Oiseau - Définition

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Les relations entre les oiseaux et l'homme

Rôle économique et social des oiseaux

Rôle alimentaire

Élevage de volailles
Basse-cour de Otto Scheuerer (1862–1934)

Les oiseaux élevés pour la consommation sont appelés volailles. La volaille la plus consommée est le poulet domestique. L'espèce ancestrale nommée Gallus gallus a été domestiquée entre le 6 et le 3 millénaire av. J.-C. et de nombreuses races ont été sélectionnées. Depuis, l'élevage des volailles n'a pas cessé d'être un enjeu économique important. La production mondiale de volaille a décuplé avec la transformation de l'aviculture par la méthode des élevages en batterie. La production de poulets domestiques a été multipliée par quatre entre 1964 et 2004, les autres volailles usuelles dans une proportion au moins égale. En 2004, la production de l'ensemble des autres volailles ne dépasse pas en volume 10 % de la production de cette dernière et représente au total environ 81 millions de tonnes en 2005.

Les volailles élevées en fonction des caractéristiques de leur race sont dites de chair ou pondeuses. Certains éleveurs se sont spécialisés dans la production de poussins, d'autre en engraissement ou dans la production d'œufs. De ce type d'élevage résultent plusieurs controverses qui concernent par exemple le bien-être animal, la production de lisier polluant en trop grande quantité, la menace sur la diversité biologique des volailles par la réduction des races, l'introduction de résistance aux antibiotiques par une utilisation non raisonnée de ceux-ci, une sécurité alimentaire hasardeuse du fait à la fois de la mauvaise nutrition des oiseaux et de la multiplication des zoonoses, de la diffusion de zoonose par le transport.

À la stricte production des volailles sont associées une industrie spécialisée dans l'abattage, une industrie de transformation en aliment consommable, une industrie de transformation des produits dérivés et de conditionnement, une industrie de fabrication des aliments pour les volailles, une industrie du transport, ce qui fait de ce secteur agricole un enjeu industriel majeur. L'enjeu éclipse les problèmes posés.

Certaines espèces sauvages sont aujourd'hui domestiquées et élevées pour leur viande, leurs œufs et leurs plumes comme les autruches ou les cailles.

Chasse et pêche
La pratique de la pêche traditionnelle au cormoran dans le Sud-Ouest de la Chine est menacée de disparaitre et risque à l'avenir d'être réduite comme au Japon à une attraction touristique

La chasse aux oiseaux, oiseaux qualifiés dans ce contexte de gibier, a été historiquement un enjeu alimentaire important ce qui a même mené des dizaines d'espèces à l'extinction ou au bord de l'extinction.
Aujourd'hui, la chasse aux oiseaux n'est plus une nécessité alimentaire dans les pays développés, mais elle est considérée soit comme une distraction soit comme un sport.

Certaines chasses traditionnelles utilisent un oiseau pour la capture du gibier, comme la fauconnerie. En Asie du Sud-Est, des cormorans étaient autrefois utilisés pour la pêche. En occident, les chasseurs préfèrent utiliser des chiens pour débusquer les oiseaux et ensuite les tirer au fusil. La pratique de la chasse au collet et à la glue a également été utilisée mais est aujourd'hui interdite. En France, la chasse de certaines espèces sont très controversées comme la chasse à la palombe. Les pratiques de chasse aux oiseaux sont dans notre pays souvent en contradiction avec les lois européennes.

La faune aviaire devenant rare du fait des pratiques de chasses ou agricoles, certaines associations de chasse organisent des élevages d'oiseaux à l'origine sauvages comme des faisans ou des cailles pour être relâchés afin que les membres de ces associations aient des cibles pendant la période de chasse. Ces oiseaux sont souvent des hybrides stériles. Les observateurs remarquent qu'ils n'ont pas le comportement d'oiseaux nés en liberté.

Rôles dans les sociétés humaines

D'autres oiseaux d'élevages peuvent également être utilisés à d'autres fins qu'alimentaires. Diverses races domestiquées à partir du Pigeon biset sont utilisées comme messagers ou comme aliments. Ils ont joué, comme messagers un rôle important durant la Seconde Guerre mondiale. Un de ces pigeons, Cher Ami, a même été décoré de la Croix de Guerre américaine. Aujourd'hui ces pratiques ont changé. La colombophilie est devenue une activité ludique.

Les coqs de combat sont sources de paris ; dans certains pays, on organise des courses d'autruches.

