Papyrus Ebers - Définition

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Introduction

une page du papyrus Ebers

Le papyrus Ebers est l'un des plus anciens traités médicaux qui nous soit parvenu : il aurait été rédigé au XVIe siècle av. J.-C., pendant le règne d'Amenhotep Ier. D'autres égyptologues donnent des dates plus récentes et citent plutôt le règne d'Amenhotep III au XIVe siècle ou XVe siècle avant notre ère (date variable selon les égyptologues).

Découvert par Edwin Smith à Louxor en 1862, il fut acheté ensuite par l'égyptologue allemand Georg Moritz Ebers, à qui il doit son nom et sa traduction. En 2008, il est conservé à la bibliothèque universitaire de Leipzig. C'est aussi un des plus longs documents écrits retrouvés de l'Égypte antique : il mesure plus de vingt mètres de long sur trente centimètres de large et contient 877 paragraphes, qui décrivent de nombreuses maladies dans plusieurs branches de la médecine (ophtalmologie, gastro-entérologie, gynécologie...) et les prescriptions correspondantes. Ce papyrus représente le premier document humain faisant référence au cancer.

La pharmacopée égyptienne de l'époque faisait appel à plus de 700 substances, tirées pour la plupart du règne végétal : safran, myrrhe, aloès, feuilles de ricin, lotus bleu, extrait de lys, suc du pavot somnifère, huile de baumier, résine, encens, jusquiame, chanvre, etc. Parmi les autres substances citées, on trouve aussi : "de la poussière de statue, des carapaces de scarabée, des queues de souris, du poil de chat, des yeux de porc, des orteils de chien, du lait mammaire, de la semence humaine, des yeux d’anguille et des entrailles d’oie", etc.

Connaissance médicale

Le papyrus Ebers est écrit en égyptien hiératique et représente la plus volumineuse compilation de connaissances médicales de cette époque connues à ce jour. Le parchemin de 110 pages, qui est long de 20 mètres, contient plus de 700 formules magiques et remèdes. Il contient d'innombrables incantations ayant pour but de détourner les démons qui causent les maladies, mais il démontre aussi une longue tradition de connaissances empiriques et d'observations.

Le papyrus contient un « traité sur le cœur ». Il y est noté que le coeur est le centre d'irrigation du sang, avec des vaisseaux attachés à tous les membres du corps. Les Égyptiens semblaient avoir quelques connaissances sur les reins et faisaient du cœur le point de rendez-vous d'un certains nombres de vaisseaux, transportant tout les fluides du corps - sang, pleurs, urine et sperme.

Les désordres mentaux sont détaillés dans un chapitre du papyrus appelé le « livre des cœurs ». Des pathologies tel que la dépression et la démence y sont décrites. Ces descriptions suggèrent que les égyptiens ne faisaient pas de distinction de principe entre les maladies mentales et les maladies physiques.

Le papyrus contient aussi des chapitres sur la contraception, le diagnostique de grossesse, et d'autres sujets de gynécologie, de troubles intestinaux, de parasites, de problèmes oculaires, de peau et de dentition, ainsi que des traitements chirurgicaux pour les abcès et les tumeurs, les fractures osseuses et les brulures.

Exemples de remèdes

Exemples de remèdes issus du papyrus Ebers:

  • Asthme : une mixture d'herbes chauffée sur une brique de sorte que le patient puissent en respirer les vapeurs.
  • Ventre : pour les troubles gastriques : du lait de vache, des grains et du miel, réduit en purée, tamisé et cuit, puis pris en quatre portions.
  • Intestins : pour l'évacuation des intestins : mélilot, dattes, l'ensemble réduit en huile, puis oins sur les parties malades. 
  • Cancer : face à une « tumeur contre le dieu Xenus », il recommande « tu ne fera rien contre ça ».
  • Les habits : les habits peuvent être protégés des souris et des rats en y appliquant des matières grasses des chats.
  • Les échardes : appliqué sur les échardes, un baume fait de sang de vers et de fumier d’âne. Le fumier étant chargé des spores [du bacille Clostridium tetani], une simple écharde avait souvent pour résultat une mort horrible des suites du tétanos.
  • La mort : la moitié d'un oignon et la mousse d'une bière était considéré comme un remède délicieux contre la mort.
  • La dracunculose (ver de Guinée): enrouler l'extrémité émergentes du ver autour d'un bâton et l'extraire lentement (3500 ans plus tard, cela reste le traitement standard).
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