Le genre Paraponera désigne une grande fourmi de couleur noire, comprenant deux espèces :
Panaponera clavata vit dans les forêts tropicales, du sud du Nicaragua jusqu'au Paraguay. Une fourmilière de Paraponera est constituée de quelques dizaines de fourmis allant jusqu’à une centaine d’individus. C'est donc une petite colonie comparativement à d'autres fourmis, mais les Paraponera sont des fourmis extrêmement agressives qui n'hésitent pas à attaquer quand elles sont dérangées, ce qui est très impressionnant étant donné la grande taille des fourmis, soit 18-25 mm. Le nid se situe généralement à la base du tronc d'un gros arbre, entre les racines.
Elles chassent individuellement sur toute la hauteur de l’arbre, à la recherche de proies, et aussi au sol, aux alentours du nid. Ce sont des fourmis essentiellement insectivores mais qui se nourrissent aussi de sève de plantes et de nectar.
Très connue en Amérique Centrale et du Sud, ces fourmis y sont craintes et respectées. La fourmi possède, pour se défendre, un long dard; la piqûre est vraiment très douloureuse pour l'humain et son effet est instantané. Le venin, de la poneratoxine « une peptide neurotoxique » et de l'acide formique est particulièrement très efficace. Elle est appelée « la fourmi 24 heures » dans certains pays pour signifier la durée des douleurs ressenties, mais, en fait, dépendamment d'où l'on est piqué, le temps de la douleur de la piqûre varie. La douleur qui irradie dans tout le membre touché, parfois accompagnée de spasmes, peut perdurer péniblement jusqu'à six heures, et parfois encore plus. Très intense au début, elle diminue avec les heures qui passent. La douleur la plus forte d'après l'échelle de la douleur de Schmidt.
Certaines tribus comme les Wayãmpi, les Apalai, les Satere-Mawe des forêts amazoniennes du Brésil se servent de fourmis des genres Paraponera ou Dinoponera comme rite de passage ou rite initiatique pour les garçons qui vont devenir adultes. Ils confectionnent un pectoral « plastron » de petites nattes de feuillage, de joncs et y insèrent une quinzaines ou plus de ces fourmis. Chez les Apalai, ce pectoral «plastron» appelé Kanuna « représentation d’un esprit puissant » peut avoir la forme d'animaux tel que poisson, oiseau et est richement décoré de plumes d'oiseaux, de coquillages et autres. Ils apposent ensuite ce pectoral sur la poitrine ou le dos du jeune garçon qui doit le garder plusieurs minutes en gardant le silence. Chez d’autres peuplades, le jeune homme doit, les bras croisés, s’accroupir et les déposer à l’entrée même du nid et y rester aussi jusqu’à dix minutes. Le but étant d'affirmer le courage et d'imager les douleurs du passage au monde des hommes adultes.