Palerme - Définition

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Économie

Palerme est un grand centre tertiaire. Etant la capitale de la Sicile, de nombreuses administrations ont leur siège dans la ville. Le tourisme tient également un rôle important, grâce à son climat et à son très riche patrimoine culturel. L'industrie et l'agriculture sont moins développées.

Histoire

Antiquité

La ville est fondée aux alentours du VIIIe siècle av. J.-C. par des commerciaux Phéniciens dans un port naturel. Pendant la Première Guerre punique, Palerme est un important bastion pour Carthage jusqu'à ce qu'elle soit conquise par les Romains en 245 av. J.-C..

Le nom latin qui a donné Palerme était Panormus. Ce nom d'origine grecque et maritime (Panormos) signifie en effet « Hâvre de sûreté universelle ».

Sous l'empereur Auguste, des légionnaires romains sont stationnés dans la ville. La Sicile était dans l'Antiquité une île où la langue dominante était le grec ancien, notamment sur la partie orientale. Palerme se situait à la frontière avec la zone où le grec était parlé. Lorsque les Vandales fondent leur empire, en 439, avec l'actuelle Tunisie comme centre et Carthage pour capitale, la Sicile est envahie à plusieurs reprises et les Vandales tentent de l'annexer définitivement.

Moyen Âge

Zisa
Palais des Normands

En 535, la ville passe de nouveau aux mains des Romains d'Orient. Sous l'Empire byzantin, Palerme connaît une période florissante, qui dure deux siècles.

Au cours du IXe siècle elle passe sous la domination des musulmans. Elle devient alors la capitale de l'île. L'arabisation et l'islamisation furent d'autant plus radicales qu'une importante immigration berbère suivit les famines qui ravagèrent l'Afrique du Nord de 1004 à 1040. Palerme reste musulmane de 831 à 1071 et l'influence musulmane de cette époque est encore visible dans l'architecture de la ville. Palerme devient rapidement une importante ville commerciale et culturelle, connue dans le monde musulman pour ses nombreuses mosquées (plus de 300 selon le voyageur Ibn Hawqal) de plus les juifs et les chrétiens de la ville n'y étaient pas persécutés à condition de payer la taxe.

La domination arabe confirmera la supériorité de la ville sur les autres cités de l'émirat de Sicile, et une des plus peuplées de la Méditerranée. Le Théodose Monaco parle de plus de 300 000 habitants.

Les dirigeants musulmans lancent un vaste plan agraire en développant la culture des agrumes, du papyrus et du coton, mais ils construisent aussi des nouveaux bâtiments encore visibles de nos jours. La ville devient rapidement un port incontournable dans le trafic en Méditerranée.

Sous les Normands, à partir de 1072, d'autres monuments hors du commun sont construits. Roger II de Sicile établit une cour, où il fait travailler des savants arabes, comme le géographe Al-Idrisi, qui établit une mappemonde synthétisant le savoir cartographique de l'époque.

En 1194, Palerme passe sous la domination des Hohenstaufen. Frédéric II transforme alors la ville en un lieu de résidence fastueux. Palerme voit sa vie culturelle bouillonner, Frédéric II maintenant l'osmose entre les cultures grecque, musulmane et latine.

L'un des évènements notables survenus sur l'île au Moyen Âge fut les Vêpres Siciliennes. En 1282, des Français de Sicile furent massacrés par les habitants au cours d'une révolte. A Palerme, 2 000 Français trouvèrent la mort lors de cette Pâque sanglante, et au total au moins 10 000 Français furent massacrés.

Temps modernes

Par la suite, la ville fut occupée par les Aragonais, les Autrichiens et les Bourbons. Sous les Espagnols, la population passa de 30 000 habitants au milieu du XVe siècle à 135 000 à la veille de la peste de 1656. Aux XVIe et XVIIe siècles, Palerme se pare de nombreux monuments de style baroque dont beaucoup sont encore intacts de nos jours. En 1648 éclate une émeute de la faim : les artisans obtiennent de nouveaux privilèges.

Les Bourbons unissent la Sicile au royaume de Naples en 1734 ; Palerme devient une simple ville de province, la cour royale se trouvant à Naples. La ville et ses palais tombent en désuétude. Le 12 janvier 1848, Palerme est la scène des premiers bouleversements révolutionnaires d'Europe et tient tête aux Napolitains jusqu'en mai 1849.

Depuis l'unification italienne

Villa Igiea (it), l'une des nombreuses propriétés de la famille Florio (it), aujourd'hui hôtel cinq étoiles de Palerme.

