Histoire des odonymes en France
Les historiens donnent cinq époques où l'on peut observer une typologie similaire sur tout le territoire.
- Le Moyen Âge : les dénominations répondent à une logique fonctionnelle. Le nom de la voie est celui du lieu qu'elle dessert, ce lieu étant religieux ou civil :
- → « place de l'Église », « place du Marché », « rue des Bouchers » ;
- XVIIe et XVIIIe siècles : rupture avec le Moyen Âge et la dénomination fonctionnelle. Les voies portent alors le nom des Grands du royaume (ce procédé aurait été inspiré par Sully) :
- → « place Louis-le-Grand », « rue de Condé » ;
- Révolution française : la débaptisation est courante, les instances révolutionnaires ne changeant pas seulement les noms des rues mais aussi des villes :
- → Les « rue de l'Égalité », « place de la Nation » apparaissent dans la plupart des cités ;
- L'Empire : déjà sous le Directoire, la débaptisation s'essouffle. Sous l'Empire le phénomène s'inverse et les « rue Saint-Antoine » ou « rue de l'Église » sont réintroduites. C'est aussi l'époque de l'apparition des noms de généraux et de victoires militaires dans les villes françaises : « rue de Wagram », « rue Ney » ;
- XIXe siècle : La guerre de 1870 et l'annexion de l'Alsace et de la Moselle par l'Allemagne, incitent de nombreuses communes à créer des boulevards, de Strasbourg, de Metz, de l'Alsace-Lorraine ....
- XXe siècle : c'est l'éclectisme. Les courants principaux sont les personnages célèbres majoritairement masculins, les régions géographiques et les pays (« rue de Colmar », « avenue du Japon », « route de Laval », etc.) et enfin les références à la nature (« allée des Roses », « rue des Alouettes », etc.).
En 2009, Rue de l'Église est l'odonyme le plus fréquent. Rue Pasteur étant celui concernant une personne le plus attribué.
Une autre vision des noms de rues
Aux États-Unis, les grandes villes de l'est n'ont jamais utilisé les noms que pour les grandes voies et aussi pour les plus anciennes. La plupart du temps, pour un souci de repérage et de facilité, les rues ont été numérotées, ainsi en Amérique du Nord, le nom de rue le plus répandu est «Second Street», et le suivant est «Main Street».
Toujours par facilité, les villes, et surtout celles qui se dotent ou qui refondent leurs noms de rues, adoptent des noms de fleurs ou d'arbres. Ces odonymes-là n'entrent que très rarement dans les études.
Enfin il faut noter les traditions locales. Souvent elles s'appuient sur le milieu naturel antérieur à la fondation de la ville. On trouve aussi des appellations traditionnelles à une région : la « rue de la cave » dans les régions viticoles, la « place du peuple » dans les villes de tradition marxiste, etc.