Le terme Calédonie dérive du nom donné par les Romains au massif montagneux du nord de l'Écosse. James Cook lui-même d'origine écossaise par son père, baptisa ainsi l'île qu'il venait de découvrir en 1774 en référence à cette région. Avec le temps, le nom s'applique progressivement à l'ensemble de l'archipel tandis que l'île principale est progressivement appelée Grande Terre. Le nom du pays fait néanmoins partie des signes identitaires qui doivent être définis et adoptés à la majorité des trois cinquièmes du Congrès selon l'accord de Nouméa : « La loi constitutionnelle sur la Nouvelle-Calédonie prévoira la possibilité de changer ce nom, par « loi du pays » adoptée à la majorité qualifiée. » (article 1.5 alinéa 2)
La Nouvelle-Calédonie est aussi dénommée familièrement par les descendants de colons européens (les Caldoches) et les Métropolitains (les Zoreilles) « le Caillou », tandis que le terme « Kanaky » a une connotation indépendantiste et identitaire en référence au terme kanak, terme d'origine hawaiienne, répandu dans le Pacifique par les navigateurs européens.
La toponymie et l'onomastique (nom des terres, îles, tribus et personnes…) en Nouvelle-Calédonie sont des questions liées à des problèmes d'ordre foncier, juridique, historique et linguistique, débattus sur un plan politique depuis de nombreuses années. L'accord de Nouméa prévoit ainsi : « Les noms kanaks des lieux seront recensés et rétablis. Les sites sacrés selon la tradition kanake seront identifiés et juridiquement protégés, selon les règles applicables en matière de monuments historiques. » (article 1.3 alinéa 1)
La Nouvelle-Calédonie est un ensemble d'îles et d'archipels mélanésiens de l'océan Pacifique Sud, situé dans la mer de Corail autour des coordonnées 21° 30′ Sud 165° 30′ Est, à environ 1 200 km à l'est de l'Australie et 1 500 km au nord-est de la Nouvelle-Zélande. Le pays insulaire de Vanuatu la borde au nord-est. Elle couvre une superficie terrestre totale de 18 575,5 km2 et environ 3 400 km de côtes.
La Nouvelle-Calédonie est centrée autour d'une île principale, la Grande Terre. Elle comprend également plusieurs ensembles d'îles plus petites, les îles Belep au nord de la Grande Terre, l'île des Pins au sud, les îles Loyauté à l'est (Ouvéa, Lifou, Tiga et Maré) et plus loin à l'ouest l'archipel des îles Chesterfield et les récifs de Bellone.
Sur une superficie d'environ 16 360,8 km2, la Grande Terre est de loin la plus grande de toutes les îles néo-calédoniennes. Elle s'étire du nord-ouest au sud-est sur près de 400 km en longueur et 50 à 70 km en largeur. Elle est parcourue sur toute sa longueur par une chaîne montagneuse, dont le point culminant, le mont Panié, s'élève à 1 629 mètres (5 344 pieds) d'altitude.
Les îles Loyauté sont situées à une centaine de kilomètres à l'est. Lifou est la plus vaste de ces îles, avec 1 196,1 km2, et est plus étendue que la Martinique. Viennent ensuite Maré (641,7 km2), Ouvéa (132,1 km2 et Tiga (11 km2).
À environ 45 km au large de la pointe nord-ouest de la Grande Terre, les îles Belep couvrent 69,5 km2 répartis en trois îles : Art (la plus grande, avec 52 km2, et la seule à être peuplée), Pott et les îlots rocheux Daos du Nord et Daos du Sud.
Limite sud du lagon néo-calédonien, l'île des Pins, située à environ 50 km de la pointe sud-est de la Grande Terre, couvre quant-à-elle 152,3 km2.
À cela il faut ajouter plusieurs groupes d'îlots et de récifs affleurant non habités :
Le lagon néo-calédonien a une surface totale de 24 000 km2, ce qui en fait l'un des plus grands lagons du monde (et que l'on présente également généralement comme « le plus beau lagon du monde »).
