L'occlusion dentaire (latin : occludere = enfermer ; claudere = fermer) est la manière dont les dents supérieures (dents maxillaires) s'engrènent avec les dents inférieures (dents mandibulaires). Cette intercuspidie maximale est un état statique furtif dans les conditions naturelles : ce réflexe dure moins d'une demi seconde (485 millisecondes) lors de chaque déglutition salivaire (une déglutition par minute).
Cette occlusion réflexe des arcades dentaires ne doit pas être confondue avec l'occlusion volontaire, d'origine iatrogène lors des examens médicaux (dentiste, orthodontiste, radiologue).
La dynamique occlusale s'inscrit dans les limites de la physiologie neuromusculaire : elle concerne toutes les positions et mouvements de la mâchoire inférieure, depuis la position de repos physiologique de tous ses muscles, jusqu'à la position réflexe d'intercuspidie maximale : c'est la relation myodéterminée asymptomatique, ou RMDA (Occlusodontologie).
La force de pesanteur (gravité terrestre), ou poids, est une constantephysique qui influence toutes les positions et les mouvements de la mâchoire inférieure chez le sujet en position verticale. En marge de toute influence iatrogène, l'étude de la posture occlusale répond, par voies strictement réflexes, à l'influence de cette force naturelle dans toutes les conditions, physiologiques et pathologiques.
Les dents sont implantées sur la mâchoire inférieure et, à l'inverse du maxillaire supérieur, seul cet os est mobilisable par les muscles manducateurs.
Chaque muscle a son antagoniste : lorsque le premier se met en contraction, l'action inverse, ou réaction, par le muscle antagoniste, est inhibée via les voies neuronales réflexes.
La fonction musculaire physiologique est toujours régie par des voies réflexes (C.S. SHERRINGTON, 1917, 1932), totalement indépendantes de la volonté de l'individu.
Les voies réflexes sont modulées par différentes sources, sensitives et sensorielles. Notamment, les propriocepteurs desmodontaux, ou organelles situées entre la dent et l'os, au sein du parodonte (périodonte).
Les propriocepteurs desmodontaux ont une précision mécanique de l'ordre du centième ou du millième de millimètre, soit l'épaisseur d'un cheveu.
Les propriocepteurs desmodontaux sont les déterminants de l'occlusion (A. JEANMONOD, 1988).
La position dynamique spatiale réflexe de la mandibule ( Mdb ), ou posture mandibulaire, dépend des muscles masticateurs (m. temporal, m. masséter, m. ptérigoïfien interne, m. ptérygoïdien externe), des muscles sus-hyoïdiens, des muscles sous-hyoïdiens, des dix-sept muscles de la langue et de la gravité terrestre ( g ).
Les conditions physiologiques sont remplies lorsque le système consomme le minimum d'énergie (ATP) : "R".
Dans les conditions physiologiques, le travail musculaire alterne avec des phases suffisantes de repos. Dans ce cas, le système fonctionne en aérobiose.
La dysfonction naît d'une phase insuffisante de repos, conjuguée à l'anaérobiose : production d'acide lactique. Il s'ensuit fatigues musculaires, gênes, crampes et douleurs (myalgies).
Tout muscle, contracté à plus de 30% de la contraction maximum volontaire, voit ses veines pincées : le débit sanguin intramusculaire s'arrête.
L'absence d'un débit sanguin conduit le métabolisme cellulaire en anaérobiose (H.A. KREBS, 1953).
La dysfonction occlusale concerne autant des rapports défavorables entre les dents supérieures et inférieures, que des chemins aléatoires d'ouvertures et de fermeture des mâchoires.
La dysfonction occlusale et les parafonctions (bruxisme, sucion du pouce, onycophagie, etc.) augmentent la consommation d'énergie (ATP) et au détriment de la phase de repos physiologique des muscles.