Palais du parlement de Bretagne - Définition

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Introduction

Palais du parlement de Bretagne
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Présentation
Période ou style Architecture classique
Type Palais de justice
Architecte Germain Gaultier, Salomon de Brosse
Date de construction 1618-1655 ; 1726
Protection Classé Monument historique
Géographie
Latitude
Longitude
48° 06′ 46″ Nord
       1° 40′ 40″ Ouest
/ 48.11277778, -1.67777778
 
Pays France France
Région Drapeau de la Bretagne Bretagne
Localité Rennes
 
Ille-et-Vilaine department relief location map.jpg
Palais du parlement de Bretagne

Le palais du parlement de Bretagne, souvent désigné par parlement de Bretagne, est un bâtiment situé à Rennes, en Ille-et-Vilaine, et qui fut le siège du parlement de Bretagne de sa construction jusqu'à sa dissolution par la Révolution française en février 1790, en dehors des séances tenues à Nantes au XVIe siècle et de son exil à Vannes à la fin du siècle suivant.

L'édifice devient la cour d'appel de Rennes en 1804. Ce monument a été entièrement restauré après l'incendie du 5 février 1994, conséquence d'un incident lié aux violentes manifestations de marins-pêcheurs. Dans des locaux adaptés aux exigences du XXIe siècle, la cour d'appel de Rennes a pu reprendre l'activité qu'elle y déployait depuis près de deux siècles ; les autres exercices de la justice se déroulant plutôt dans la cité judiciaire inaugurée en 1983.

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Situation

Le palais du parlement de Bretagne est situé dans le centre-ville de Rennes, au nord de la Vilaine. Il fait face à la place du parlement de Bretagne et est encadré à l'est par la rue Hoche et au nord et à l'ouest par la rue Salomon de Brosse. On accède au sud de la place par la rue de Brillac depuis la place de la mairie. L'adresse officielle est 6, place du Parlement de Bretagne.

Description

« 

Le palais de Juſtice, que les Rennois placent au rang des curiosités de leur ville, eſt d'une ordonnance froide & qui n'a aucun caractère ; il eſt mal couronné. Le (ſoi-diſant) grand Eſcalier eſt petit & mal placé. La cour de l'intérieur eſt fombre & d'une mal-propreté dégoûtante : elle eſt occupée par des Tonneliers & des Marchands de vin, qui y vendent en détail : rien n'eſt moins noble aſſurément.
Quelques-unes des Salles font d'une belle proportion, boiſées é décorées avec goût : De ce nombre eſt le Parquet civil, & la première Chambre des Enquêtes. Les Plafonds de ces Salles ſont traités en Peinture : celui de la Chambre Criminelle a beaucoup de mérite. On remarquera dans les Salles que nous venons de noter, des Cheminées de marbre enrichies de Bas-reliefs, d'une touche fort eſtimable.

 »

— De La Roque, 1775

L'extérieur

La Force et la Loi.
L'Éloquence et la Justice.

Le palais du parlement de Bretagne est un lieu hautement symbolique de la justice et de l'union de la Bretagne à la France.

Le palais du parlement de Bretagne est un château à quatre pavillons d'angle. La circulation se fait en galerie autour de la cour intérieure, construite en brique et tuffeau. La composition du bâtiment suit un rythme ternaire, avec au rez-de-chaussée une structure de granite et à l'étage l'utilisation de la pierre blanche. Originellement, un grand escalier permettait aux parlementaires d'accéder immédiatement à l'étage noble sans passer par le rez-de-chaussée, qui servait avant tout de prison. La façade est ornée de deux panneaux au niveau des portes, rajouté par Jacques Gabriel.

Le toit, de forte pente, est orné d'une balustrade à sa base et au sommet d'une grande galerie de faîtage avec l'alternance des emblèmes bretons (l'hermine) et français (la fleur de lys) qui symbolise l'union à France de la Bretagne. La charpente était à deux niveaux avant l'incendie de 1994, on la surnommait « la forêt ». Depuis la restauration suite à l'incendie de 1994, c'est une charpente métallique qui revêt le toit. Au sommet du toit, quatre statues dorées d'1m70 représentent, d'ouest en est, la Loi, la Force, l'Éloquence et la Justice.

Cour intérieure du palais.

Les décorations intérieures

Le rez-de-chaussée

Les salles les plus ouvragées se trouvent à l'étage. Le rez-de-chaussée servant de prison et pour les tâches administratives, il ne fut pas décoré. On accède à l'étage par la cour intérieure.

Le premier étage

La salle des pas perdus

La salle des pas perdus a été entièrement refaite suite à l'incendie de 1994 : elle se trouvait juste en dessous du foyer. On y accède par une porte monumentale représentant la Justice et la Force. C'est originellement une salle d'attente et n'est actuellement plus qu'un lieu de passage vers les autres pièces ou parties du palais. C'est une très grande pièce de 36,60 mètres de long pour 12,80 mètres de large. La voûte formant le plafond culmine à treize mètres de haut et repose sur des pieds de sept mètres surmontés d'une corniche corinthienne. Au centre du plafond, une représentation des armoiries du royaume de France et de la Bretagne encadrés par dix génies et les symboles du Saint-Esprit symbolise à nouveau l'union de la Bretagne à la France.

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La Grand'Chambre
La Grand'Chambre.
Traces laissées volontairement par les restaurateurs en mémoire de l'incendie.

