Optimum climatique médiéval - Définition

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Introduction

L’optimum climatique médiéval parfois appelé réchauffement climatique de l'an mil est une période de climat inhabituellement chaud localisé sur les régions de l’Atlantique nord et ayant duré du Xe siècle jusqu’au XIVe siècle approximativement. L’optimum climatique est souvent rappelé lors des discussions animant le débat contemporain autour du réchauffement climatique. Certains font référence à cette période comme à une anomalie climatique médiévale, tendant à souligner que ses effets ne furent pas importants qu’au seul plan des températures.

Reconstructions des températures de l’hémisphère nord depuis 2000 ans.

Controverse idéologique

L’optimum climatique médiéval est une période de réchauffement climatique s’étalant environ de 800 à 1300 après Jésus-Christ, durant le Moyen Âge européen. Les recherches initiales sur cet événement climatique et le petit âge glaciaire qui s’ensuivit ont essentiellement été menées en Europe où le phénomène est à la fois le plus visible et le mieux documenté.

Il était admis initialement que les variations de températures étaient mondiales. Cependant, ces vues sont remises en questions ; le rapport 2001 du GIEC résume l’état des connaissances, selon le panel d'experts et de sciences représentés au sein de cet organisme : « …les faits actuels ne permettent pas d’affirmer qu’il y ait eu des périodes synchrones de refroidissement ou de réchauffement anormal sur la période considérée, et les termes conventionnels de “petit âge glaciaire” et d’“optimum climatique” s’avèrent être de peu d’utilité pour décrire les tendances, à l’échelle d’un hémisphère ou du monde, des changements de température moyenne des siècles passés ». L’agence des États-Unis responsable des études océaniques et atmosphériques (NOAA) affirme quant à elle que l’« idée d’un “optimum climatique médiéval” hémisphérique ou mondial qui aurait été plus chaud qu’aujourd’hui d’une façon ou d’une autre, ne s’est pas avérée » et que « ce que montrent les traces existantes est qu’il n’y a pas eu de période pluri-séculaire sur laquelle les températures de l’hémisphère ou du monde aient pu atteindre ou dépasser celles du XXe siècle ».

Certains paléoclimatologues travaillant sur des reconstructions régionales du climat historique étiquètent par convention l’intervalle le plus froid du nom de « petit âge glaciaire » et la période la plus chaude du nom de « réchauffement climatique médiéval ». D’autres suivent la convention et quand ils identifient un événement climatique significatif au sein des périodes de petit âge glaciaire ou d’optimum climatique, relient leurs événements à ladite période. Certains événements de l’optimum climatique sont ainsi des périodes d’humidité accrue ou de froid plutôt qu’à proprement parler des réchauffements, ce qui est particulièrement vrai au centre de l’Antarctique où des manifestations climatiques opposées à l’évolution dans l’Atlantique Nord ont été relevées.

Événements climatiques

Atlantique nord et Amérique du nord

Les derniers écrits des Scandinaves établis au Groenland datent de 1408 et relatent un mariage célébré en l’église de Hvalsey — aujourd’hui les vestiges scandinaves les mieux conservés.

Les Vikings tirèrent avantage des mers libres de glaces pour coloniser le Groenland et d’autres terres écartées du grand nord. L’optimum climatique médiéval fut suivi par le petit âge glaciaire, une ère de refroidissement qui dura jusqu’au XIXe siècle. Dans la baie de Chesapeake (États-Unis), des chercheurs ont démontré d’importantes variations de températures au cours de l’optimum climatique (autour de 800 à 1300) et le petit âge glaciaire (environ 1400–1850), peut-être en relation avec des changements dans la force de la circulation thermohaline nord-atlantique. Des sédiments dans le marais du Piermont de la basse vallée de l'Hudson (État de New York, États-Unis) attestent une période médiévale chaude et sèche entre 800 et 1300.

Des sécheresses prolongées ont affecté plusieurs régions de l’ouest des États-Unis et particulièrement la Californie orientale et l’ouest du Grand Bassin. L’Alaska doit subir à trois reprises des vagues de chaleur similaires : entre l’an 1 de l’ère chrétienne et 300, entre 850 et 1200, et après 1800. L'été trop sec en 1936 en France est défavorable pour la culture des céréales qui subissent l'échaudage.

Une datation au carbone 14 d’un échantillon de sédiments prélevé dans la mer des Sargasses atteste que la température de surface de la mer était approximativement 1℃ plus bas qu’aujourd’hui il y a quelque 400 ans (le petit âge glaciaire) et 1700 ans, et approximativement 1℃ plus chaud qu’aujourd’hui il y a 1000 ans (l’optimum climatique médiéval).

Durant l’optimum climatique, la culture de la vigne s’étend au nord de l’Europe jusqu’au sud de la Grande-Bretagne, où on la trouve encore aujourd’hui.

Autres régions

Le climat en Afrique équatoriale orientale a alterné entre un climat plus sec qu’aujourd’hui et relativement humide. Le climat le plus sec se retrouve pendant l’optimum climatique médiéval, aux alentours de 1000 à 1270.

Une carotte de glace extraite à l’est du bassin de Bransfield, dans la péninsule Antarctique, met clairement en évidence des événements du petit âge glaciaire et de l’optimum climatique médiéval. La carotte permet de distinguer nettement une période froide autour de 1000–1100 ap. J.-C., illustrant justement le fait que l’optimum climatique est une notion mouvante, et que pendant cette période « chaude » il a pu y avoir, localement, à la fois des périodes de chaud et de froid.

L’étude des coraux dans l’Océan Pacifique laissent à penser que des conditions fraîches et sèches pourraient avoir persisté au début du deuxième millénaire, ce qui est cohérent avec des manifestations environnementales telles que peut en produire la Niña. Malgré la grande rareté des données concernant l’Australie (aussi bien quant à l’optimum climatique que concernant le petit âge glaciaire), les preuves que constituent les strates de graviers modelées par les vagues plaident pour un lac Eyre en eau de façon permanente au cours des IXe et Xe siècles, ce qui est cohérent avec une configuration type La Niña, bien que ce soit en soi insuffisant pour démontrer comment le niveau du lac a pu varier d’une année à l’autre ou ce que les conditions climatiques ailleurs en Australie ont pu être.

Adhikari et Kumon (2001), en prélevant des sédiments du lac Nakatsuna dans le centre du Japon, ont constaté là l’existence de l’optimum climatique comme du petit âge glaciaire l’ayant suivi.

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