La fauconnerie est une activité ancienne (au moins 35 siècle), autrefois dédiée à la chasse. De nos jours, elle se dirige de plus en plus vers l'attraction touristique

Plusieurs espèces d'oiseaux sont capturées et enfermées pour distraire l'homme, soit par leurs chants, soit pour leurs plumes. L'élevage d'oiseaux comme animaux de compagnie s'est généralisé.

La fauconnerie s'est transformée presque partout avec d'autres objectifs que la chasse, par exemple des rapaces sont des centres d'attraction destinés à faire venir les touristes dans certains parcs à thèmes comme le château des Milandes, le château de Valkenburg, le château de Bouillon, etc.

L'engouement pour les oiseaux a créé un tourisme spécialisé qui consiste en voyages d'observations. Des aménagements ont été réalisés sur certains sites pour faciliter ces observations. Pour les particuliers, un secteur devenu financièrement important s'est spécialisé dans la nourriture des oiseaux sauvages ou la construction de nichoirs. Une étude a estimé qu'au Royaume-Uni, 75% des ménages nourrissaient les oiseaux.

Les plumes d'oiseaux sont utilisés pour la confection de vêtements, de duvets et oreillers, etc. Les eiders ou les oies sont réputés pour leur duvet par exemple. Ces pratiques ont tendance à diminuer en ce qui concerne l'utilisation décorative des plumes.

Le guano, issu des excréments des oiseaux de mer, est utilisé comme engrais et est très recherché, son exploitation a été source de revenus considérables pour le Pérou au XIXe siècle.

D'autre part, plusieurs types de commensalisme entre oiseaux et humains sont connus : par exemple, les Indicatoridae sont une famille d'oiseaux qui sont utiles aux humains pour savoir où trouver des ruches sauvages.

Utilisations commerciales de leur image

Euro grec, représentant une chouette

Dans la publicité, comme symboles d'entreprise ou comme mascottes, outre les oiseaux de fiction célèbres, les images d'oiseaux sont très utilisées d'une manière plus ou moins stylisée (cf. Oiseau postal). Aux États-Unis, l'image des rapaces prédateurs, donc sans les vautours, est largement utilisée, par exemple pour les Seahawks de Seattle. La chouette, symbole d'Athéna déesse de la sagesse dans la Grèce antique, est utilisée par diverses banques et compagnies d'assurances et est un symbole utilisé par l'état grec.

Les oiseaux sont également très représentés sur les timbres.

Les oiseaux dans la culture humaine

Les oiseaux ou leurs œufs, de par leur répartition, sont connus de toutes les cultures humaines et ceci a directement influencé leurs coutumes, leurs religions par le symbolisme qui leur est associé, et leur vie de multiple manière.

La symbolique de l'oiseau

Une aigle héraldique sur le drapeau autrichien

On leur a donc attribué, comme à tous les animaux familiers à l'homme, des caractéristiques plus ou moins anthropomorphiques suivant les espèces mais aussi d'une manière générale. L'oiseau ou ses caractéristiques associées (comme l'œuf, les plumes, les ailes ou les serres) peuvent être considérés comme symbole. Le vol de l'oiseau est naturellement porteur d'un symbole de liberté comme l'exprime le mythe grec d'Icare. Par exemple l'aigle est un symbole de majesté c'est pourquoi on le retrouve sur les armoiries de divers empires. La paix est symbolisée par la colombe de la paix.

La plupart des oiseaux sont considérés comme symboles positifs, mais il existe cependant des exceptions en fonction des cultures. Les vautours ont une réputation négative pour beaucoup de peuples, cependant les parsis et les zorostriens avant eux, donnent à ces oiseaux un rôle singulier. Ils offrent le cadavre de leurs morts aux vautours, l'inhumation ou la crémation étant une offense à la terre et au feu. Au Moyen Âge en occident toujours, les rapaces, surtout ceux nocturnes comme les Strigiformes (chouettes, hiboux) bien que très bénéfiques aux paysans car mangeant des espèces ravageuses comme les petits rongeurs, étaient jugés comme maléfiques ou nuisibles. Une coutume consistait à clouer sur les portes ces oiseaux pour chasser les mauvais esprits et tous les autres Strigiformes. Plusieurs espèces de rapaces d'ailleurs ont été pourchassées. Ces animaux sont aujourd'hui protégés et leur image actuelle de majesté est la plus forte, bien que les vautours avec leur aspect ingrat, soient toujours mal acceptés.

