Chasse de Diane, réalisée en 1894 par Charles Lenoir se trouvent dans l’alignement est-ouest des jardins. Cette dernière sculpture, du fait de la nudité des seins de Diane, dut faire face à la censure du XIXe siècle. Le poète Tiercelin rehaussa le débat en déclarant que « La sculpture, c’est la ligne, et la ligne en sculpture, c’est le nu. » Plusieurs copies du Louvre ou de Versailles exécutées par les étudiants des Beaux-Arts de Rennes sont réparties sur l’ensemble du jardin français. On trouvait originellement cinq bustes (les bustes d’un faune, d’Ariane, de Jupiter, de Bacchus et d’Alexandre) mais il ne reste actuellement que le buste d’un homme barbu selon le plan à l’entrée du carré Du Guesclin, probablement le buste de Jupiter. En effet, les statues très dégradées sont en réfection. À l’ouest de l’orangerie, un Faune flûteur et un Faune au chevreau trônent au centre d’un massif floral, tandis qu’un Femme en pied disparaît dans les feuillages à l’est de l’orangerie. À l’extrémité du jardin à la française, à la limite avec le jardin botanique, on trouve une allée arborée dans l’axe nord-sud avec à chaque extrémité l’enfant à l’oie, copie du Louvre.

Un monument à la mémoire de Charles Lenoir se trouve en face de La chasse de Diane. Il s’agissait auparavant d’un buste du peintre rennais, mais celui-ci fut fondu par les Allemands en 1942.

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L’orangerie et les serres

Plans des serres conçues par Jean-Baptiste Martenot.

En 1807, l’orangerie et deux serres chaudes furent construites, mais ces dernières furent remplacées presque soixante ans plus tard (en 1862 et 1863) par les serres conçues par Martenot. Deux projets plus onéreux proposés par Leroy en 1844 et Aristide Tourneux en 1851 furent successivement rejetés par la ville. Les serres de verre et d’acier de Martenot s’inspirent largement des serres du jardin botanique de Bordeaux. Trois pavillons à pans coupés appelés palmerium, surmontés d’un balcon et d’une coupole couronnée d’une lanterne sont reliés par des petites serres galeries, les palegonium. Le 17 juillet 1944, les serres de Martenot sont touchées par les bombardements : de nouvelles de facture plus classique et se voulant intégrées aux bâtiments de l’orangerie furent construites après la guerre par Georges Lefort.

Les serres contenaient des plantes tropicales qui ont désormais presque totalement disparues en raison de problèmes budgétaires (les locaux devaient être chauffés à 25°C) et physiosanitaires : il ne reste à présent qu’une collection de cactées dans le pavillon ouest.

L’orangerie est constituée de deux bâtiments qui encadrent les serres à l’est et à l’ouest. L’orangerie, percée de fenêtres de tous les côtés sauf au nord, est décorée par des bas-reliefs et des inscriptions commémorant les grands noms de la botanique et de l’horticulture : le fronton est orné de noms de botanistes ; Linné et De Jussieu sont représentés sur la partie ouest et La Quintinie et Le Nôtre sur la partie est. De nos jours, les 85 m2 de l’orangerie ouest servent de salle d’exposition et une étude pour utiliser les serres presque vide de la même façon est en cours.

Vue sur l’orangerie et les serres de conception récente ainsi que sur le kiosque à musique à l’est.

Le jardin botanique et la roseraie

Les diverses étiquettes du jardin botanique.
La Pensée entourée de 'roses de Rennes'.
L'exposition des dahlias fleurit durant la fin de l'été.
Lieu d'expérience du programme Ecorurb.

Lors de l’aménagement du parc par Denis Bühler, le jardin botanique qui se trouvait à l’ouest de l’orangerie est déplacé à l’est du parc. La construction du jardin botanique est longue, notamment parce que le conseil municipal et les apothicaires de Rennes sont assez peu motivés par sa mise en place. De plus, le conservateur-professeur du jardin des plantes et Denis Bühler sont en désaccord sur la représentation de la classification botanique dans le jardin des plantes : c’est finalement le maire Robinot de Saint-Cyr qui trancha en faveur de la représentation circulaire que proposait le conservateur.

