Paon du jour | |||||||||
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Classification | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Arthropoda | ||||||||
Classe | Insecta | ||||||||
Super-ordre | Endopterygota | ||||||||
Ordre | Lepidoptera | ||||||||
Famille | Nymphalidae | ||||||||
Sous-famille | Nymphalinae | ||||||||
Genre | |||||||||
Inachis Hübner, 1819 | |||||||||
Nom binominal | |||||||||
Inachis io (Linnaeus, 1758) | |||||||||
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Le paon du jour (Inachis io (L., 1758) est un insecte lépidoptère de la famille des nymphalidés, famille la mieux représentée en France pour les diurnes (rhopalocères) avec 130 d'espèces. Il est le seul représentant du genre Inachis. Il est très commun dans toute l'Eurasie tempérée, jusqu'au Japon. On rencontre souvent les chenilles groupées sur des massifs d'orties desquelles elles se nourrissent.
Inachis io (Linnaeus, 1758)
Synonyme Nymphalis io et Vanessa io
C'est le seul représentant du genre Inachis.
Le paon du jour se nomme Peacock en anglais, Mariposa pavo real en espagnol, Tagpfauenauge en allemand, Occhio di pavone en italien, dagpauwoog en néerlandais et Rusałka pawik en polonais.
Le Paon du jour est bivoltin, univoltin ou trivoltin.En majorité leur période de vol s'étale de juin à août. Puis il entre en diapause entre fin juillet et début octobre. Ces dates sont totalement tributaires des conditions atmosphérique. Inachis io a la particularité d'hiverner à l'état adulte. Cette période terminée, il vole dès février/mars dans les zones où le climat lui permet 2 ou 3 générations (hormis en montagne où il n'en a qu'une). Suivra, dans ces zones, une première génération printanière, laquelle en donnera une seconde, à la fois estivale et hivernante, observable d'août à mai.
Sur le continent, la larve de Paon du jour affectionne tout particulièrement l'Ortie dioïque et le houblon alors que dans les îles méditerranéennes comme Samos, elle se reporte sur la Pariétaire officinale, l'Ortie étant absente. Les adultes, quant à eux, butinent une grande variété de nectars issus des chatons de Saules, du Buddleia de David, de pissenlits, de marjolaines, du sureau yèble, de l'Eupatoire chanvrine, de violette et de trèfles ; ils utilisent également la sève de certains arbres et du fruit putréfié.
D'autres Papillons ont également pour plante hôte de leurs larves, l'Ortie dioïque ; ce sont le Vulcain (Vanessa atalanta), la Vanesse du chardon (Cynthia cardui), le Robert-le-Diable (Polygonia c-album), la Carte géographique (Araschnia levana)
Des Hyménoptères (Ichneumonidés,) et des Diptéres (Tachinaires ou Sarcophages) peuvent parasiter les chenilles juste avant leur nymphose afin d'héberger et de nourrir leurs larves respectives.
Contrairement à bon nombre de lépidoptères, il ne présente pas de variations géographiques, ou saisonnières, d'où une remarquable stabilité morphologique sur l'ensemble de son aire.
Le Paon du jour adulte (imago) est de taille moyenne (entre 5 et 6 centimètres du bout d'une aile à l'autre). Il est aisément identifiable par ses ocelles (œil) vives sur un fond vermeil qui rappellent celles des plumes de paon (d'où son nom vernaculaire). Le revers brun de ses ailes lui permet de se glisser au sein des feuilles mortes sans qu'il soit visible. Les ocelles sont exposées lorsque le papillon est troublé par un prédateur tel qu'un oiseau. Cette démonstration brutale de l'éclat de ses ailes accompagnée par l'effleurement des ailes ouvertes (qui créé un bruit de sifflement), effraie et repousse l'importun. En effet, les ailes ouvertes évoquent mimétiquement un regard de chat, ce qui peut surprendre ou décourager le prédateur, assez longtemps pour que le Paon du jour puisse prendre la fuite.
Après l'accouplement, le paon du jour pond ses œufs par séries, jusqu'à 500 individus à la fois amassés au revers des feuilles de la plante nourricière (majoritairement des Orties dioïques). Les oeufs sont de couleur pâle, allant du jaune au vert.
Les chenilles sont très variables suivant leur différents stades. Tout juste nées, elles n'excèdent pas 3 mm. Leur grosse tête noire et luisante est disproportionnée par rapport à leur petit corps blanc-verdâtre. Petit à petit, les proportions s'équilibrent et leur coloration vire au vert/brun. Enfin, elles acquièrent leur morphe définitive à savoir une robe noire-brillante ornée de rangées de soies épineuses agrémentées de séries de points blancs sur chaque segment. À ce stade, elles atteignent à peine le centimètre mais au bout de 4 semaines d'une voracité effrénée, elles pourront dépasser les 4cm de long. Malgré leur aspect de "barbelé", elles sont d'une totale innocuité (non urticantes et non vulnérantes). À terme, la chenille, jusqu'alors grégaire et vorace, cesse de s'alimenter et part en errance à la recherche d'un endroit pour se nymphoser.
Les colonies se rencontrent de mai à septembre.
Après avoir trouvé un support idéal, la chenille s'y amarre par sa dernière paire de patte et se laisse pendre la tête en bas. En un peu moins de 2 jours, les organes internes de la chenille vont se métamorphoser en chrysalide. L'enveloppe corporelle va alors se fendre dorsalement et la laisser apparaitre. Au contact de l'air, la chrysalide va se durcir et se pigmenter. Une métamorphose tout aussi complexe que la première va alors se dérouler durant environ 2 semaines, les organes de l'insecte adulte se substituant cette fois-ci à ceux de la chrysalide. La dépouille que formera bientôt la chrysalide s'ouvre alors ventralement, laissant apparaitre l'imago, stade terminal du papillon. Sous la pression de l'hémolymphe circulant dans les nervures, les ailes initialement "fripées" vont se déployer peu à peu (de l'ordre de 5 à 10 min) et gagner en rigidité. L'envol se fera après le durcissement des téguments, et l'élimination du méconium, déchet organique liquide et plus ou moins rougeâtre.