En Afrique, certains chants et cris sont interprétés et traduits par certains peuples qui en tirent une signification particulière, qu'elle soit néfaste ou positive. Les oiseaux produisant ces cris sont alors considérés comme bénéfiques ou maléfiques. L'art martial d'oiseau imite l'agilité de l'oiseau, pour stimuler les poumons : Il travail sur l'amplitude de la respiration, et sur le relâchement des articulations des membres supérieurs.

Les oiseaux dans la langue française

En français, par exemple, chanter comme un oiseau signifie chanter gaiement. Avoir un appétit d'oiseau signifie manger très peu. Une cervelle ou tête d'oiseau est un esprit léger, insouciant, étourdi, et un individu qui vit comme un oiseau, le fait sans souci du lendemain. Être libre comme un oiseau signifie n'avoir aucune entrave. Se faire donner des noms d'oiseaux signifie se faire copieusement insulter. Dans le langage populaire, un oiseau désigne un individu, avec un sens plutôt négatif. Un oiseau de passage désigne un individu dont on n'entendra plus parler une fois parti, un oiseau de mauvais augure est un porteur de mauvaises nouvelles. Un oiseau de nuit est un noctambule. Un oiseau rare est une personne que l'on cherche à contacter mais qui se rend peu disponible.

Bon nombre d'expressions sont liées à des espèces précises en fonction des symboles particuliers liés aux espèces considérées : faire le paon pour faire le beau, être un pigeon pour être un naïf, une oie pour une jeune femme naïve, être une mère poule pour une mère très attentionnée. Les termes vautour, corbeau, rapace et ainsi que ceux partagés par d'autres charognards ne sont pas des qualificatifs plaisants.

L'utilisation du mot oiseaux et du nom des oiseaux pour d'autres usages qu'une dénomination simple est très fréquente. De nombreuses œuvres artistiques, dans leur titre, font référence au terme « oiseau » comme L'Oiseau de feu, L'Oiseau et l'enfant, L'Oiseau au plumage de cristal, Les Oiseaux, L'Oiseau bleu, Le Roi et l'Oiseau, L'Oiseau d'argile, L'Oiseau d'Amérique, L'Expérience avec l'oiseau dans la pompe à air sans qu'il n'y ait nécessairement un rapport direct avec les oiseaux. D'autres œuvres font naturellement référence à des espèces particulières, par exemple dans L'Affaire Pélican ou d'une manière très indirecte dans Le Faucon maltais ou dans Bécassine, la bécassine étant un oiseau réputé stupide. Il peut aussi n'y avoir aucun rapport avec les oiseaux, comme le film Les Oies sauvages. Plusieurs plantes comportent aussi ce terme, par exemple la Néottie nid d'oiseau, Oiseau de paradis. On retrouve aussi ce terme dans des lieux comme la commune de Champ-d'Oiseau ou pour des objets manufacturés divers qui vont de l'Oiseau buveur à l'Oiseau de Feu.

Les oiseaux de fiction

Les oiseaux mythiques
Phénix de la Cité interdite

Parmi les oiseaux mythiques, on peut citer le Rokh des « Les Mille et Une Nuits » qui est un rapace géant capable de capturer des bateaux.

Le Pouākai, selon les légendes māori, était capable de capturer un humain. Cet oiseau mythique étant probablement la sublimation de l'aigle géant de Haast, disparu avec l'extermination des moas par ces mêmes Māori.

Le Sphinx grec, la harpie, Pégase, les sirènes, les chimères sont des créatures hybrides possédant des traits d'oiseaux et sont plutôt hostiles à l'homme.

Le Phénix, symbole de la renaissance est une créature mythique qui a volontiers été utilisée par les chrétiens qui y voient un symbole de la renaissance de Jésus Christ.

Garuda est un oiseau géant de la mythologie indienne, incarnation de Vishnu.

Le Simurgh, oiseau de la mythologie perse, est également présent dans l'Avesta ou le Shahnameh.

Contes et légendes

Il existe de très nombreux contes et légendes mettant en scène des oiseaux.

En occident, dans certaines régions, pour cacher l'existence de la sexualité aux enfants, on raconte que les bébés sont apportés aux parents par les cigognes, faisant de cet animal un symbole positif. Cette légende a probablement sauvé de l'extinction les populations de ces espèces dans l'est de la France.

La Poule aux œufs d'or est à la fois un mythe sur la chance une allégorie sur l'importance économique de la volaille.

Les fables de Jean de La Fontaine par exemple, mettent en scène des personnages zoomorphes.

