Observatoire astronomique de l'université de l'Illinois - Définition

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Introduction

Observatoire astronomique de l’université de l’Illinois
Champaign-Urbana area IMG 1138.jpg
Présentation
Nom local University of Illinois Observatory
Protection National Register of Historic Places : 6 novembre 1986

National Historic Landmark : 20 décembre 1989

Géographie
Latitude
Longitude
40° 06′ 34″ Nord
       88° 13′ 31″ Ouest
/ 40.109444, -88.225278
 
Pays États-Unis États-Unis
Région Illinois Illinois
Localité Urbana

 

(Voir situation sur carte : Illinois)
Observatoire astronomique de l'université de l'Illinois

 

(Voir situation sur carte : États-Unis)
Observatoire astronomique de l'université de l'Illinois

L’observatoire astronomique de l’université de l’Illinois est un observatoire astronomique américain construit en 1896. Il se trouve sur l’avenue Souths Matthews à Urbana, dans le comté de Champaign, en Illinois. Inscrit sur le National Register of Historic Places le 6 novembre 1986, il a été intégré à la liste des National Historic Landmarks par le Département de l’Intérieur des États-Unis le 20 décembre 1989.

L’observatoire contient une lunette astronomique de 300 mm construite par John Alfred Brashear, mais aucun de ses instruments n’est encore utilisé pour la recherche professionnelle aujourd’hui. L’établissement a joué un rôle important dans le développement de l’astronomie car il fut le siège d’une innovation clé dans le domaine de la photométrie astronomique. Il a été dirigé par des scientifiques tels que Joel Stebbins et Robert H. Baker.

Érigé en 1896 à la demande de l’Assemblée générale de l’Illinois, l’observatoire de l’université de l’Illinois est devenu important dans le développement de l’astronomie de par les recherches pionnières effectuées par Stebbins de 1907 à 1922. Joel Stebbins a quitté l’université de l’Illinois en 1922 mais avait fait pendant son mandat de directeur des découvertes qui ont aidé à changer le visage de l’astronomie moderne. Le bâtiment est dans une conception traditionnelle d’observatoire, après un plan en T. Le dôme s’élève à 11 mètres de haut. Le bâtiment a été utilisé par le département d’astronomie de l’université de l’Illinois de son inauguration jusqu’en 1979, date où le département a emménagé dans un nouveau bâtiment plus spacieux, afin de loger un personnel grandissant.

Histoire

L’état de l’Illinois vote en 1895 le financement d’un nouvel observatoire astronomique en faveur de l’université de l’Illinois à hauteur de 15 000 dollars américain. Le site de construction est choisi sur une butte herbeuse entre Matthews Avenue et Burrill Avenue, juste à proximité au nord de Morrow Plots, le plus vieux champ d'agriculture expérimentale, ouvert en 1876, et classé depuis comme National Historic Landmark.

Le bâtiment est construit en remplacement d’un autre observatoire présent sur le campus, plus petit et plus ancien. Les contrats de constructions sont remportés au printemps 1896 par Charles A. Gunn, un architecte, et par Bevis and Company in Urbana, un entrepreneur en bâtiment. Les travaux débutent en avril et le bâtiment est achevé au mois d’août, pour un coût total de 6 800 $.

Histoire astronomique

Recherches de Stebbin

Le luxmètre photoélectrique de Stebbins monté sur un télescope de 300 mm en 1913.

Avant 1907, l’étude de la magnitude des étoiles était effectuée par l’observateur en comparant visuellement la magnitude apparente de celles-ci, mais le procédé demeurait lent et imprécis. Ce système d’observation a été complété après 1907 par l’utilisation des plaques photographiques. Aucune de ces deux méthodes ne permettait cependant d’effectuer des mesures quantitatives. Le développement de la méthode basée sur la collecte empirique de donnée par un instrument électrique, mise au point par Joel Stebbins dans cet observatoire, a marqué une étape importante de l’histoire de l’astronomie.

Stebbins fut nommé directeur de l’observatoire de l’université de l’Illinois après l’obtention de son doctorat à l’université de Berkeley en 1903. Ses travaux les plus importants sont effectués entre 1907 et 1922. Ceux-ci, menés avec l’aide de sa femme May Stebbins, portent sur la luminosité relative des étoiles binaires en utilisant les méthodes d’observation visuelles et photographiques. En 1957, lors d’un discours donné à l’American Astronomical Society, Stebbins présente les évènements qui ont mené à sa découverte de cette façon :

« [May Stebbins] notait les chiffres à mesure que l’observateur les lui dictait, mais après certaines nuits passées à relever des centaines de mesures pour obtenir la moindre magnitude, elle faisait remarquer que ce travail était particulièrement lent. Je lui répondais qu’un jour nous ferions tout ceci en utilisant de l’électricité, ce qui a été une remarque cruciale. Par la suite, elle allait alors régulièrement me demander « quand allons nous passer à l’électricité ? ». Il s’est trouvé que deux ou trois mois plus tard, le département de physique de l’université organisait des portes ouvertes, et que l’un des stands d’exposition était tenu par un jeune enseignant, F.C. Brown. Celui-ci montrait comment, en exposant une cellule de sélénium à la lumière d’une lampe, il pouvait déclencher et arrêter le tintement d’une cloche. L’idée m’est alors venue : pourquoi ne pas exposer cette cellule à la lumière d’une étoile, puis mesurer l’intensité du courant électrique obtenu ? »
Le luxmètre au sélénium en 1910.

