Oiseau - Définition

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Biologie de l'oiseau

Les flamants roses sont des oiseaux planctonivores qui filtrent l'eau à l'aide de leur bec garni d'excroissances cornées en forme de fanons

Alimentation

Les régimes alimentaires aussi bien que les stratégies pour se nourrir sont très variées. Certaines espèces peuvent être opportunistes comme les charognards, ou peuvent trouver leur nourriture dans des lieux spécifiques comme les nectarivores ou frugivores. Les oiseaux peuvent aussi être herbivores, granivores, ou prédateurs comme les carnivores, insectivores, piscivores, planctonivores, voire cleptoparasites. Le Géospize à bec pointu est même connu pour être hématophage. Certaines espèces (Grand cormoran, Spatule blanche, etc.) peuvent chasser ou pêcher en groupe… De nombreux oiseaux sont généralistes ; les autres espèces, dites spécialistes, occupent des niches écologiques spécifiques et ne consomment qu'un seul type de nourriture, ou tout au moins un nombre très limité.

Le métabolisme élevé des oiseaux les oblige à consommer de grandes quantités d'énergie. Ainsi, la masse fraîche de nourriture avalée chaque jour peut équivaloir jusqu'à environ 40 % de la masse corporelle chez les grives, près de 100 % chez les hirondelles, pouillots, roitelets et troglodytes et 200 % chez les colibris. La résistance au jeûne est de fait généralement faible, par exemple 24 h ou moins chez les hirondelles et le martinet noir, mais peut atteindre plusieurs jours, voire plusieurs semaines chez les rapaces diurnes.

Comme ils n'ont pas de dents, les oiseaux avalent souvent leurs aliments entiers, mais ces derniers peuvent être écrasés à l'aide du bec, ou dépecés, plumés, déchiquetés, décortiqués, selon les espèces considérées et la nature de l'aliment. Les aliments seront broyés dans le gésier. Le système digestif particulier des oiseaux les rend assez sensibles aux toxines alimentaires.

Homéothermie

Les oiseaux sont des animaux homéothermes, c'est-à-dire que leur température interne est maintenue constante, quel que soit la température extérieure. Leur métabolisme élevé et leur plumage participent à cette régulation ; la température interne moyenne des oiseaux est assez élevée (en général entre 40 et 42 °C).

Génétique

Le système de détermination sexuelle est de type WZ/ZZ. Dans le système WZ de détermination sexuelle, les femelles ont deux chromosomes sexuels de types différents (WZ), alors que les mâles ont deux chromosomes sexuels de même type (ZZ). Cependant le schéma général de détermination des sexes est mal connu et très différent de celui observé chez les mammifères.

Le génome des oiseaux est original sur plusieurs points, la taille physique du génome est faible parmi les vertébrés et de 2 à 8 fois plus courte que chez les mammifères. Le génome est assez homogène avec 60 à 75% de séquences uniques. La gamme de variations du nombre diploïde est assez étendue : de 40 pour l’œdicnème criard (Burhinus oedicnemus) à 138 pour le martin-pêcheur (Alcedo atthis) avec une distribution de type gaussien avec un maximum vers 85.

Une des caractéristiques génétiques majeure et originale du génome avien est l'hétérogénéité de tailles des chromosomes. Le rapport entre le plus court et le plus long chromosome est de 1 pour 35 chez la poule domestique et de 1 à 15 chez les Accipitridae. Les microchromosomes des caryotypes classiques d’oiseaux, contrairement à ce qui était supposé dans les premières études cytogénétiques, constituent des éléments majeurs du génome.

Les éleveurs d'oiseaux sont particulièrement attentifs à la génétique de leurs oiseaux pour essayer de faire exprimer certains allèles visibles qui augmentent la valeur de ceux-ci. Cette pratique est courante pour de nombreux passereaux exotiques et les Psittacidae chez qui les éleveurs sélectionnent des couleurs insolites, c'est par exemple le cas de l'Inséparable rosegorge.

La génétique s'avère essentielle afin de déterminer leur phylogénie précise et donc de comprendre leur évolution. La nouvelle taxonomie dite de Sibley-Ahlquist est fondée sur les données résultantes des études utilisant les techniques d'hybridation de l'ADN.

Rythmes biologiques

Le Kiwi (ici, Apteryx australis) présente de nombreuses spécificités. Dépourvu d'ailes mais muni d'un excellent odorat, c'est un oiseau nocturne

La vie des oiseaux s'organise en fonction de plusieurs rythmes biologiques. Le plus commun aux vertébrés est le rythme circadien. La plupart des oiseaux sont diurnes, mais quelques oiseaux, comme la plupart des hiboux et des Caprimulgidae, ainsi que de nombreuses chouettes sont nocturnes ou crépusculaires. D'autres espèces, comme la plupart des limicoles, suivent un rythme de vie basée sur la marée.