Les animations
Donald Duck, personnage de Walt Disney, est un canard si célèbre qu'il a son étoile sur le Walk of Fame d'Hollywood

En occident, il existe des centaines de dessins animés ou bandes dessinées comportant des oiseaux comme personnages principaux et secondaires. Ce sont des caricatures auxquelles on attribue un caractère que l'on prête à ces oiseaux, ainsi, par exemple, la poule est mère poule ou frivole idiote, le coq est hardi et arrogant comme dans les animés de Charlie le coq produit par Looney Tunes, même si la graphie de certains long métrages, comme Birds in the Spring sont plus réalistes. Orville l'albatros de Bernard et Bianca, n'a pas simplement une démarche comique, il l'est. Les petits oiseaux sont gentils ou malins comme le canari Titi de Looney Tunes. Souvent, les canards sont colériques, bruyants et roublards comme Donald Duck de Disney et Daffy Duck de Looney Tunes. Les rapaces sont en général des méchants, comme Beaky Buzzard, Henery Hawk (en) ou plus récemment le faucon de Stuart Little 2 et s'affrontent à de gentilles souris ou autres oiseaux tel que Woody Woodpecker. Face aux héros de ces œuvres manichéennes, les méchants finissent toujours bredouilles. Parmi ces oiseaux célèbres, on peut citer également Woodstock, le meilleur ami de Snoopy, Chilly Willy (en) le manchot, Yankee Doodle le pigeon de Hanna-Barbera, et Bip bip, le Grand géocoucou de Bip Bip et Coyote.

Dans les dessins animés plus provocateurs, ces stéréotypes sont moins vrais comme dans Cléo et Chico, les personnages étant des anti-héros. À travers ces dessins animés, certains types de relations humains-oiseaux peuvent être évoqués, par exemple l'élevage en batterie dans Chicken run et être ainsi dénoncées.

Le cinéma

Le cinéma est riche de situations où les oiseaux sont montrés, évoqués, ou même au centre de l'action. Une œuvre a particulièrement marqué les esprits du XXe siècle est celle d’Alfred Hitchcock, Les Oiseaux, tirée de la nouvelle éponyme de Daphne du Maurier qui présente les oiseaux comme une menace, sous forme de nuées dangereuses. Birdy est une œuvre où un homme se prend pour un oiseau. Plusieurs films documentaires, sortis au cinéma, ont été réalisés, comme la Marche de l'Empereur de Luc Jacquet ou Le Peuple Migrateur de Jacques Perrin.

Les oiseaux dans l’art
Tourterelle triste par John James Audubon

Les oiseaux apparaissent dans la culture et l'art pariétal depuis la préhistoire où ils sont représentés sur des peintures rupestres, par exemple dans la scène du puits de la Grotte de Lascaux. Homère s'est servi des oiseaux dans son œuvre et notamment du Rossignol dans l'Odyssée. Du fait de l'élégance et de la complexité de son chant, de nombreux poètes l'ont imité.

Dans l'art médiéval aussi, le poète Sufi Iranien Farid ud-Din Attar, a écrit l'histoire d'une bande de 30 oiseaux pèlerins partant sous la conduite de la huppe à la recherche d'un Simurgh dans son livre (Perse منطق الطیر [MmanTiq aT-Tuyûr], « La Conférence des Oiseaux ») en 1177. À la fin de leur quête, ils découvrent leur moi profond (jeu de mots sur Simurgh = 30 oiseaux).

Les oiseaux n'ont pas cessé d'inspirer les artistes par leurs formes, leurs couleurs et les symbolismes auxquels ils sont associés comme le Trône du paon. Certains artistes se sont spécialisés avec succès sur les oiseaux comme John James Audubon qui allait donner son nom à la National Audubon Society. Chez Ximena Armas, l’oiseau est la victime première d’une nature outragée ; il n’est souvent présent que par quelques plumes éparses.

La relation entre les albatros et les marins, thème central de La Complainte du vieux marin de Samuel Taylor Coleridge, est un exemple d'allégorie poétique. Les oiseaux ont inspiré de nombreux poèmes, comme « l'albatros » de Charles Baudelaire dans « Les Fleurs du mal », ou « la mort de l'aigle » de José-Maria de Heredia dans le recueil « Les trophées ».

Oiseaux célèbres

Quelques oiseaux sont devenus célèbres comme Alex le perroquet et William d'Orange.