La Grand'Chambre est la pièce la mieux conservée du palais. Protégée de l'incendie par les autres salles, elle a en outre bénéficié de la protection d'un lit de briques réfractaires, situé entre le plafond et la charpente, installé lors d'une restauration par l'architecte Laloy au XIXe siècle.

Le plafond à caissons (flotté de Paris jusqu'à Rennes lors de sa construction) et toutes les peintures le composant est conçu par Charles Errard en juin 1656 : il fournit des dessins pour l'ensemble du décor et des tapisseries. C'est Noël Coypel qui s'occupe de la réalisation de la totalité des peintures d'après les indications de Errard. Elles arrivent par bateaux à Rennes en 1662 et l'ensemble du plafond est achevé en 1665.

Le plafond est un ensemble de peintures organisées autour d'une œuvre hexagonale centrale : La Justice, ou Minerve. Quatre médaillons circulaires sur chaque coin du plafond (La Justice arrachant son masque à la Fraude, La Piété et la Foi du Serment, Minerve chassant la Calomnie, L'Autorité de la Loi) sont reliés par des caissons intermédiaires (La France protégeant la Justice et La Bretagne protégeant L'Innocence) sur le petit côté de la salle. Sur le grand côté, deux tableaux oblongs encadrent l'octogone central : La Sincérité et La Félicité publique. Entre ceux-ci et les médaillons, on trouve quatre tableaux trapézoïdaux mettant en scène la justice et peint sur bois en camaïeu sur fond d'or par Charles Errard. Le décor est l'un des rares témoignages des décors monumentaux du XVIIe siècle, les exemplaires parisiens ayant disparu.

Des loges ont été aménagées spécialement en cas de visites royales (mais ceux-ci ne les employèrent jamais). Sur les murs, une tapisserie représente une abeille et la lettre N, symboles de Napoléon III. Une unique tapisserie représente la mort du connétable Du Guesclin, rescapée en 1994 de l'incendie du palais du parlement de Bretagne et en 1997 de l'incendie de l'atelier de restauration Bobin où l'ensemble des tapisseries avait été envoyé. Il s'agissait d'un ensemble de tapisseries réalisées d'après les cartons d'Édouard Toudouze, puis à la mort de celui-ci par Auguste-François Gorguet par la manufacture des Gobelins.

La salle du conseil de la Grand'Chambre

La salle du conseil de la Grand'Chambre ou première chambre civile fut décorée par Jean-Baptiste Jouvenet en 1694 et 1695. Le plafond, muni d'un système de compartimentage boisé et mouluré par François Gillet et Pierre Dumesnil entre 1670 et 1679, est de nouveau orné d'un Triomphe de la Justice octogonal, encadré par quatre médaillons représentant l'Étude, la Connaissance, l'Équité et la Piété. Cette salle a surtout été détériorée par l'eau employée par les pompiers pour éteindre l'incendie. Elle est actuellement employée comme salle de formation. L'emplacement des tableaux perdus est resté vide. Des propositions pour « remplir les trous » avec une photo-impression représentant les œuvres ou avec un damas ont été étudiées, puis rejetées.

La salle de la cour d'appel
Le Triomphe de la Justice.

Elle fut tout d'abord la chambre des enquêtes puis la deuxième chambre civile avant de devenir la cour d'appel. Le décor est exécuté par Louis-Ferdinand Elle le Jeune choisi par les parlementaires en 1706, bien que les menuiseries en place, exécutées par le menuisier Pierre Dumesnil et le sculpteur Français Gillet, datent de 1669 et demandent au peintre une certaine adaptation.

En forme de losange, l'œuvre centrale représente La Justice implorant la religion. A chaque coin de losange, on retrouve un attribut de la Justice peint dans des médaillons circulaires : la balance et le glaive, l'œil de la Justice, le faisceau de licteur et le livre de la loi. Les coins du plafonds sont ornés de quatre toiles figurant les vertus de la Justice (L'Abondance, La Religion, La Vérité et La Loi).

La salle de la Cour d'appel possède une horloge du XVIIIe siècle toujours en état de marche, mais arrêtées pendant les procès pour ne pas perturber l'audience. La cheminée est ornée d'un tableau représentant La Chalotais.

La salle de la cour d'assises
La cour d'Assises.

La salle de la cour d'assises est plus sobre que les précédentes. Les décorations du plafond représentent simplement un ciel parsemé de nuages. La salle a de plus été équipée pour répondre aux besoins de sa fonction actuelle : une vitre blindée protège l'emplacement de l'accusé. Là-encore l'emplacement des tableaux perdus reste vide.

La salle Félix-Armand Jobbé-Duval

La salle Félix-Armand Jobbé-Duval est actuellement une salle de réunion, mais elle fut l'ancienne chancellerie et le greffe des présentations du temps de Salomon de Brosse, puis la troisième chambre civile avant l'incendie. C'est la dernière salle à avoir été décorée par Félix-Armand Jobbé-Duval au milieu du XIXe siècle. Cet artiste rennais se démarqua en peignant un triomphe de la vérité comme décoration centrale (ce qui est révélateur de l'influence des Lumières). Sur chaque coin du plafond, un médaillon représente la Force, la Connaissance, la Prudence et l'Éloquence. Les médaillons sont reliés par des frises en camaïeu bleu sur treillis d'or et représentant des scènes en opposition : le Travail et l'Oisiveté entre la Connaissance et l'Éloquence, l'Aumône et l'Avarice entre la Force et la Connaissance, l'Union et la Discorde entre la Prudence et la Connaissance, le Savoir et l'Ignorance entre l'Éloquence et la prudence.

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