Paracelse - Définition

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Introduction

Paracelse

Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, dit Paracelse, né en 1493 ou 1494 à Einsiedeln (près de Zurich) en Suisse centrale, mort le 24 septembre 1541 à Salzbourg en Autriche, fut un alchimiste, astrologue et médecin suisse, d'expression allemande (dialecte alémanique).

Cet esprit rebelle et mystique, typique de la Renaissance, est à l'origine de pensées très modernes, telles que la médecine du travail ou l'homéopathie.

« Deux particularités majeures marquent de façon distinctive la vie de Paracelse : une perpétuelle effervescence et un esprit critique violent et agressif. » On peut ajouter que deux particularités majeures marquent sa pensée : un style hermétique et une recherche profonde[réf. souhaitée]. Qu'on en juge par sa définition de la vie dans le traité De vita longa : « La vie n'est rien d'autre qu'une certaine mumia agissant comme un baume et préservant le corps mortel des vers mortels et de la corruption grâce à une liqueur mêlée de sel. »

Biographie

Memorial à Einsiedeln

Paracelse naît en 1493 ou 1494 dans le village d'Einsiedeln, un centre de pèlerinage, près de Zurich, en Suisse. Il a pour prénom Théophraste, pour nom Bombastus von Hohenheim. Son nom complet est Philippus Aureolus Theophrastus Bombast von Hohenheim. Sa mère, suisse, est intendante de l'hospice d'Einsiedeln. Son père, Wilhelm Bombastus von Hohenheim, est un chimiste et médecin souabe. En 1502, à neuf ans, suite aux guerres souabes, Théophraste déménage à Villach, en Carinthie (Autriche), avec son père. Celui-ci lui enseigne les rudiments de la pensée humaniste, de l'alchimie et de la science des plantes. Sa mère est probablement déjà morte. Encore adolescent, il travaille dans des mines proches comme mineur, ou, en 1506, comme chimiste à l'école des mines de Villach. Le lieu est occupé par des mines et forges de fer, de plomb et de cuivre qui appartiennent à Sigismond Fugger de Schwaz (Tyrol), banquier des rois et des papes. Il étudie chez les religieux et auprès des ingénieurs des mines. Contrairement à la légende[réf. souhaitée], il ne s'instruit pas de magie auprès de Trithème, abbé de Sponheim. À 16 ans, poussé par son directeur de collège, Joachim von Wadt, il commence à l'Université de Bâle des études de médecine, qu’il poursuit à Vienne (Autriche), où Joachim von Wadt a été nommé recteur. Paracelse obtient son diplôme de doctorat en médecine à l 'Université de Ferrare en 1516, à 22 ans. Il se choisit pour patronyme « Paracelse », peut-être pour montrer sa supériorité sur Celse, célèbre médecin romain du Ie s., peut-être pour latiniser le nom « Hohenheim », domaine de ses ancêtres en Souabe[réf. souhaitée]. Il expérimente comme médicaments des sels minéraux jugés très dangereux, comme l'arsenic, le soufre, le cuivre.

Il se lance dans un premier cycle de voyages (1517-1524). Il va à Paris, Montpellier, Lisbonne, Oxford. Il se fait enrôler comme chirurgien-barbier dans l'armée hollandaise aux Pays-Bas (1519) puis dans l'armée danoise en Scandinavie (siège de Stockholm en 1520), sous Christian II de Danemark. Il participe, comme chirurgien militaire dans les troupes vénitiennes, aux guerres de Venise (1521-1525). Il se rend peut-être dans l'Empire ottoman. Depuis 1517, la réforme de Luther prend de l'ampleur. En 1524 il assiste à des révoltes populaires.

Villach ne l'accueille pas bien (été 1524). Il se fixe quelque temps à Salzbourg (1524-1525 : il est impliqué dans des troubles sociaux, chez les paysans et mineurs), puis à Strasbourg (déc. 1526 : il acquiert le droit de bourgeoisie). Il écrit son premier livre Archodoxa magiae (Archidoxe magique, 1524).

Il vit en Slovaquie, afin de récolter des échantillons d'or, d'argent et d'autres minéraux en 1521 à Banská Bystrica, en 1526 et 1527 à Smolník et en 1537 à Bratislava. Sur un mur du palais primatial, de Bratislava, une plaque commémore sa présence où il est écrit In hac platea habitavit A.D. 1537 D. D. [Divinatis Doctor] Paracelsus de Hohenheim. « Sur cette avenue habita en 1537 Paracelse de Hohenheim, docte en choses divines. »

Paracelse a la réputation d'être arrogant, et s’attire l’hostilité des autres médecins en Europe. En mars 1527, à 35 ans, peut-être grâce à l'intervention d'Érasme dont il a sauvé un ami et soigné le foie, à Strasbourg, il devient médecin municipal et professeur de médecine à l'Université de Bâle pendant moins d'un an, ce qui lui suffit pour s’attirer la vindicte de ses collègues. Il fait une superbe proclamation :