Les oiseaux en raison de l'existence des saisons suivent également un rythme circannuel. Les oiseaux qui migrent sur de longues distances subissent généralement des changements anatomiques ou comportementaux (par exemple le Zugunruhe) ou une mue pour préparer ce voyage. Suivant les saisons, certaines espèces peuvent également effectuer des migrations journalières, altitudinales par exemple, ou pour se rendre sur des zones de nourrissage.

Les rythmes circadiens et saisonniers semblent liés à la durée du jour. Les cycles de reproduction sont annuels, plusieurs nidifications pouvant avoir lieu dans une saison pour certaines espèces particulièrement prolifiques.

Sommeil

L'activité journalière de la majeure partie des oiseaux comporte des périodes de repos et des périodes courtes de sommeil. Cette période est appelée sommeil vigilant, les oiseaux ouvrent fréquemment les yeux et observent les alentours pour permettre la fuite en cas de menace. Le sommeil des oiseaux présente une phase de sommeil paradoxal courte que l'on estime en moyenne à moins d'une minute, même si les Spheniscidae, qui détiennent un record dans la classe, capitalisent jusqu'à 80 minutes de sommeil paradoxal par jour. Certaines espèces, comme les albatros ou les martinets, sont réputées pouvoir dormir en volant ou sont capables de rester plusieurs jours sans dormir. Il n'existe cependant pas de preuve expérimentale.

Canards à oreilles roses endormis

Le comportement associé au sommeil est très différent selon les familles d'oiseaux. Beaucoup d'espèces sont capables de faire diminuer la température de leur corps, voire d'entrer en torpeur comme les Trochilidae tandis que l'engoulevent de Nuttall hiberne. Les Anserinae sont les seuls oiseaux connus chez qui s'observe une perte de tonus musculaire. L'état de sommeil est très reconnaissable chez ces espèces qui réfugient leur bec sous une aile et souvent ne posent qu'une seule de leurs pattes au sol. Beaucoup d'espèces nicheuses au sol, comme les Phasianinae, se réfugient en hauteur à l'abri des prédateurs, quelquefois en commun, pour dormir tandis que quelques perroquets du genre Loriculus se perchent tête en bas. De nombreuses espèces présentent une insertion particulière des tendons des muscles des doigts, de sorte que lorsqu'ils sont posés sur une branche, la flexion des doigts est automatique ; ceci leur permettrait de dormir perchés sans tomber de l'arbre.

Le renouvellement du plumage

Jeune Manchot royal (Aptenodytes patagonicus) au cours de la mue qui lui permettra de passer d'un plumage juvénile à un plumage adulte

Le plumage est régulièrement renouvelé, au minimum une fois par an, au cours de la mue. Suivant les espèces, celle-ci peut avoir plusieurs rôles. Elle permet à certaines espèces de changer de couleurs de plumage, aussi bien pour la reproduction que pour se camoufler, mais aussi de permettre une meilleure couverture thermique. Elle peut aussi précéder une migration. Les oiseaux réalisent aussi une mue pour passer du plumage juvénile au plumage adulte.

En dehors de la mue, avant de nicher, les femelles de nombreuses espèces perdent le duvet situé sous leur ventre. Sous la peau, à cet endroit précis alors dénudé que l'on appelle plaque incubatrice, se trouvent de nombreux vaisseaux sanguins. Les œufs pourront ainsi être en contact plus étroit avec la peau réchauffée par les vaisseaux sanguins : ceci favorise une bonne incubation.

La perte de plumes, tout comme l'absence de mue, peut être également le signal d'une maladie.

La migration

La migration des oiseaux est une occasion pour les ornithologues de capturer, baguer et mesurer les oiseaux avant de les relâcher. Ici, une huppe fasciée déjà baguée est mesurée au Portugal, lors de sa migration de printemps entre l'Afrique tropicale et l'Europe de l'Ouest

La migration est un déplacement régulier, d'annuel à journalier, observé chez de très nombreuses espèces d'oiseaux. Ces déplacement peuvent prendre des formes très différentes selon les espèces et induisent d'autres comportements, alimentaires par exemple, très spécifiques. C'est un effort important pour bon nombre d'oiseaux qui en meurent. Bien connues des hommes, ces migrations sont attendues par les chasseurs, craintes par les gestionnaires d'aérodrome et certains aspects confondent toujours les scientifiques, qui cherchent encore à comprendre comment font les oiseaux pour parvenir à leur destination.

Ces déplacements sont une manière pour les espèces migratrices d'échapper à un changement d'habitat ou une baisse de disponibilité de nourriture liée aux rigueurs d'un climat défavorable, mais peuvent aussi s'interpréter comme une maximisation des chances de reproduction.