Stebbins et Brown se rapprochent et commencent à travailler ensemble. Ils installent une cellule de sélénium sur le télescope de 300 mm de l’observatoire. À l’automne 1907, après plusieurs tentatives, ils parviennent à obtenir une courbe de lumière de la Lune. Ce succès dans l’utilisation de la technologie photoélectrique est alors une avancée majeure pour les astronomes. La méthode est perfectionnée par la suite, Stebbins montrant que le fait de baisser la température de la cellule au sélénium jusqu’à zéro degré Fahrenheit permettait de doubler la sensibilité de celle-ci et de réduire le nombre ainsi que la taille des irrégularités. Les deux chercheurs parviennent alors à détecter des activités stellaires qui n’avaient pas été découvertes auparavant.

Les travaux de Stebbins sur les cellules de sélénium se poursuivent jusqu’en 1913, date à laquelle il commence à travailler avec Jakob Kunz. Ce dernier travaillait sur une cellule photoélectrique améliorée, basée non plus sur le sélénium, mais sur de l’alcali.

Autres découvertes

Lorsqu’en 1907, Stebbins commence à travailler avec Brown en utilisant des cellules de sélénium, de nombreuses découvertes notables ont déjà été faites à l’observatoire. Le premier directeur de la structure, G.W. Myers, y exerce de 1897 à 1900, date à laquelle il quitte l’université de l’Illinois pour l’université de Chicago. Lors de sa première année de mandat comme directeur, G.W. Myers annonce la découverte d’une source de variabilité provenant de l’étoile Beta Lyrae.

Stebbins arrive en 1903 de l’Observatoire Lick, il commence à étudier la luminosité de 107 étoiles binaires. En 1907, l’observation de la luminosité de la Lune menée par Stebbins et Brown constitue la première utilisation aux États-Unis de l’électricité pour obtenir une mesure de luminosité astronomique. Le passage de la comète de Halley en mai 1910 permet à Stebbins d’appliquer sa découverte à l’observation d’une comète. Deux ans plus tard, Stebbins utilise ce luxmètre pour découvrir le caractère binaire de quatre étoiles : Beta Aurigae, Alpha Virginis, Alpha Coronae Borealis et Delta Orionis. En 1915, il commence à étudier Beta Lyrae, l’étoile impliquée dans la première découverte faite à l’observatoire par Myers. Le 9 juin 1918, une éclipse solaire permet à Stebbins et à Jakob Kunz d’utiliser le luxmètre dans le Wyoming. Après ces découvertes, Stebbins quitte l’université de l’Illinois en 1922, la même année que le premier doctorat en astronomie conféré par cette université à Charles Wylie. Il rejoint l’observatoire Washburn de l’Université du Wisconsin-Madison, le docteur Robert H. Baker est nommé directeur de l’observatoire pour le remplacer.

Ce départ ne signe pas la fin des découvertes faites dans ce lieu. De 1933 jusqu’aux années 1960, l’observatoire continue de marquer l’histoire de l’astronomie et de l’astronautique des États-Unis. Le 27 mai 1933, les rayonnements de l’étoile Alpha Bootis sont captés par l’annexe de l’observatoire avant que le signal ne soit transmis pour inaugurer la World Fair de Chicago. Le budget de la structure est par la suite réduit à quelque 200 $ par an en raison de la Grande Dépression. L’établissement est ensuite parti prenante de 1939 à 1951 dans le Harvard’s Star Counting Circuit, projet visant à répertorier les étoiles de la Voie lactée et à déterminer leur disposition.

En 1961, alors que la course à l’espace se développe, le sénateur Paul H. Douglas demande que l’observatoire soit consulté par l’American Astronautical Society afin d’évaluer l’intérêt scientifique des projets américains de voyages habités vers la Lune.

Histoire récente

L’observatoire bénéficie d’une série de rénovations et d’agrandissements de 1956 à 1966. En 1967, le télescope de 300 mm de l’observatoire effectue sa dernière observation dans un but professionnel, et le département d’astronomie de l’université de l’Illinois déménage hors du bâtiment en 1979. La même année, la structure reçoit la reconnaissance du National Register of Historic Places, et en 1986, des milliers de personnes se réunissent sur son site pour observer le passage de la comète de Halley.

L’observatoire n’est plus utilisé à des fins de recherche, bien que le télescope soit toujours utilisé par l’université comme outil d’apprentissage. Son utilisation est aussi ouverte à une association d’étudiants. La dernière campagne de rénovation a eu lieu en 1996.

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