« Qui donc ignore que la plupart des médecins de notre temps ont failli à leur mission de la manière la plus honteuse, en faisant courir les plus grands risques à leurs malades ? Ils se sont attachés, avec un pédantisme extrême, aux sentences d'Hippocrate, de Galien et d'Avicenne (...) J'enseignerai pendant deux heures par jour la médecine pratique et théorique (...). L'expérience [savante] est notre maître d'école suprême - et de mon propre travail. Ce sont donc l'expérience et la raison, et non les autorités [Hippocrate, Galien, Avicenne] qui me guideront lorsque je prouverai quelque chose. » (Liber paragraphorum, épître, in Sämtliche Werke, K. Sudhoff édi., t. IV, p. 1-4).

Il enseigne en allemand (Schweizer-deutsch), pas en latin ; il se dispute avec ses collègues, la municipalité, les pharmaciens, avec le chanoine Lichtenfels qui ne l'a pas correctement payé ; il aurait brûlé en public le Canon de la médecine d'Avicenne, un grand classique, le 24 juin 1527, pour la fête de la Saint Jean ; il est souvent ivre. Il est chassé de la ville en fév. 1528. Il publie à Nuremberg, en 1529, son premier livre (en tout il n'en publiera que quatre), une dissertation sur le bois de gaïac, une essence venue d'Amérique, utilisée contre la syphilis.

Il se lance dans un deuxième cycle de voyages : Colmar (il écrit sur la syphilis et Bertheonea ou Petite Chirurgie, manuel pour lire et interpréter les signes corporels), Esslingen (il approfondit ses recherches occultes), Nuremberg (nov. 1529 : il fait la connaissance du mystique Sébastien Franck), Beratzhausen-an-der-Laber (1530 : il commence à écrire de la théologie et le Paragranum), Saint-Gall (1531 : il termine le Liber paramirum), Appenzell (1533), Sterzing (1534 : il soigne de la peste), Méran, Saint-Moritz, Pfäffers (Bad Ragaz), Ulm, Augsbourg (1536), Munich, Eferding (1537), Kromau (en Moravie : il écrit son Astronomia magna), Vienne (1537-1538, il est reçu plusieurs fois par Ferdinand Ier, roi de Bohême et de Hongrie, roi des Romains), Villach (mai 1538). En pays miniers (vallée de l'Inn), à Appenzell, il écrit sur les maladies des mineurs (1533) ; dans les villes d'eau (dont Pfäffers) il étudie les bienfaits des eaux thermales (1535), fondant ainsi la médecine professionnelle et la balnéologie.

Il publie à Augsbourg, en août 1536, Prognostication des 24 années à venir, écrit en 1530 ou 1531. En sept. 1536, il termine et publie à Ulm Die grosse Wundartzney (La grand chirurgie), il retrouve la gloire. Il écrit son ouvrage principal en philosophie : La Grande Astronomie, ou la philosophie des vrais sages, Philosophia sagax (1537).

Encore déçu par sa ville de Villach, qui ne publie pas ses livres comme promis, il part pour Klagenfurt (1540), puis vers la ville qu'il aime tant : Salzbourg, où l'appelle en avril 1541 l'archevêque-duc Ernest de Bavière, friand de sciences occultes. Il rédige son testament. Il meurt, à l’âge de 48 ans, d'un cancer du foie ou bien atteint par des émanations de mercure tant de fois respirées, à Salzbourg, le 24 septembre 1541. Son corps est inhumé, conformément à ses dernières volontés, dans le cimetière de l'église Saint-Sébastien de Salzbourg. Ses restes se trouvent aujourd'hui dans une tombe située sous le porche de l'église, avec ces mots : Pax vivis - requies aeterna sepultis. « Paix aux vivants - repos éternel aux défunts ».

Sa devise était Alterius non sit qui suus esse potest. « Ne soit d'un autre qui peut être sien. Qu’il n’appartienne pas à autrui, celui qui peut s’appartenir à lui-même » (portrait par Augustin Hirschvogel, 1538).

Paracelse n'était pas rosicrucien, pour une simple raison chronologique : le courant Rose-Croix commence en 1614. Et la Fama Fraternitatis du manifeste rose-croix de 1614 dit de Paracelse : « ...bien qu'il ne soit pas entré dans notre Fraternité ». En revanche, la Rose-Croix s'inspire de Paracelse. : notion de Livre de la nature (Liber mundi), recherche de rénovation, combinaison des symboles de la rose et de la croix, etc.

En 1578, la Sorbonne condamna 59 thèses de Paracelse.

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