Le jardin botanique est organisé de manière circulaire en onze plates-bandes où poussent plus de 3 000 espèces. Son organisation obéit à la classification de Candolle, comme au parc de la Tête d'Or : ces deux parcs restent les seuls témoignages de ce genre de présentation botanique. Afin de comprendre cette organisation, le visiteur devrait parcourir le jardin botanique en partant des acotylédones (champignons, mousses et fougères), puis en remontant vers le centre du cercle en tournant dans le sens horaire jusqu’au angiospermes. Ainsi, les plantes deviennent de plus en plus imposantes, et on passe des herbes aux arbustes.

Chaque plante est identifiée avec un petit panneau indiquant sa classification scientifique. Un code de couleur permet d’identifier les plantes selon leur propriété principale : rouge pour les plantes officinales, blanc pour les plantes alimentaires, jaune pour les plantes à utilisation industrielle, noir pour les plantes toxiques et enfin vert pour le reste des plantes.

Le jardin botanique par l’intermédiaire de son ancien responsable Louis Diard a participé à la création de l’Atlas de flore d’Ille-et-Vilaine réalisé en collaboration avec le Muséum national d’histoire naturelle et le Conservatoire botanique national de Brest. Cet inventaire, qui répertorie presque 1 500 espèces de plantes, a été officiellement lancé en 1985.

De 1998 à 2005, le jardin botanique est agréé par la Charte des Jardins botaniques de France et des pays francophones. Il abrite 3 120 espèces différentes et échange de nombreuses graines avec d’autres parcs dans le monde entier. Cent-vingt-cinq jardins botaniques dans trente-cinq pays différents reçoivent des graines du parc du Thabor : en 2007, environ 1 800 graines ont été envoyées et le parc a quant à lui reçu 92 catalogues différents et plus de cinq cents échantillons de graines. Un catalogue de graines édité par la ville de Rennes depuis plus d’un siècle démontre que l’échange existe depuis de nombreuses années. Les graines récoltées servent aussi à ensemencer les autres parcs de Rennes.

Entre la roseraie, le jardin botanique et le jardin à la française, un espace de 300 m2 est isolé du public à l’aide de grillages. Il s’agit du lieu d'expérimentation du programme de recherche Ecorurb, dont l’objectif est de comprendre les effets de l'urbanisation sur la biodiversité. La parcelle de terrain grillagée doit principalement permettre de comprendre le processus de recolonisation des végétaux sur un terrain vierge avec ou sans apport préalable de graines. Pour cela, le terrain a été stérilisé puis isolé du reste du parc.

La roseraie présente de nombreuses variétés de rosiers tige, demi-tige, grimpant ou buisson. Une grande partie des rosiers grimpants sont présentés sur le mur nord séparant le jardin de la rue de la Palestine, mais aussi sur des tonnelles et des pergolas. Dans le carré des nouveautés, une exposition de rosiers ayant été créée durant les dix années précédentes se trouve autour de la statue La Pensée, copie du Louvre ou de Versailles. On y trouve notamment la 'rose de Rennes' créée par Michel Adam, lauréate du prix de la Rose 1995 décerné par l’AJJH. La roseraie commémore le bicentenaire de la Révolution par la plantation d’un rosier 'Révolution française'.

Le long du mur séparant la roseraie de la rue de la Palestine se trouve un lieu d’observation où l’adaptation des rosiers créés il y a moins de cinq ans aux conditions climatiques et de sol est testée pendant deux à trois ans par la Société nationale d'horticulture de France afin de concourir au Grand Prix de la rose SNHF.

Un carré des roses anciennes inauguré en 1990 au sud du jardin botanique permet de découvrir les premières variétés de rosiers « thé » et leurs hybrides. Des pas japonais permettent d’accéder au Jeune savoyard pleurant sa marmotte, une statue réalisée en 1835 par Julien Gourdel, mais aussi d’entrer au cœur de la roseraie ancienne. Au nord-est du jardin botanique, on trouve une exposition de dahlias.

La nouvelle entrée du Thabor, accessible aux personnes à mobilité réduite par une rampe, a été posée le 16 décembre 2008 : il s’agit d’un portail du XIXe siècle entièrement restauré en utilisant les techniques d’époque de construction. La restauration a duré deux mois et demi et couté 47 000 €. Le portail et les grilles ont été conçus par Jean-Baptiste Martenot entre 1869 et 1870 pour une grande halle, ils ont par la suite été démontés puis stockés par la ville de Rennes en 1985 ; la décision de sa réimplantation a été prise en 1998.

