L'oxyure a un cycle parasitaire intégralement digestif. Ce cycle commence par ingestion d'aliments contaminés, ou par le portage des doigts à la bouche, par des œufs embryonnés d'oxyures directement infestants. Les œufs ingérés éclosent dans l'estomac de l'homme, les larves migrent vers les intestins pour donner les adultes (région iléo-cæcale), où a lieu la reproduction sexuée. Deux à quatre semaines plus tard, les femelles commencent à émettre des œufs qui se retrouvent alors dans les selles. La ponte a lieu préférentiellement à la tombée de la nuit et au moment du coucher, ce qui explique notamment la symptomatologie chez les enfants. Les œufs sont auto-embryonnés à la ponte, ce qui signifie qu'ils sont directement contaminants dès leur émission. Une auto-réinfestation est donc possible, notamment chez les enfants et les personnes dont l'hygiène (des mains notamment) est limitée.
Le diagnostic est fait par identification des œufs dans les selles, ou plus rarement lors de l'émission de vers adultes, constatée par l'entourage (petits vers blancs). Cliniquement, le prurit anal doit faire penser à l'oxyurose dont le diagnostic de certitude sera obtenu par le test de Graham, plus simplement qualifié de scotch test, qui consiste à rechercher des œufs sur la marge anale en collant un morceau de ruban adhésif aux abords de l'anus. On peut ensuite constater la présence d'œufs sur le ruban adhésif par examen microscopique.
NB : Le scotch test doit s'effectuer en soirée ou le matin avant la toilette, c'est à cette période de la journée que la femelle d'Enterobius vermicularis descend vers l'anus pour y pondre.
Parasitose, habituellement bénigne, l'oxyurose atteint plus particulièrement les enfants qui jouent dans les bacs à sables ou certains adultes.
Le signe clinique majeur est le prurit anal : vespéral, intense, obligeant au grattage, il sévit par crises de 2 à 4 jours. Les lésions de grattage aboutissent à l'eczématisation de la région.
Chez la fillette, il s'étend à la région vulvaire et s'accompagne souvent de vulvite oedémateuse et purulente.
Les signes généraux et nerveux, comme dans beaucoup de verminoses, ne sont pas pathognomoniques ; cependant, pâleur du visage, pincement des ailes du nez, prurit nasal et grincements de dents nocturnes sont, au même titre que le prurit anal, des signes d'alerte.
Les troubles intestinaux sont assez fréquents : anorexie, douleurs sourdes dans la fosse iliaque droite, selles pâteuses ou diarrhéiques. Les retentissements à distance sont l'appendicite à oxyures, qui peut prendre l'aspect de la crise d'appendicite classique, et l'envahissement du vagin et des voies génitales, utérus, trompes, aboutissant à la salpyngite à oxyures.
La molécule utilisée classiquement est le Mébendazole (une fois 100 mg en une prise chez l'adulte et l'enfant de plus de 2 ans). Aucun médicament ne détruira les œufs qui sont localisés en dehors du corps, p. ex. sous les ongles ; il convient dès lors d'administrer encore 100 mg après deux semaines.
On n'omettra ni de soigner simultanément tous les contacts, ni les prescriptions prophylactiques : hygiène des mains, toilettes périnéales régulières, nettoyage attentif des vêtements de nuit, de la literie et des locaux.