Il est ceinturé par une barrière de corail d'une longueur de 1 600 km, située entre 2 et 50 km des côtes de la Grande Terre, et s'étendant, des récifs d'Entrecasteaux au nord-ouest à l'île des Pins au sud-est, sur 680 km de long. La température des eaux varie entre 22 et 30 °C.
En dehors de la Grande Terre, plusieurs atolls possèdent leurs propres lagons, le plus important d'entre eux étant Ouvéa avec un lagon de 850 km2.
Le 7 juillet 2008, une grande partie des lagons de Nouvelle-Calédonie, soit 6 sites formant une totalité de 15 743 km2, ont été inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. Il s'agit du 33e site inscrit au patrimoine mondial pour la France, et plus particulièrement de son second site naturel après le golfe de Porto (inscrit en 1983) et le premier d'outre-mer.
Le territoire jouit d'un climat tropical, tempéré par l'influence océanique et influencé périodiquement par les phénomènes El Niño et La Niña, avec des vents dominant à l'est et au sud-est (les alizés). Il comprend des températures relativement chaudes (la moyenne des températures moyennées sur 12 mois pour la période 1952-1965 est d'environ 23,2 °C, avec un pic inférieur à 22,3 °C en 1965 et supérieur à 25 °C en 1998) et une humidité assez forte (la moyenne annuelle du taux d'humidité de l'air oscillant entre 73 et 81 %).
L'année est divisée en deux saisons, séparée par deux inter-saisons, déterminées par la position de la zone de convergence intertropicale (ZCIT) et l'importance de l'anticyclone de l'île de Pâques :
Mais au-delà de ces données globales, il existe d'importantes différences régionales qui donnent naissance aux différents paysages de la Nouvelle-Calédonie.
La côte est, exposée aux vents dominants et donc plus humide, présente des paysages de forêts tropicales denses (palmiers, cocotiers...) le long d'une bande littorale étroite enchâssée entre les montagnes et l'océan.
La côte ouest, en revanche, est protégée des vents dominants par la Chaîne, et est donc plus sèche. Elle offre ainsi un paysage de larges et longues plaines herbeuses et de savane (dont l'arbre emblématique est le niaouli), montant progressivement par une série de collines et de plateaux, recouverts de forêt sèche, vers les montagnes. Le littoral quant-à-lui est dominé par la mangrove, même si des zones claires se sont formées au nord de la Grande Terre. En effet, un excès de sel a provoqué la mort des palétuviers, des arbres pourtant aptes à pousser dans l'eau de mer. Mais, depuis une dizaine d'années (2008), la salinité diminue et les clairières reverdissent peu à peu.
Un écosystème particulier, appelé « maquis minier », caractérisé par une végétation buissonnante, à l'instar du maquis des zones méditerranéennes, s'est développé sur le sol ferreux des plaines et collines de l'extrémité sud de la Grande Terre.
Les îles Loyauté enfin, de par leur formation géologique particulière (de type atoll surélevé), présentent des paysages particulièrement chaotiques. Ainsi, bien que le relief y soit très peu élevé (culminant à 138 m à Maré, à 104 m à Lifou et à 42 m à Ouvéa), il donne naissance aussi bien à de nombreuses falaises et terrasses en bord de mer (falaises de Xodre à Lifou ou de Lekini à Ouvéa) qu'à un important réseau de grottes et à de véritables gouffres à l'intérieur des terres (grottes de Gossanah à Ouvéa). D'un autre côté, si la porosité du sol a empêché la présence d'un réseau hydrographique, les eaux de pluie issues des importantes précipitations que connaissent les îles s'infiltrant en effet directement dans le sol, elle a permis l'apparition de véritables « lentilles d'eau douce » (le trou de Bône à Maré), chaque île comportant ainsi une multitude de petites nappes phréatiques d'eau douce, ou saumâtre à Ouvéa, « flottant » au-dessus de l’eau salée, grâce à sa plus faible densité et à la faible miscibilité des deux liquides. Quoi qu'il en soit, la question de l'approvisionnement en eau douce et de la gestion des réserves des nappes est une question importante aux îles Loyauté, avec l'installation de citernes pour recueillir les eaux de pluie ou d'une usine de dessalement à Ouvéa.