Le jardin paysager

Les grandes ouvertures du jardin anglais conçu par Denis Bühler offrent des panoramas sur les diverses parties du parc. Ici, on aperçoit entre les arbres l’enlèvement d'Eurydice, la statue de Charles Lenoir.

Le jardin paysager se divise sommairement en deux zones : tout d’abord le jardin imaginé par Denis Bühler, offrant de plus grands espaces gazonné et aménageant des ouvertures permettant la création de paysages pittoresques, puis celui de l’ingénieur Blin, plus confiné. Toutefois, le jardin paysager reste le lieu de l’idéalisation de la nature.

La volière imaginée par Martenot et située vers l’ouest du parc, dans le prolongement du jardin français, est constituée d’un premier niveau circulaire de cages pour oiseaux exotiques surmonté en sa partie centrale d’un pigeonnier. Un peu plus au sud, la troisième statue de Charles Lenoir, Le Repos de Diane, disparaît sous les arbres et les arbustes.

Le jardin paysager abrite de nombreuses espèces d’arbres, et notamment des séquoias qui sont en quelque sorte la signature des frères Bühler. On en retrouve notamment au parc de la Tête d'Or, au parc Borély à Marseille et sur le plateau des poètes à Béziers.

Le blason de Rennes

La partie la plus élaborée du parc paysager est la mosaïculture représentant le blason de Rennes encadré par deux hermines. Il s’agit de la seule partie de l'enceinte du parc largement ouverte à l’extérieur, afin que les passants et automobilistes parcourant la rue de Paris puissent l'apprécier.

Aire de jeu du parc du Thabor.

Peu de modifications furent apportées aux plans initiaux de Bühler. En 1968, l’aire de jeu pour les enfants est installée au sud-est du parc paysager. Elle contient actuellement plusieurs toboggans et balançoires mis en valeur par de vastes entourages circulaires de pierre. Une pelouse située à côté de l’aire de jeu est autorisée au public à la fin du XXe siècle, à l’inverse des autres pelouses, toujours interdites. Un monument en hommage au poète breton Glenmor agrémente la jonction entre le jardin anglais, l’enfer et le boulingrin le 27 juin 1998.

La partie dite des Catherinettes fut créée au début du XXe siècle, notamment pour satisfaire la bourgeoisie du quartier du square de La Motte qui réclamait une ouverture sur le Thabor. Elle s’étend de l’ancien jardin paysager des frères Bühler à l’entrée de la rue de Paris.

Divers aménagements et fabriques sont installés dans cette partie romantique du parc : une fausse rivière, que le visiteur peut enjamber par de petits ponts, aboutit sur une haute cascade romantique. Une grotte ainsi qu’une ménagerie y sont aménagées.

La fontaine monumentale conçue par Charles Millardet en 1829 pour l’aménagement du square de La Motte est démontée et installée à l’entrée de la rue de Paris en 1901. Il s’agit d’un grand escalier séparé par un palier : en partie haute, il est divisé en trois parties par des fontaines en escalier et suit un plan semi-circulaire ; en partie basse, l’escalier, désormais rectiligne, est séparé en deux parties par une grosse fontaine à plusieurs vasques. L’alimentation en eau de la fontaine est assurée par le réseau urbain de Rennes.

La cascade est bordée de rochers issus de la forêt de Saint-Aubin, bien que lors de la construction des Catherinettes, des rochers de forme pittoresque furent fabriqués à l'aide de ciment. La cascade est une copie en miniature de celle du Bois de Boulogne. Lors de la conception de la fausse rivière qui se termine en cascade, les eaux sont directement amenées par une conduite, puis rejetées dans la Vilaine ; ce n’est qu’à partir des travaux menés en 1984 qu’un circuit fermé de recyclage permet de remonter l’eau de la cascade à l’entrée de la rivière.

La ménagerie fut aménagée en 1930 au sud-est des Catherinettes. Elle abritait à l’origine des daims, des mouflons et quelques oiseaux comme des canards et des oies de Guinée, mais plusieurs plaintes du voisinage, du vandalisme et aussi une nourriture inadaptée aux espèces présentes conduisirent à la transformation de la ménagerie en simple enclos à canards en 1978.

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