Des noms et expressions tirés de l'ours ont de tout temps été usités, et semblent dériver de la racine proto-indo-européenne dont la reconstruction possible est *h₂ŕ̥tḱos, qui a donné entre autres le sanskrit r̥kṣa, l'avestique arša, le grec ἄρκτος, le latin ursus (à l'origine du français ours), et le gallois arth à l'origine du prénom Arthur. Le hittite ḫartagga-, nom donné à un monstre ou un prédateur, est également comparable.
En français, le mâle est appelé un ours, la femelle une ourse et leur petit un ourson.
Le nom de l'ours semble avoir été frappé très tôt d'un tabou, par respect avec sa symbolique et sa fonction, ce qui a conduit à utiliser toutes sortes de formules pour le désigner, c'est ainsi que les termes dérivés du germanique, comme björn en suédois et Bear en anglais, sont issus d'un mot signifiant « brun », que les termes slaves comme Medved signifient « le mangeur de miel », et que l'on retrouve de nombreux noms imagés chez les Sibériens, les Lapons, et en Amérique du Nord.
Le nom de l'ours a donné naissance à une grande variété de prénoms, comme Bernard (« fort » ou « dur » comme un ours), Arthur (roi des ours), Artus, Mathurin ou encore Ursule. Le prénom féminin Ursula est tiré de celui de la sainte chrétienne Ursule, il est commun dans les pays où l'on parle anglais ou allemand et signifie « petite ourse ». Chez les germanophones, le prénom masculin « Urs » est très populaire. Le nom de famille irlandais MacMahon signifie « fils d'ours ». L'association de l'ours avec le prénom Martin est peut-être issue d'une légende où saint Martin dompte un ours, ou du 11 novembre, jour de la Saint-Martin substitué à la fête de l'ours partant hiverner.
Dans les communautés juives d'Europe orientale, Ber (בער) — yiddish apparenté à « ours » — est attesté comme prénom masculin au moins depuis le XVIIIe siècle, et fut entre autres le nom de plusieurs rabbins. « Ber » est encore en usage chez les communautés juives orthodoxes en Israël, aux États-Unis et dans d'autres pays. Avec le passage du yiddish à l'hébreu et sous l'influence du sionisme, le mot hébreu pour « ours », Dov (דב), a été repris en Israël et est à présent utilisé comme prénom masculin dans ce pays.
Le prénom Xiong (« ours ») est très fréquent dans les annales de la Chine ancienne.
Dix Ours (Paruasemana) est le nom d'un chef comanche bien connu du XIXe siècle. D'autres membres des tribus amérindiennes portent des noms liés à l'ours. En outre, le nom américain de l'ours, « Bear », est devenu comme celui de l'ours brun, « Bruin », un surnom très populaire pour les mascottes ou les équipes sportives telles que les Chicago Bears, California Golden Bears et Boston Bruins.
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L'Ours de Berlin, symbole de la capitale allemande. | Armoiries de la commune de Berne et du canton de Berne (Suisse). |
De nombreux noms de lieux sont issus d'un mot signifiant « ours » et ce depuis l'Antiquité ; ainsi, la province d'Arcadie mentionnée dans la mythologie grecque signifie étymologiquement « terre des ours ». L'animal a également donné son nom aux continents de l'Arctique et de l'Antarctique, du grec ancien ἄρκτος (árktos), bien qu'on ne trouve les ours polaires qu'en Arctique. Les constellations de la Grande Ourse et de la Petite Ourse, situées près du pôle Nord céleste, y font également référence.
En Chine, l'ours a tout particulièrement nommé des montagnes telles que le mont Picha et le mont Xiong, ainsi que différents monts Xiong'er (« oreille d'ours »).
En Finlande, il existe plus de 700 000 toponymes relatifs à ce plantigrade.
Dans les Pyrénées, nombreux sont les toponymes issus de l'ours, tels que la vallée d'Ossau, la vallée d'Onser et celle de la Barousse arrosée par la rivière l'Ourse. Dans les Alpes, plusieurs montagnes lui rendent hommage comme le pic de l'Ours dans le massif de l'Esterel, le mont Ours entre Sospel et Menton ou encore le mont Orsiera (2 878 m, dans les Alpes cottiennes).
Il existe à Paris une « rue aux Ours », qui se nommait au XIIIe siècle la « rue aux Oues », c'est-à-dire « aux Oies ». Tous les rôtisseurs d'oies de Paris s'y trouvaient réunis, mais le mot « oues » a quitté le langage français, ce qui a donné la « rue aux Ours ».
L'ours est symboliquement (et même physiquement) très présent à Berne, attesté dans un sceau dès 1224, sa présence est probablement née de la proximité entre « Bär », qui signifie ours en allemand, et « Bern ». Diverses légendes circulent pour l'expliquer, l'une voulant que Bertold V de Zähringen ait vaincu un ours à mains nues et fondé la ville en hommage, mais la présence de cultes liés à l'ours dans cette région est très ancienne. On retrouve l'ours aussi bien sur les armoiries que dans les boutiques de souvenir ou dans le carnaval de Berne ou avec la célèbre fosse aux ours qui existe depuis le XVe siècle, et où des ours sont présents depuis toujours. Par extension, l'ours est devenu un symbole du canton de Berne, voire de la Suisse toute entière.
![]() Les ours de Berne prennent les armes pour défendre la ville dans les Spiezer Chronik de Diebold Schilling, au XVe siècle. | Berne, vue de la fosse aux ours vers 1880. |
L'ours est aussi le symbole de Berlin, et se retrouve sur toutes sortes d'objets d'art. Il fut très utilisé par la propagande nazie et n'a jamais eu de rôle comparable à celui de l'ours de Berne. La capitale allemande décerne chaque année l'ours d'or du meilleur film, qui est la plus prestigieuse récompense décernée lors du Festival de Berlin, organisé depuis 1951.
Un certain nombre d'expressions et d'idiotismes animaliers font directement référence à l'ours, ainsi qu'à son caractère et à ses qualités et défauts réels ou supposés. La plus connue dans les langues francophones est « ours mal léché », qui désigne depuis le XVIIe siècle une personne bourrue, grossière, désagréable, rustre, et qui n'est ni polie, ni convenable. Cette expression est directement issue de la croyance selon laquelle l'ourse léchait ses petits pour leur donner forme, elle désigne symboliquement des personnes « ébauchées », c'est-à-dire mal éduquées. On dit aussi plus simplement d'une personne qu'elle « est un ours » lorsqu'elle est peu sociable. L'expression « fort comme un ours » existe dans toutes les langues européennes, et désigne les personnes possédant une grande force physique. L'expression « Vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué », qui signifie anticiper un succès incertain, est issue d'une fable d'Ésope.
Dans l'argot des typographes, on appelait ours l'ouvrier pressier, peut-être par l'analogie de son mouvement avec le « lourd balancement de l'ours », par opposition à l'ouvrier compositeur appelé le singe, qui disposait ses caractères avec des mouvements vifs. De nos jours, on appelle ours l'encadré où se trouvent les noms des collaborateurs d'un journal ou d'un magazine.
Pendant la Guerre du Vietnam, les pilotes américains de F105 Wild Weasel biplaces surnommaient "ours" leur opérateur de guerre électronique assis en place arrière. Ils employaient l'expression "ours bien dressé" pour les désigner.