Activités de confort

Les oiseaux utilisent une partie de leur temps dans des activités dites de confort. Selon certains auteurs, ils consacrent 9,2 % de leur période active à cela.
Une des activités de confort les plus courantes est le lissage de leurs plumes avec les secrétions cireuses de leur glande uropygienne. L'utilité de cette pratique est discutée mais il semble que cette cire agit sur la flexibilité des plumes, et aussi comme un agent antimicrobien qui inhibe la croissance de bactéries dégradant les plumes. Plus de 250 espèces complètent ces sécrétions avec de l'acide formique tirées de fourmis. Les séances de toilettage peuvent être mutuelles.

Dinde prenant un bain de poussière

De nombreux oiseaux aiment également se baigner dans de l'eau et certains (notamment les phasianidae et les moineaux) dans la terre ou la poussière.

Longévité de l'oiseau

La durée de vie des oiseaux est très variable selon les espèces, elle peut être de trois ou quatre ans pour certains passereaux à plus de 50 pour les albatros et puffins, et même plus de 60 ans pour certaines espèces rares comme le kakapo. Au sein d'une même espèce, les mues dépendent des saisons, mais aussi de l'âge des oiseaux et de l'état général de ceux-ci, ainsi la bonne connaissance de ce phénomène permet de déduire l'âge de nombreux oiseaux sauvages. La pneumatisation du squelette est une autre caractéristique utilisée pour estimer de l'âge des oiseaux.

Santé

Parasites des oiseaux

Les parasites les plus courants chez les oiseaux appartiennent aux groupes des acariens, des poux aviaires et des vers. D'autres parasites microscopiques, comme certains protozoaires, provoquent des maladies.

Dermanyssus gallinae, un pou de gallinacé.

Au moins 2 500 espèces d'acariens réparties dans 40 familles vivent en relation étroite avec les oiseaux, occupant leurs nids, leurs plumes, ou même leur bec comme certains acariens d'oiseaux-mouches. Ces acariens peuvent avoir une relation simplement phorétique ou peuvent perturber leurs hôtes en provoquant des démangeaisons, mais peuvent aussi être des parasites comme les Dermanyssus et Ornithonyssus. Toutes les espèces d'oiseaux sont concernées, même les manchots possèdent des tiques. Le mode de vie d'une tique d'oiseau dépend bien sûr de son espèce ; cependant, la larve vit le plus souvent uniquement dans le nid. Ces acariens ont des cycles de reproduction courts et sont capables de pulluler très rapidement. Certains acariens se nourrissent de peaux mortes, d'autres, comme chez les oiseaux-mouches, se font transporter de fleur en fleur et s'y nourrissent de nectar. Dans les nids, on a même découvert des tiques naines parasites de tiques aviaires.

Un nombre trop important de tiques peut nuire à la couvée et même à la vie du poussin. Pourtant, certaines études pourraient suggérer que ce commensalisme n'est pas uniquement défavorable aux oiseaux. Il existe de nombreuses études sur ce sujet complexe des interactions entre les acariens et les oiseaux, beaucoup de facteurs entrant en ligne de compte. Il n'est pas facile d'établir des règles simples.

Les mallophages (dont les Ischnocera) sont des insectes aussi appelés « poux broyeurs ». Ils sont le plus souvent inféodés à une espèce précise d'oiseau.

Plusieurs espèces de plathelminthes, dont des cestodes ou trématodes, peuvent infecter les oiseaux qui peuvent les transporter d'un continent à l'autre. Par exemples, les oiseaux de mer en mangeant des coques, favorisent un parasitisme à trématodes (genre Meiogymnophalus, Himasthla, etc.) qui pourra par la suite atteindre plusieurs espèces d'hôtes, oiseaux ou mollusques.

Maladies aviaires

Un cas grave d'ornithose chez un juvénile d'aigrette bleue

Les oiseaux peuvent jouer un rôle important vis-à-vis des humains en étant vecteurs de maladies en les propageant sur des longues distances comme l'ornithose, la salmonellose, le campylobactériose, la mycobactériose (tuberculose aviaire), la grippe aviaire, la lambliase, et la cryptosporidiose. De ce fait, ces zoonoses sont étudiées et leur propagation soigneusement observée. Du fait également de l'importance économique des élevages de volaille, les découvertes de foyers de maladies aviaires peuvent amener les autorités locales à prendre des mesures radicales vis-à-vis de ces élevages. Ainsi en septembre 2007, 205 000 volailles ont été détruites en Bavière, 160 000 volailles au Bangladesh en février 2008 suite à la découverte de souche de la grippe aviaire, etc. Certaines maladies peuvent être plus spécifiques à un ordre comme la maladie de Pacheco pour les Psittaciformes.

Autres maladies
  • choléra des poules ou avaire
  • Maladie de Gumboro
  • Laryngotrachéites de l'oiseau
  • Variole aviaire (forme diphtérique)
  • PBFD
  • PSD
  • Candidose aviaire
  • Aspergillose
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