Religion

L'ange paon, symbole de Malek ta'us, le dieu du yézidisme

Si plusieurs religions ont directement utilisé certains oiseaux comme symbole religieux, la plupart ont utilisé l'œuf, les plumes ou les ailes. Certaines religions considèrent certains oiseaux comme porteurs d'une essence divine car symbole de leur(s) dieu(x). Par exemple, à l'instar de plusieurs autres types d'animaux, la religion égyptienne antique élevait avec un grand faste et respect les spécimens de faucon, d'Ibis, de Huppe fasciée dans leur temple.

Certaines populations dravidiennes considèrent les paons bleus comme divins, manifestation de la Terre mère.

D'autres peuples, plus simplement, représentent leur(s) dieu(x) sous la forme d'oiseau, comme les yézédis qui représentent Melek Ta'us sous la forme un paon, comme les chrétiens utilisent la colombe comme manifestation d'une des essences de leur Sainte Trinité, le Saint-Esprit. La Bible se sert aussi de la colombe avec plusieurs significations associées, effroi, passivité, deuil et beauté. La couleur de la « blanche colombe » en fait un symbole de pureté qui était très commune au Moyen-Orient durant l'antiquité.

Les interprétations humaines de ces messages ne sont pas uniformes puisque, la Huppe fasciée est sacrée en Égypte antique, elle est symbole de vertu en Perse et elle est signe de guerre dans les pays scandinaves.

Les deux corbeaux Hugin et Munin sur les épaules d'Odin dans une illustration du XVIIIe siècle

Certains cultes ou mythologies ont attribué des pouvoirs à certains oiseaux, sans en faire des dieux, comme le rôle de messager des dieux attribué à Hugin et Munin, deux grands corbeaux dans les mythologies nordiques.

Ils peuvent également être simplement instrument sans conscience d'un dieu. La Bible, qui reprend le récit de l'Épopée de Gilgamesh, raconte que Noé lache une colombe puis un corbeau pour trouver une terre après le déluge. Dans le Livre des Rois, des corbeaux sont envoyés par Dieu pour nourrir Élie. Dans le Coran, un corbeau envoyé par Allah apprend à Caïn comment enterrer son frère.

Ils peuvent faire office de messagers des dieux pour les prêtres comme dans la mythologie Rapa NuiTangata manu, l'Homme-oiseau, le roi de l'Île de Pâques était désigné par une course à la découverte d'un œuf. Ceci était vraisemblablement le cas pour toutes les cultures méditerranéennes antiques. Philon d'Alexandrie, un philosophe juif hellénisé, reconnaît ce rôle de messager aux oiseaux. Dans la religion romaine par exemple, le vol des oiseaux ou leurs entrailles étaient interprétés par les haruspices et augures pour déterminer la volonté des dieux.

Également, pour certains cultes, les oiseaux peuvent être offerts en sacrifice. Le Lévitique précise que la colombe et les pigeons sont les seuls oiseaux offrables en sacrifice, le riche, lui, pouvant sacrifier du bétail.

Si les oiseaux adultes sont utilisés comme symbole religieux, il en est de même pour les œufs, symboles par excellence de la renaissance et de la pureté des formes, mais aussi pour certains de leurs comportements. La migration des oiseaux est considérée comme signe d'une perfection divine dans le Coran.

Les oiseaux sont perçus plutôt comme des symboles bénéfiques, une illustration possible de ce fait est qu'en iconographie occidentale les ailes des anges, créatures bénéfiques, sont représentées sous forme d'ailes d'oiseaux, animaux diurnes, alors que celles des démons, créatures maléfiques sont représentées avec des ailes de chiroptères, animaux nocturnes.

Étude des oiseaux

La discipline qui étudie les oiseaux se nomme l'ornithologie.

Vous pouvez consulter ici une liste d'ornithologues.

Les différentes sciences étudiées sur les oiseaux

Un ornithologue prend les mensurations d'un oisillon de Goéland

L'étude des oiseaux est une science pratiquée par une large majorité d'amateurs et non par les seuls ornithologues. Leur observation et la collecte d'informations relèvent souvent de techniques simples nécessitant peu de matériel. Les scientifiques « officiels » (peu nombreux dans la majorité des pays) s'appuient sur des réseaux d'observateurs amateurs, parfois très étoffés (2 millions de Britanniques adhèrent à la Royal Society for the Protection of Birds).

