Ours noir - Définition

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Régime alimentaire

Les ours noirs sont omnivores : les végétaux représentent 75 % de leur alimentation. Ils mangent des graminées, des herbes, des fruits (noisettes, baies, pignons, fruits d’églantiers, pommes …), des glands et des faînes. Ils se nourrissent également de charognes, d’insectes (guêpes, fourmis, abeilles, termites). Ils s’attaquent plus rarement à des rongeurs et des faons… Ils complètent leur régime alimentaire avec des saumons, des truites, des crabes et sont friands de miel. Les ours noirs s’approchent parfois des établissements humains (vergers, ruches, champs, poubelles, campings) pour trouver leur nourriture. Ils se sont ainsi taillé la flatteuse réputation du chapardeur le plus rapide de l’Ouest. Ils peuvent attaquer les moutons ou les cochons lorsqu’ils ne trouvent pas d’autre nourriture. Les ours doivent emmagasiner d’importantes réserves de graisse pour passer l’hiver. En automne, ils peuvent consommer jusqu’à 20 000 calories par jour. Ils ont également de grands besoins en eau.

Classification et sous-espèces

Ours noir en Louisiane
L’Ours Kermode n’est pas un albinos mais une sous-espèce très claire d’Ours noir

Nom commun

En anglais, l’Ours noir est couramment appelé American Black Bear, Black bear ou encore Cinnamon Bear (cinnamon signifie « cannelle ») pour les animaux de coloration brun-roux. Il porte également le nom de « Baribal ».

Taxinomie

Les relations phylogéniques avec les autres espèces de la famille des ursidés ne sont pas clairement définies. L’Ours noir est cependant très proche des ours à collier, blancs et bruns. Toutefois, il est beaucoup plus petit que l’Ours blanc dont la masse peut atteindre 700 kg pour un mâle.

Seize sous-espèces sont recensées sur le continent nord-américain :

  • Ursus americanus altifrontalis : côte nord-ouest du Pacifique, depuis la Colombie-Britannique au nord de la Californie et au nord de l’Idaho ;
  • Ursus americanus amblyceps : Colorado, Mexique, Texas occidental et moitié orientale de l’Arizona, sud-est de l’Utah ;
  • Ursus americanus americanus : du Montana oriental jusqu’à l’Océan atlantique, du sud et de l’est de l’Alaska et du Canada jusqu’à l’Océan atlantique et au sud vers le Texas ;
  • Ursus americanus californiensis : vallée centrale de la Californie et sud de l’Oregon ;
  • Ursus americanus carlottae : Alaska ;
  • Ursus americanus cinnamomum : Idaho, Montana occidental, Wyoming, est du Washington, Oregon et nord-est de l’Utah ;
  • Ursus americanus emmonsii : sud-est de l’Alaska ;
  • Ursus americanus eremicus : nord-est du Mexique ;
  • Ursus americanus floridanus (Ours noir de Floride) : Floride, Géorgie méridionale et Alabama ;
  • Ursus americanus hamiltoni : île de Terre-Neuve ;
  • Ursus americanus kermodei : côte centrale de la Colombie-Britannique ;
  • Ursus americanus luteolus (ours noir de Louisiane) : Texas oriental, Louisiane, Mississippi méridional ;
  • Ursus americanus machetes : Mexique ;
  • Ursus americanus perniger : Péninsule Kenai en Alaska ;
  • Ursus americanus pugnax : Archipel Alexander en Alaska ;
  • Ursus americanus vancouveri : Île de Vancouver en Colombie-Britannique.

Menaces et conservation

Histoire

Garde britannique

Avant l’arrivée des Européens, les Amérindiens chassaient l’ours pendant l’hiver, profitant de la période de dormance. L’animal leur fournissait de la viande, de la graisse et de la fourrure. Les guerriers portaient des colliers de griffes autour de leur cou ; par superstition, ils ne prononçaient jamais son nom et le chasseur devait demander pardon avant de tuer un ours. L’art amérindien représentait cet animal vénéré sur les totems. Au cours de certaines cérémonies, ils pratiquaient la danse de l’ours. À la fin du XVIIe siècle, la Compagnie de la Baie d’Hudson encourageait les Amérindiens à faire le commerce des fourrures d’ours : ils échangeaient des couvertures de laine contre des peaux d’ours noirs. L’Ours noir fut également chassé pour confectionner les célèbres chapeaux de la garde britannique et de certains régiments de l’armée canadienne et de l’armée britannique. L’utilisation de la fourrure des ours pour ces couvre-chef, des animaux tués dans des collisions avec des automobiles ou des prises de chasse, est critiquée par des associations de protection des animaux comme PETA. Des essais de chapeaux en fourrure synthétique ont été réalisés. Enfin, les pattes et la bile du plantigrade sont aujourd’hui encore très recherchées en Asie : un gramme de bile, utilisée dans la pharmacopée chinoise, coûte 155 dollars.