En 1860, l'expédition des Mille de Garibaldi arrive à Palerme et parvient à l'annexer ainsi que l'ensemble de la Sicile au Royaume d'Italie, nouvellement unifié. C'est l'occasion d'une seconde chance. Palerme est à nouveau le centre administratif de la Sicile, et un certain développement industriel et économique voit le jour, soutenu par les deux grandes familles de Palerme, les Florio (it), représentés à partir de 1891 par Ignazio Florio Jr., l'une des plus grosses fortunes d'Italie, et de l'autre côté par les Whitaker, propriétaires de la villa qui deviendra le Grand Hôtel des Palmes, où Wagner dirigea à l'hiver 1881-82 son dernier opéra, Parsifal. L'influence des Florio est telle que la presse désigne Palerme sous le nom de « Floriopolis », tandis que la haute société européenne de la Belle Époque afflue dans la ville admirer son opulence.

Une émeute a lieu en 1866, réprimée par la Garde nationale, dont fait partie le futur mafieux Antonino Giammona. Trois ans plus tard, le préfet de police de Palerme nommé en 1867, Giuseppe Albanese, est poignardé sur une place de Palerme: il fut blessé par un mafieux qu'il avait essayé de faire chanter. En 1871, Albanese sera inculpé et acquitté du meurtre de deux bandits par manque de preuves. Cinq ans plus tard, l'élu sicilien Giovanni Nicotera est nommé ministre de l'Intérieur. Nicotera, comme bien d'autres hommes politiques, s'appuie sur un système étendu de clientélisme et de fraude électorale (il obtint toutes les voix des électeurs de sa circonscription de Salerne sauf une). L'exemple le plus caricatural de celui-ci demeure toutefois celui du conseiller municipal de Palerme et député Raffaele Palizzolo, qui sera accusé au tournant du siècle d'avoir commandité le meurtre de l'ex-gouverneur de la Banco di Sicilia (it), le marquis Emanuele Notarbartolo (it).

Au cœur de la Conca d'Oro, Palerme s'enrichit en effet grâce, notamment, à ses exploitations de citronniers, culture capitaliste nécessitant de lourds investissements et dans laquelle s'infiltre la mafia émergente. Ignazio Florio Jr. est ainsi au centre d'un vaste empire, allant des chantiers navals au vin Marsala en passant par la Société de navigation italienne (SNI), l'une des plus grosses flottes commerciales européennes qui se trouve à la fin du XIXe siècle au centre d'un scandale lié à la Banco di Sicilia (it). Florio est aussi l'actionnaire majoritaire de la Navigazione Generale Italiana (en) formée avec le Génois Raffaele Rubattino (it).

Au début du XXe siècle, Palerme commence à s'étendre en dehors des murs de la ville, vers le nord surtout le long du nouveau boulevard, la Via della Libertà. Sur l'avenue se construisent de nombreuses villas de style Art Nouveau, dont certaines sont de l'architecte Ernesto Basile.

Palerme survit pendant la période fasciste sans subir de dégâts mais l'invasion des Alliés en juillet 1943 s'accompagne de bombardements massifs qui détruisent complètement le port et ses quartiers environnants. Soixante ans plus tard, le centre-ville n'est pas encore complètement reconstruit et les bâtiments détruits font partie du paysage.

En 1947, la Sicile devient une région autonome et Palerme est à nouveau le siège du Parlement. Le développement économique et social de la ville a été freiné par les activités de la Mafia qui a fait « main basse sur la ville », titre du film de Francesco Rosi (1963), lors du sac de Palerme. Vito Ciancimino, très proche des Corleonesi (Bernardo Provenzano, etc.) est ainsi élu maire de Palerme en 1970, avant de devoir démissionner en 1971, tout en restant une personnalité influente de la ville. Palerme fut célèbre pour ses multiples règlements de compte entre clans, atteignant un sommet en 1981-1982. Elle fut néanmoins marquée par les actions des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, assassinés en 1992 et qui ont donné leur nom à l'aéroport de Punta Raisi (Falcone-Borsellino), et du maire Leoluca Orlando entre 1985 et 2000.

Bien que la ville se développe de manière assez anarchique vers le sud et que la pauvreté s'y étende, Palerme reste une ville avec trois millénaires d'histoire derrière elle, de magnifiques palais et églises, des marchés riches en couleur, une cuisine fabuleuse et une variété culturelle unique.

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