On distingue usuellement plusieurs branches à l'ornithologie par exemple l'Oologie pour l'étude des œufs, la Palaéo-oologie pour l'étude des œufs fossiles. L'Ethno-ornithologie étudie, elle, les rapports entre les hommes et les oiseaux.
L'ornithologie scientifiques s'appuie aujourd'hui sur la systématique, la l'éthologie et la psychologie comparative, la biologie moléculaire, la génétique, la dynamique des populations, mais aussi la paléontologie (pour comprendre la phylogénétique des oiseaux). Les pinsons de Darwin sont par exemple à l'origine de notre compréhension du phénomène de spéciation et des mécanismes de l'évolution des espèces.

Elle a notamment montré que de nombreuses espèces étaient menacées (en particulier par la destruction de leur habitat et la généralisation de l'utilisation des pesticides, dont avicides) et que les oiseaux situés au sommet des chaînes alimentaires sont des indicateurs très sensibles de pollution et de l'état des écosystème. Les oiseaux communs ne sont pas épargnés (À titre d'exemple, selon le programme STOC, de 1989 à 2007, leurs populations ont globalement décliné de 18% en France.)

Les oiseaux de laboratoire

La classe des oiseaux est une des classes les plus étudiées en laboratoire. De nombreuses espèces y sont étudiées du fait de la facilité des conditions d'élevage. Certaines espèces sont plus étudiées pour leurs vocalisations comme les diamants mandarins (espèce ayant également fait l'objet d'études génétiques approfondies), d'autres pour leur intelligence comme celle du genre Corvus. Les poulets et les pigeons sont également populaires pour la biologie et la psychologie comparative.

Classification et nomenclature

Utilisation et étymologie du terme oiseau

Oiseau dérive du bas latin aucellus, qui est une forme syncopée de avicellus, diminutif de avis. Par oiseau, on entend habituellement l'ensemble des espèces existantes possédant des plumes, mais aussi bon nombre d'espèces disparues ancêtres ou apparentées aux espèces actuelles, qui sont regroupées dans la sous-classe des Neornithes.

Le petit de l'oiseau porte le nom d'oisillon ou de poussin. Le jeune oiseau est qualifié de juvénile ou d'immature.

Plusieurs espèces d'oiseaux comportent le terme oiseau dans un de leur nom vernaculaire comme l'oiseau-palmiste, les oiseaux-lyres ou ménures, oiseaux-mouches, oiseau du paradis, oiseaux-éléphants ou æpyornis, oiseaux des îles ou paradisier, l'oiseau royal décrit par Buffon..., mais certaines espèces le sont plus génériquement comme l'appellation « oiseaux des tempêtes » qui désignent les Hydrobatidae.

Contrairement à la plupart des autres animaux, chacune des espèces d'oiseaux dispose d'un nom français normalisé unique attribué par la CINFO.

On regroupe également les oiseaux en fonction de leur habitat, comme les oiseaux marins ou de la géographie, ou des biomes (oiseaux tropicaux), s'ils migrent ou s'ils sont sédentaires. Ainsi on parle d'oiseaux aquatiques, marins, terrestres ; oiseaux migrateurs, de passage, voyageurs, nicheurs ; oiseaux coureurs, grimpeurs, plongeurs, sauteurs ; oiseaux de proie ; oiseaux diurnes, nocturnes.

voir aussi : Liste alphabétique de noms vernaculaires d'oiseaux

histoire de la classification scientifique des oiseaux
Planche comparant le squelette d'un être humain et d'un oiseau. Extraite de l'Histoire des oyseaux de Pierre Belon.

L'Histoire de la nature des oyseaux, avec leurs descriptions et naïfs portraicts retirez du naturel publiée en 1555 par Pierre Belon constitue un premier effort de classification depuis Aristote dont il s'inspire largement. Il décrit tous les oiseaux qu'il connaît et les regroupe suivant leur comportement et leur anatomie : les oiseaux de proie, les oiseaux d'eaux, les omnivores, les petits oiseaux (subdivisés à leur tour en insectivores et en granivores). De nouveaux termes, forgés sur des racines latines, vont être créés et passés dans le langage populaire comme palmipède.

La première classification scientifique est publiée en 1676 par Francis Willughby et John Ray sous le nom de Ornithologiae.

C'est dans la 10e édition de son Systema Naturæ que Carl von Linné propose une classification des oiseaux en six groupes

Petit à petit, surtout grâce aux travaux de Carl von Linné parus en 1758, cette classification va se perfectionner grâce (notamment) aux travaux sur l'anatomie comparée et l'embryologie.