Prédateurs et mortalité

Dans la nature, l’espérance de vie moyenne du mammifère est d’environ 10 ans ; il peut parfois vivre jusqu’à 30 ans. Aujourd’hui, on estime entre 500 000 et 750 000 le nombre d’ours noirs sur le continent américain. Leur faible fécondité et leur maturité sexuelle tardive constituent des menaces à la survie de l’espèce.

Les principales causes de mortalité sont les collisions avec les automobiles ou la chasse. Les oursons peuvent mourir de faim ou d’une chute depuis un arbre. Ils constituent des proies pour les prédateurs tels que le loup, le puma, le lynx, le coyote, l’Ours brun et les autres ours noirs, notamment les mâles en manque de nourriture. Les jeunes séparés accidentellement de leur mère meurent rapidement.

Les ours noirs continuent d’être chassés pour finir comme trophée, descente de lit mais aussi pour leur viande, au Canada et en Alaska. Environ 30 000 ours noirs par an sont tués dans toute l’Amérique du Nord, mais cette chasse est très réglementée. Les principaux parasites de l’Ours noir sont le ténia, l’ascaris et les vers du genre trichinella. Ils peuvent également souffrir de tuberculose, d’arthrite et de broncho-pneumonie.

Les populations de l’ouest des États-Unis sont encore nombreuses alors que celles de l’est du pays ont tendance à se réduire dangereusement. Ces dernières vivent essentiellement dans les montagnes, les forêts ainsi que dans les parcs nationaux et les réserves naturelles. Les régions à l’est du Mississippi sont en effet les plus anthropisées alors que de larges zones des Montagnes Rocheuses des hauts plateaux et du Grand Bassin demeurent sauvages. L’animal est absent de onze États sur 50 dont Hawaii, les deux Dakota, les États très urbanisés comme le Maryland ou le Delaware, et plusieurs États du centre-est où les montagnes et les forêts sont inexistantes.

Ensuite, la situation de l’Ours noir varie selon les sous-espèces et les régions. Ainsi, l’Ours noir de Floride (Ursus americanus floridanus) est classé comme espèce menacée. Une étude menée en Californie en 1998 évalue entre 17 000 et 23 000 le nombre d’ours noirs dans cet État du sud-ouest des États-Unis. Cette population est actuellement stable, voire en très légère progression.

Protection dans les parcs naturels

Ours noir essayant de pénétrer dans une voiture (parc national du Yosemite, Californie)

Dans le parc national de Yosemite en Californie, la population des ours noirs est estimée entre 300 et 500 individus. Les rangers en dénombrent une quinzaine dans la vallée de Yosemite, c’est-à-dire le secteur le plus fréquenté par les touristes. L’Ours noir s’adapte facilement à la présence des hommes et ne néglige pas leur nourriture. Il peut alors pénétrer dans les campings et dans les véhicules stationnés sur les parkings. Autrefois, les ours étaient nourris par les hommes, ce qui provoqua des attaques et de nombreux blessés. Aujourd’hui, de nombreux panneaux d’information et des messages de prévention déconseillent de nourrir les animaux sauvages, en particulier les plantigrades. Les poubelles du parc ont été consolidées et fermées hermétiquement ; des box ont été aménagés dans les campings pour entreposer la nourriture. Les incidents sont en baisse, pourtant deux à trois ours agressifs doivent être abattus chaque année dans le Yosemite.

Dans un autre parc national américain, au Yellowstone, on nourrissait aussi les ours, ce qui constituait une attraction appréciée des touristes. Aujourd’hui, le parc a abandonné cette habitude. On compte actuellement 600 ours noirs au Yellowstone.

À l’est des États-Unis, il y a une population de 400 à 600 ours noirs dans le Parc national des Great Smoky Mountains. C’est au cours des années pauvres en faînes que les incidents avec les visiteurs se sont multipliés. Dans cette région, l’Ours noir subit la concurrence d’espèces invasives telles que le Sanglier d’Europe, qui est un important consommateur de glands. Les rangers endorment les ours mâles les plus dangereux et les déplacent vers des secteurs sauvages.

Dans le New Hampshire, le naturaliste Ken Killian a ouvert un établissement qui recueille et soigne les ours noirs blessés ou les oursons égarés. Une expérience similaire est menée dans le Minnesota où 3 000 ours noirs vivent dans la Superior National Forest.

Des corridors biologiques et des écoducs ont été aménagés pour l’Ours noir de Floride pour empêcher son extinction.

L’Ours noir américain est protégé par la loi dans plusieurs États américains du Sud comme la Louisiane, le Mississippi ou le Texas. Tuer illégalement un ours noir est puni par une importante amende et une peine de prison.

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