Les papillons dans la peinture
Les papillons ou lépidoptères semblent absents des peintures et gravures de la préhistoire mais sont par la suite régulièrement représentés, sur l'ensemble des continents, dans les œuvres d'art de nombreuses cultures ou civilisations.
Dans la peinture occidentale, on les rencontre à partir du XVe siècle, figurés de façon plus ou moins réaliste, dans la peinture italienne mais aussi dans la peinture flamande ou hollandaise.
Les papillons sont ensuite particulièrement présents dans les natures mortes du XVIIe siècle. Minutieusement peints, ils sont alors, en général, aisément identifiables.
Les œuvres des siècles suivants les évoquent encore sporadiquement. Sans les ignorer, les peintres du XXe siècle ne les représentent plus que de façon très stylisée.
Dans l'Égypte pharaonique, des papillons sont notamment représentés à Thèbes vers 3 000 ans avant notre ère dans la tombe de Neferhotep dont un fragment est conservé au Musée du Louvre, vers 1564-1320 dans celle de Menna dans la vallée des rois, vers 1422 avant notre ère dans celle de Nakht, parmi des oiseaux, et vers 1370 avant notre ère dans celle du scribe et médecin Nebamon (Dra Abou el-Naga) vers 1370 avant notre ère (« Chasse aux oiseaux dans les marais »). Essentiellement présents dans des « scènes lacustres », ils « sont souvent aussi exactement rendus que s'ils avaient été repris d'un livre d'histoire naturelle », observe l'égyptologue Sir Walter Evans, mais apparaissent aussi très schématiquement dessinés. Un papillon est également figuré, vers 2450 avant notre ère, sur un bas-relief funéraire du mastaba de Ni-Ankh-Khnoum et Khnoumhoteb à Saqqara.
Ches les Aztèques, il semble qu'un papillon encercle sa bouche dans certains portraits de Xochipilli, dieu du printemps et de la régénération. Un autre, imaginaire, est visible au centre d'un éventail de plumes provenant du trésor de Moctezuma. Un bijou en forme de papillon, découpé dans une feuille d'or a par ailleurs été trouvé dans une urne précolombienne du site de La Tolita en Équateur.
En Afrique quelques masques semblent être associés à des rites implorant la venue des vols de papillons, qui surviennent généralement après les premières pluies.
De façon générale les croyances de nombreuses cultures associent les papillons au monde surnaturel. Ils sont souvent considérés comme la matérialisation des âmes des morts. Le même mot désigne ainsi, en grec ou en malgache, le papillon et l'âme.