La classification la plus communément admise est ensuite celle de Sharpe dans le Catalogue of the Birds in the British Museum, qui proposait les ordres des palmipèdes, échassiers, gallinacés, colombins ou pigeons, grimpeurs, passereaux, rapaces, coureurs. Par la suite, ces termes ne vont plus être considérés comme porteurs d'un sens scientifique comme échassier ou palmipède et sont aujourd'hui jugés comme obsolète d'un point de vue taxonomique.

Une des systématiques la plus importante de la fin du XXe siècle est celle élaborée par James Lee Peters. La classification de Howard et Moore en dérive. Dans la vision traditionnelle de l'évolution des oiseaux modernes (Neornithes), on place à la base de l'arbre phylogénétique, après les ratites et tinamous, les groupes d'oiseaux marins tels les manchots, les grèbes, les plongeons et pélicans, etc.

Vers la fin des années 1970 et durant toute la décennie suivante, Charles Gald Sibley et Jon Edward Ahlquist mènent des études fondées sur des méthodes d'hybridation de l'ADN, ce qui modifie profondément les connaissances sur la phylogénie des oiseaux. La nouvelle classification a montré que les canards et les gallinacés étaient les parents les plus proches des ratites (qui intègrent les tinamous) formant les paléognathes. Les Galloanserae constituent une lignée ancienne chez les Néognathes. Les groupes d'oiseaux marins traditionnellement considérés comme archaïques sont maintenant placés dans l'ordre des Ciconiiformes élargi, qui comprend aussi les rapaces diurnes (Accipitridae, Sagittariidae (Aves) et Falconidae) et les limicoles (Scolopacidae, Charadriidae, Laridae, etc.). Dans cette nouvelle taxinomie Sibley-Ahlquist du vivant, dite classification phylogénétique, les oiseaux font partie des archosauriens qui comprennent un grand nombre de fossiles appelés dinosaures. Cette systématique est dans l'ensemble acceptée en Amérique tandis que les réticences sont plus importantes en Europe.

Les recherches pour comprendre la position relative de chaque groupe d'oiseaux continue et d'autres domaines que la génétique sont explorés. Un chercheur russe a démontré que la structure de la coquille des œufs pourrait être utile dans la détermination des relations entre oiseaux.

Les relations difficiles entre les oiseaux et les hommes

Maladies communiquées aux humains

Les oiseaux peuvent être porteurs, sains ou non, de maladies transmissibles à l'homme (voir le paragraphe « Maladies aviaires »). Les oiseaux peuvent entraîner également des allergies liées en particulier aux plumes.

Lutte contre les oiseaux

Nuée d'étourneaux au-dessus de Rome. Cette espèce peut former des bandes de plusieurs milliers d'individus pouvant générer de grands dommages dans les vergers et les villes
Mesure de protection contre les pigeons bisets en Suisse

Certains oiseaux sont considérés comme nuisibles. Les causes en sont diverses et certaines très controversées. Par exemple, ils consomment des petits fruits ou du maïs comme les carouges à épaulettes, les moineaux, certains étourneaux, les gros-becs, certains corneilles et corbeaux. Les pigeons sont quant à eux une nuisance pour les bâtiments bien qu'en Angleterre on les voie attaquer certaines cultures.

Les moyens mis en place pour lutter contre eux peuvent être très différents.

L'abattage par certains chasseurs de rapaces, particulièrement utiles aux agriculteurs car chassant surtout les vermines mais perçus comme une concurrence déloyale pour la chasse aux Lagomorpha, a fortement réduit certaines populations. Les vautours dans le sud de la France, accusés sans preuves formelles de tuer les moutons et vaches, ont été exterminés, avant d'y être réintroduits.

D'autres espèces, devenues invasives suite à l'introduction humaine car jugées initialement utiles, font l'objet de mesures visant soit la réduction de leurs populations soit l'éradication.

Pour les espèces sauvages autochtones, les agriculteurs cherchent avant tout à empêcher les oiseaux de consommer les plantes qu'ils cultivent. Les moyens mis en œuvre sont divers, il peut s'agir de répulsifs sonores, de répulsifs visibles tels les épouvantails, la chasse, la destruction des nids, le piégeage, la protection des cultures par filets ou sacs, par produits chimiques répulsifs, par culture d'espèces végétales répulsives.

