Palais de Westminster - Définition

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Introduction


Le palais de Westminster vu depuis le London Eye
Coordonnées 51° 29′ 58″ Nord
       0° 07′ 29″ Ouest
/ 51.49944, -0.12472
Pays Royaume-Uni Royaume-Uni
Subdivision
Région** Europe et Amérique du Nord
Type Culturel
Critères (i) (ii) (iv)
Superficie 10,26 ha
Numéro d'identification 426
Année d’inscription 1987

Le palais de Westminster (Palace of Westminster en anglais), également désigné sous le nom de Chambres du Parlement (Houses of Parliament), est le lieu où siègent la Chambre des communes et la Chambre des Lords du Royaume-Uni. Le palais borde la rive nord de la Tamise et se situe dans l’arrondissement londonien de la Cité de Westminster.

L’édifice servait à l’origine de résidence royale, mais aucun monarque anglais ou britannique n’y a plus vécu depuis le XVIe siècle. La plus vieille section du palais, Westminster Hall, remonte à l’an 1097. Cependant, la plus grande partie du bâtiment date du XIXe siècle : l’ancien Palais de Westminster, en effet, fut presque entièrement détruit par un incendie survenu le 16 octobre 1834. L’architecte responsable de la reconstruction, Sir Charles Barry, inscrivit le nouveau bâtiment dans le plus pur style néogothique, en référence à l’époque des Tudor. L’une des attractions les plus célèbres du palais de Westminster est sa tour de l'Horloge (Clock Tower), qui abrite Big Ben.

Le palais, immense complexe de plus de mille pièces, contient bien sûr les salles de la Chambre des Lords et de la Chambre des communes, mais aussi les bureaux des commissions parlementaires, des bibliothèques, des vestibules, des salles à manger, des bars ou même des gymnases. Il est le lieu d’importantes cérémonies officielles, et tout particulièrement celle chaque année de l’ouverture de la session parlementaire (le State Opening of Parliament). Le palais de Westminster est étroitement associé dans les esprits aux deux chambres parlementaires, comme en témoigne parfois l’utilisation du terme Westminster pour désigner le Parlement.

Histoire

Le palais de Westminster (à droite) se situe au bord de la Tamise, au cœur de Londres.

En raison de sa situation privilégiée au bord de la Tamise, le palais de Westminster a revêtu une grande importance stratégique tout au long du Moyen Âge. Des bâtiments ont occupé ce site depuis au moins la période anglo-saxonne : connu alors sous le nom d’île de Thorn (Thorn Ey devenue Thorney Island), l’endroit pourrait avoir servi pour la première fois de résidence royale à l'époque de la domination danoise, sous Knud Ier le Grand (1016 – 1035). L’avant-dernier roi saxon d’Angleterre, Édouard le Confesseur édifia un palais royal sur l’île de Thorney, immédiatement à l’ouest de la cité londonienne et à peu près à la même époque que l’abbaye de Westminster voyait le jour (entre 1045 et 1050). L’île et ses environs prirent rapidement le nom de Westminster, en contraction des mots anglais West Monastery (« monastère de l’Ouest »). Suite à l’invasion normande de 1066, Guillaume le Conquérant s’installa dans la tour de Londres, mais lui préféra vite Westminster. Il ne subsiste aujourd’hui aucune trace des bâtiments qui existaient à l’époque des Anglo-Saxons et de Guillaume. Les plus anciennes sections subsistantes du palais, Westminster Hall et le Grand Hall, datent du règne du successeur de Guillaume le Conquérant, le roi Guillaume II le Roux.

Carte de Londres réalisée en 1746 par John Rocque. (détail)

Le palais de Westminster fut la résidence principale des rois d’Angleterre jusqu’à la fin de l’ère médiévale. Beaucoup d’institutions publiques y virent le jour, en même temps qu’évoluait la nature du régime. L’ancêtre du Parlement anglais, par exemple, le Curia Regis (« Conseil royal »), se réunissait à Westminster Hall, sauf lorsqu’il devait suivre le roi dans un autre palais. Quant au Parlement modèle (Model Parliament), le premier parlement officiel d’Angleterre, il fut convoqué au palais par Édouard Ier en 1295. Depuis lors, le palais a abrité, sauf à de rares exceptions, toutes les sessions parlementaires.

