Oryctolagus cuniculus - Définition

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L'espèce et l'Homme

Domestication et élevage

À l'origine le lapin européen se rencontrait essentiellement en Espagne et dans le sud de la France. Il y a très tôt servi de source d'alimentation pour les peuplements humains. Ainsi, entre le VIIIe et le VIIe millénaire avant J-C, le lapin semble constituer l'essentiel de l'alimentation en viande en Provence. Il est par la suite laissé de côté par les chasseurs qui s'intéressent à des proies plus imposantes.

La diffusion récente du lapin en Europe occidentale, à l'échelle de l'histoire, constitue l'une des plus importantes migrations d'animaux sauvages dues à l'homme. Elle résulte essentiellement d'échanges entre groupes humains, depuis l'Antiquité jusqu'au bas Moyen Âge. Pourtant, le lapin européen n'a été domestiqué que tardivement, au Moyen Âge, et c'est le seul animal d'élevage originaire d'Europe. Parallèlement, le « lapin de garenne » est passé de la garenne au clapier aux environs de l'an 1000, puis du changement de statut d'animal sauvage à celui d'animal domestique : le lapin domestique qui donné naissance à de nombreuses races d'élevage par la suite.

Le lapin domestique est aujourd'hui élevé pour sa chair, sa fourrure, ses poils ou comme animal de laboratoire ou animal de compagnie.

Diffusion par l'Homme

nombreux lapins autour d'un point d'eau
Lapins autour d'un trou d'eau en Australie, sur un site d'essai de la myxomatose.

La propagation du lapin européen sauvage par l'Homme et les problèmes qu'elle occasionne sont des phénomènes très anciens. Ainsi, le géographe grec Strabon énonce le cas de lapins échappés aux Baléares et qui se développèrent sur l'île si bien que les colons qui y étaient présents demandèrent à l'empereur Auguste de leur envoyer l'armée pour les débarrasser de ce fléau ou de leur offrir d'autres terres tant ces animaux faisaient des dégâts.

En 1874, 24 lapins européen furent introduits en Australie et se reproduisirent très rapidement. Dans ce pays où les carnassiers avait été presque éliminés, les lapins européen ont prospéré. À peine un demi-siècle plus tard, la population de lapins de garenne s'élevait à 30 millions d'individus et menaçait l'agriculture et l'équilibre écologique. Après l'introduction de la myxomatose, on en est arrivé, en 1995, à introduire sur ce continent un virus ravageur des lapins : Le Rabbit Haemorrhagic Disease Virus (RHDV) pour rééquilibrer leur population. Les Australiens relâchèrent également des renards, jusqu'ici absents de l'île-continent, qui s'attaquèrent aux marsupiaux.

La chasse

Chien Beagle rapportant un lapin de garenne dans la gueule.

En France l'Office national de la chasse et de la faune sauvage estime que 3 209 210 lapins de garenne (± 2,0%) ont été abattus dans la campagne de chasse de la saison 1998-1999 ce qui fait de cette espèce le quatrième type de gibier chassé derrière le pigeon ramier, les faisans et les grives. En 1998-1999, 35% des chasseurs avaient tué un lapin, contre 47% en 1983-1984. Le nombre de spécimens prélevés a beaucoup baissé depuis 1983-1984 puisque 6 432 000 lapins avaient été tués, cependant ces chiffres peuvent ne pas refléter les populations de lapins car celles-ci varient fortement annuellement. Ce déclin peut être attribué à la fois à la baisse des effectifs des petites populations et à la fois au désintérêt de certains chasseurs qui préfèrent les gibiers plus gros. En outre de fortes disparités régionales existent, ainsi les prélèvement dans le Nord et l'Ouest du Bassin parisien ont progressé.

Statut de conservation et menaces

Lapin de garenne en fuite.

Si le lapin de garenne est localement considéré comme envahissant en raison de sa densité de population ou plutôt des dégâts qu'il peut faire sur l'agriculture et la sylviculture, il a pourtant aussi disparu d'une vaste partie de son aire ancienne de répartition, ce pourquoi l'UICN l'a en 2007 considéré comme près de la limite au-delà de laquelle il serait à inclure dans les espèces menacées. Les populations du lapin de garenne ont régressé à cause de la dégradation et fragmentation de leur habitat, de la chasse, de la myxomatose et de virus hémorragiques ou d'autres maladies. La mortalité routière est également une cause de régression de populations. Les pays d'Europe du sud-ouest (Aire d'origine du lapin) sont les plus touchés : Par exemple, les populations de lynx ibérique du Parc national de Doñana (Espagne) sont encore plus menacées depuis que la population des lapins du parc a diminué de 60% après qu'ils ont été décimés d'abord par la première vague d'une épizootie (fièvre hémorragique , RHD) en 1990, puis par la présence constante de la maladie. La population actuelle (2007) a été évaluée à moins de 10% de ce qu'elle était avant 1990.

En France le lapin de garenne, bien qu'ayant localement fortement régressé ou même disparu est inscrit sur la Liste des animaux susceptibles d'êtres classés nuisibles et fait néanmoins l'objet de repeuplements par les organisations de chasseurs.

La disparition locale du lapin européen sauvage pose divers problèmes écologiques :

  • ils ne mangent plus la strate herbacée qui se développe en évapotranspirant plus et en produisant des milieux secs en été, sensibles aux incendies ;
  • les grands prédateurs (loups, lynx, grands rapaces) souffrent d'un manque de proies, ce qui menace des espèces très menacées telles que le lynx ibérique ou l'aigle impérial (Aquila adalberti) ;
  • ils ne creusent plus de terriers qui contribuent à remobiliser la banque de graines du sol et sont souvent utilisés par d'autres espèces.

Solutions : divers modes de réintroduction ont été testés, avec notamment un élevage conservatoire, des comportements de population à partir d'individus capturés au moyen de furets, et des « garennes artificielles ».

Le lapin européen dans la culture

Le lapin européen est profondément ancré dans la culture humaine, le langage, les contes, les fêtes comme l'art ou les croyances. Animal familier auprès de multiples populations, le lapin européen est en effet le principal initiateur de toute une symbolique et on le retrouve présent dans la mythologie de plusieurs pays du globe. Facile à observer et à apprivoiser, d'aspect attendrissant, reproducteur prolifique, gibier de choix... les raisons ne manquent pas pour faire de ce lapin parmi toutes les autres espèces cousines, un personnage privilégié de nombreuses œuvres littéraires ou cinématographiques ou graphiques.

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