Certains rapaces sont élevés pour effrayer les autres oiseaux autour des aéroports afin de protéger les avions des collisions. Ils sont également réintroduits dans les villes pour lutter contre les pigeons considérés comme des fléaux. En effet, ces derniers, en plus de transmettre certaines maladies, endommagent les bâtiments publics avec leurs déjections. Il est d'ailleurs interdit de les nourrir dans de nombreuses villes. Des épines sont posées sur ces bâtiments pour les empêcher de se poser, des dispositifs analogues existent aussi sur certains panneaux solaires de façon à ce que leurs déjections ne fassent pas baisser les rendements.

Certaines nuées saisonnières, comme celle du jaseur boréal, sont considérées comme une malédiction dans de nombreux pays de l'est européen. Ils se déplacent en nuées vers l'ouest durant les hivers particulièrement rigoureux, semblant amener le froid avec eux.

Action de l'homme dans les disparitions actuelles

L'évolution se produit à une échelle trop lente pour être clairement perçue par les humains, mais on note une diminution certaine du nombre d'espèces, mais surtout du nombre d'individus au sein de nombreuses espèces. Ainsi 12 % des espèces étaient au début du XXIe siècle reconnues en danger par l'UICN. Les causes de disparition sont

  • la disparition et/ou la fragmentation de leurs habitats,
Deux Moas, oiseaux d'environ 3 m de haut, chassés par l'aigle de Haast, rapace d'environ 3 m d'envergure : la disparition de ces deux espèces a des causes humaines
  • la chasse (pour certaines espèces) : L'homme, par sa prédation directe, est la cause de la disparition de plusieurs espèces d'oiseaux comme le Moa ou le Dronte,
  • l'empoisonnement ou un affaiblissement immunitaire par les pesticides et d'autres polluants. Beaucoup d'oiseaux qui se trouvent au sommet de la pyramide alimentaire sont à ce titre victimes de la pollution en concentrant les polluants.
  • Certaines espèces connaissent une augmentation plus ou moins insoupçonnée de l'hybridation ; Certaines espèces proches, voyant leur habitat se morceler, se croisent en produisant même des hybrides stériles en quantité si importante que cela peut mettre ces espèces en péril. Par exemple, les nombreux oiseaux-mouches hybrides trouvés dans le nord ouest de l'Amérique du Sud peuvent représenter une menace pour la conservation de ces espèces en espèces distinctes.
  • Certaines espèces rares font l'objet d'un trafic (les perroquets par exemple).
  • La perte de capital génétique est un des problèmes pour le long terme, qui concerne aussi et plus encore les oiseaux domestiqués et d'élevages (poules, canards, oies en particulier, suite à la production industrielle de poussins de un jour à partir de reproducteurs sélectionnés). Le CNRS estimait en 2005 que 50% des races domestiques sont en voie de disparition.
  • La diffusion de zoonoses, à cause des modalités d'élevages industriels et de transport, est également une menace, les élevages constituant des réserves potentielles de maladie ou des foyers sensibles d'incubations infectieuses.

Protection des oiseaux

La liste des espèces d’oiseaux menacés d’extinction tend à s’allonger, bien que les oiseaux soient mobiles et semblent pouvoir plus facilement échapper que d'autres espèces aux menaces qui pèsent sur elles. La liste rouge des espèces menacées, éditée par l’UICN et réactualisée le 14 mai 2009, compte 1 227 espèces d’oiseaux menacés, dont 12% « mondialement menacées d’extinction » (192 espèces en danger critique d’extinction, soit deux de plus qu’en 2008 ; neuf ayant été ajoutées à cette catégorie, et 7 ayant été reclassées dans une autre catégorie, celle des espèces «menacées»).

Les gouvernements, et de nombreuses associations de protection de la nature ou de sociétés ornithologiques, travaillent à la protection des oiseaux de diverses manières, comme la loi, la protection et la restauration des sites, et l’élevage de populations captives dans la perspective de leur réintroduction. Certaines d'entre elles visent aussi à la protection des races domestiques dont la diversité diminue.

Quartier général de l'UICN à Gland, en Suisse

Parmi les ONG les plus représentatives travaillant dans le domaine de la conservation des oiseaux se trouvent BirdLife International et ses délégations nationales, régionales et départementales, l'UICN, etc.

Des conventions et accords internationaux réglementent certains aspects ayant trait à la protection des espèces : Convention de Washington (CITES), Convention de Berne, Convention de Bonn, Accord sur la conservation des oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie (AEWA), Migratory Bird Treaty Act, etc.

Les efforts menés par les différents partenaires ont permis en 2004, que seize espèces d’oiseaux qui auraient disparu sans mesures conservatoires, soient toujours existantes.

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