Westminster est resté la résidence londonienne principale des rois anglais jusqu’à ce qu’un incendie détruise une partie du bâtiment en 1529. En 1530, le roi Henri VIII s’arrogea le palais de York au détriment de son ancien propriétaire, le cardinal Thomas Wolsey, un puissant ministre tombé en disgrâce. Henri rebaptisa l’endroit en palais de Whitehall, et l’utilisa par la suite comme résidence principale. Bien que Westminster reste officiellement un palais royal, il fut dès lors utilisé en tant que siège des deux chambres parlementaires et en tant que tribunal.

Étant donné son passé de résidence royale, le palais de Westminster ne contenait aucune salle ayant vocation à accueillir les deux chambres : les cérémonies officielles telles que la cérémonie d’ouverture du Parlement se tenaient ainsi dans la Chambre Peinte (Painted Chamber), et la Chambre des Lords se réunissait dans la Chambre Blanche (White Chamber). Quant à la Chambre des communes, elle ne disposait d’aucune salle propre, ce qui la contraignait parfois à tenir ses débats à l’abbaye de Westminster, dans la salle capitulaire ou le réfectoire. Les Communes n’obtinrent un toit permanent que sous le successeur d’Henri VIII, Édouard VI, lorsqu’on leur concéda l’usage de l’ancienne chapelle royale de Saint-Étienne. Le Chantries Act de 1547, passé dans le cadre de la Réforme protestante, avait en effet procédé à la dissolution de nombreux ordres religieux tels que celui des chanoines de Saint Étienne, ce qui permit aux Communes de trouver à se loger. Des aménagements furent ensuite réalisés dans l’ancienne chapelle pour satisfaire aux besoins de la chambre basse.

J. M. W. Turner assista à l’incendie de 1834 et réalisa plusieurs toiles sur le thème, notamment cet Incendie des Chambres du Parlement (The Burning of the Houses of Parliament, 1835)

Le 16 octobre 1834, la majeure partie du palais disparut en fumée lors d’un incendie. Seuls Westminster Hall, la tour des Joyaux, la crypte de la chapelle Saint-Étienne et les cloîtres échappèrent à la destruction. Une commission royale fut désignée afin d’étudier les options s’offrant pour la reconstruction, et parvint à la conclusion que le nouveau palais devrait être reconstruit sur le même site dans un style soit gothique, soit classique. Cette alternative ne fut pas sans provoquer de vifs débats publics. Les partisans du classicisme avancèrent que l’architecture gothique était trop crue, ou en tout cas peu appropriée à un Parlement. Beaucoup cependant, dont Augustus Pugin, soutinrent que le gothique représentait la plus authentique architecture chrétienne, allant jusqu’à comparer par contraste le classicisme avec le paganisme de la Rome et de la Grèce antiques. L’art gothique était considéré par ailleurs comme typiquement national, à l’inverse du classicisme qu’on associait avec la France.

En 1836, après l’examen de 97 propositions rivales, la commission royale opta pour l’architecte Charles Barry et son projet de palais en style néogothique. La première pierre fut posée en 1840, puis la Chambre des Lords fut achevée en 1847 et la Chambre des Communes en 1852, date à laquelle Barry reçut le titre de chevalier. La plupart des travaux ont été réalisés avant 1860, mais certains éléments ne furent pas terminés avant la décennie suivante.

Le fonctionnement normal du palais de Westminster s’est interrompu en 1941, lorsque des bombardiers allemands détruisirent la Chambre des Communes. Sir Giles Gilbert Scott fut désigné comme nouvel architecte, et reconstruisit la chambre basse en restant très fidèle à l’œuvre de Charles Barry. Il acheva son travail en 1950.

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