Nouveau Monde - Définition

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Introduction

Le Nouveau Monde (en vert).

Le Nouveau Monde est un terme désignant le continent américain ainsi que l'Océanie, notamment l'Australie. Il fut utilisé au XVIe siècle à propos de terres découvertes au-delà de l'océan Atlantique, lorsqu'il devint évident que ce que l'on appelait jusque là « les Indes occidentales » était en fait un nouveau continent.

Cette appellation s'oppose à l'Ancien Monde connu jusqu'alors : l'Europe, l'Afrique et l'Asie.

Cette expression peut faire maintenant figure d'anachronisme, puisqu'elle se réfère à un point de vue dépassé. Elle est toutefois toujours utilisée, notamment pour des sujets qui continuent d'opposer ou de différencier deux grandes parties du monde. Dans certains domaines spécifiques, notamment la viticulture, l'Afrique du Sud peut aussi être englobée dans cette expression.

Origines de l'expression

L'expression Nouveau Monde est passée dans le langage courant lorsque, à la suite des voyages de Christophe Colomb, qui eurent un grand retentissement en Europe, encore amplifié par l'imprimerie, la société en Occident a pris conscience qu'il existait des terres à l'ouest, au-delà de l'océan Atlantique. Pendant longtemps, en effet, en tout cas depuis le VIe siècle et les grandes invasions, le monde scientifique et cultivé avait abandonné l'idée que la terre était sphérique. Les philosophes de la Grèce antique, à partir de Parménide semble-t-il, avaient connaissance de la rotondité de la Terre. Platon et Aristote s'étaient rangés à cette idée. Eratosthène avait même calculé la circonférence du globe terrestre.

Toutefois, après les invasions barbares, Cosmas d'Alexandrie revint à une représentation plate de la Terre, la carte en T, qui plaçait les trois continents alors connus depuis l'Antiquité (l'Europe, l'Asie, et l'Afrique) autour d'un T renversé vers la droite.

La civilisation arabo-musulmane, qui se trouvait au carrefour de nombreuses civilisations antiques, avait conservé l'idée que la Terre était sphérique. Les sciences et techniques islamiques avaient un degré d'avancement supérieur à celui de l'Occident dans les domaines de la géographie et de l'astronomie, notamment. En effet, les connaissances issues d'Euclide, de Ptolémée, d'Aristote, étaient intégrées dans les centres culturels de l'Islam (notamment Bagdad), de sorte qu'il existait une tradition importante en géographie et en astronomie dans cette civilisation.

Dès la fin du Xe siècle, et surtout après les croisades, il y eut des échanges culturels entre l'Occident et la civilisation arabo-musulmane, qui permirent d'intégrer de nouvelles connaissances dans les universités occidentales. Ptolémée, Aristote et Eratosthène devinrent des références dans les milieux cultivés, ainsi que pour les explorateurs et les navigateurs. Mais l'enseignement courant n'intégrait pas la géographie.

Les premières explorations vers l'Asie (missionnaires franciscains et dominicains, voyage de Marco Polo) développèrent dans les esprits l'idée que la Terre était sphérique. Néanmoins, les classes moins cultivées de la société n'avaient pas conscience de la rotondité de la Terre.

L'explorateur Jean de Mandeville fit, à partir de 1322, un voyage de 34 ans en Égypte (ce qui paraît assuré), puis en Inde, Asie centrale, et jusqu'en Chine [cela est plus douteux], voyage considérable pour l'époque. À son retour vers 1355-1357, il fit le récit de son voyage, dans un livre intitulé Livre des merveilles du monde (ou Voyages). Il évoqua les possibilités théoriques de navigation autour du monde (circumnavigation). Son récit (manuscrit à l'époque) fut écrit en 250 exemplaires, et traduit dans un certain nombre de langues vernaculaires, mais à l'époque, la grande peste et les débuts de la guerre de Cent Ans avaient totalement désorganisé la société européenne, empêchant de grandes expéditions comme celles du siècle suivant.

Le Livre des merveilles du monde a donc eu un certain succès au Moyen Âge, probablement en raison des possibilités de circumnavigation. Néanmoins, il est probable que l'on fasse des confusions entre cet ouvrage et le Livre des merveilles qui est le récit des voyages de Marco Polo, qui s'intitulerait plutôt Devisement du monde.

On sait que Jean de Mandeville influença le jeune Christophe Colomb, qui s'appuya aussi sur l'Imago mundi du cardinal Pierre d'Ailly (1410, imprimé en 1478).

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