Nostradamus - Définition

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Le plus célèbre des quatrains réputés prophétiques

Le plus célèbre des quatrains réputés prophétiques de Nostradamus (avec, peut-être le « quatrain de Varennes » IX, 20) est le trente-cinquième de la première centurie (Centurie I, quatrain 35)

Le lyon ieune le vieux surmontera,
En champ bellique par singulier duelle,
Dans cage d'or les yeux luy creuera,
Deux classes vne, puis mourir, mort cruelle.

Selon les adeptes d'une lecture prophétique, ce quatrain annoncerait la mort d'Henri II.

En juin 1559, le roi Henri II affronta le comte de Montgomery, lors d'un tournoi de chevalerie. Ils auraient porté (selon ces adeptes) tous deux un lion comme insigne. Henri II reçut la lance de son adversaire dans son casque (selon certains, en or) et aurait eu l'œil transpercé. Il mourut dix jours plus tard.

Voici ce qu'en dit l'historien québécois Pierre Brind'Amour (qui, pour sa part, pense que Nostradamus interprète un prodige céleste tel que celui qu'on aperçut en Suisse en 1547, montrant un combat entre deux lions) : « Ce quatrain, le plus célèbre des Centuries, fait les délices des amateurs d'occultisme, qui veulent y voir l'annonce du tournoi qui opposa Henri II et le sieur Gabriel de Lorge, comte de Montgomery, le 1er juillet 1559. On sait qu'Henri II, blessé à l'œil par son adversaire, mourut de sa blessure le 10 juillet suivant. Les sceptiques, dont je suis, s'émerveillent de la coïncidence ; les adeptes y voient la preuve de ce qu'ils ont toujours su, à savoir que Nostradamus avait un don de clairvoyance. Pourtant personne à l'époque ne fit le rapprochement. » (Nostradamus astrophile, p. 267; Les premières Centuries ou Propheties, pp. 99-101).

Le professeur de linguistique Bernard Chevignard note lui aussi, que « ni Blaise de Monluc, ni François de Vieilleville, ni Claude de l'Aubespine, ni Brantôme ne mentionnent une quelconque prophétie de l'oracle de Salon à ce propos [la mort d'Henri II], mais font état de leurs propres rêves prémonitoires ou d'une prédiction de l'astrologue napolitain Luca Gaurico ».
(Brantôme a bien fait allusion à l'incident, mais ne parle que d'un 'devin' qui n'était pas nécessairement Nostradamus).

B. Chevignard relève de plus que, dans ses Présages en prose, à la fin de ce qui concerne le mois de juin 1559 (Henri II fut blessé en juin et mourut en juillet), Nostradamus, après avoir écrit « Quelque grand Prince, Seigneur & dominateur souverain mourir, autres defaillir, & autres grandement pericliter », ce qui fait s'écrier à son dévoué exégète Chavigny : « Icy infailliblement est presagée la mort du Roy Henry II », avait ajouté immédiatement après : « La France grandement augmenter, triompher, magnifier, & beaucoup plus le sien Monarque », d'où ce second commentaire de Chavigny : « Ceci est dit pour deguiser le fait. »

Chavigny, d'ailleurs, n'a pas interprété le quatrain I,35 comme annonçant la mort d'Henri II, non plus que Nostradamus lui-même, qui privilégiait le quatrain III, 55 (après l'avoir rétro-édité, d'ailleurs!). Cette interprétation n'est pas attestée avant 1614.

Bibliographie

Ouvrages de Nostradamus

  • Interprétation des hiéroglyphes de Horapollo (1543-1547), édi. par Pierre Rollet, éd. Ramoun Berenguié, Aix-en-Provence, 1967.
  • Pronostications et Almanachs, 1550-1567 [1] [2]
  • Traité des Fardements et Confitures (1555) : Traité des confitures, Éditions Être et connaître, 2006, 156 p. Titre : Excellent et moult utile opuscule à tous nécessaire qui désirent avoir connoissance de plusieurs exquises receptes divisé en deux parties. La première traicte de diverses façons de fardemens et senteurs pour illustrer et embelir la face. La seconde nous montre la façon et manière de faire confitures de plusieurs sortes.
  • Prophéties : édition princeps = Les Prophéties de Me Michel Nostradamus, Lyon, chez Macé Bonhomme, MDLV (4 mai 1555) (Réimprimé en 1984 par Les Amis de Michel Nostradamus.)
  • Texte des Prophéties en ligne, selon les premières éditions : [3]
  • Épître à César (son fils, César de Nostredame) (1555) [4] [5] [6], in Prophéties, édi. par Eugène Bareste, 1840, Paris, Maillet, 1840.
  • « Paraphrase de Galien » : Paraphrase de C. Galen, sus l'exortation de Ménodote, aux estudes des bonnes artz, mesmement Médicine : Traduict de latin en francoys, par Michel Nostradamus, Lyon, Antoine du Rosne, 1557.
  • Épître à Henri second (roi de France) (27 juin 1558) [7] [8], in Le Pelletier, Les Oracles de Michel de Nostredame, astrologue, médecin et conseiller ordinaire des rois Henri II, François II et Charles IX, Paris, A. Aubry, 1867, rééd. 1976, 2 vol. Serge Hutin, Les prophéties de Nostradamus, J'ai lu, p. 101-115.
  • « Traité de la Peste » (vers 1558-1559). On n'a conservé que la traduction anglaise : An excellent treatise, shewing such perillous and contagious infirmities, as shall issue 1559 and 1560, with the signes, causes, accidents and curation for the healthe of such as inhabit the 7, 8 and 9 climate, compiled by Maister Michael Nostrodamus, Doctor in Phisicke, and translated into English..., Londres, John Daye, 1559.
  • Jean Dupèbe, Nostradamus: Lettres inédites, Genève, Droz, 1983. (Édition scientifique.)
  • Testament ou Troisième Épître (15 juin 1566), édi. par Daniel Ruzo, Le testament de Nostradamus ( [Barcelona, 1975], trad. fran., Monaco, Le Rocher, 1982, p. 21-28. [9]

Études sur Nostradamus

  • Jean-Aimé de Chavigny, Recueil des présages prosaïques de M. Michel de Nostradame lors qu'il vivoit, conseillier du Roy treschr(est)ien Charles IX du nom, et Médecin ordinaire de sa Magte (1589)
  • Garencières, Théophile de, The true prophecies or prognostications of Michel Nostradamus, Londres, 1672. Traduction anglaise des Prophéties de Nostradamus. A repéré dans les deux premiers vers du quatrain VI, 89 une citation d'un passage de Plutarque (Vies parallèles, "Artaxerxès", ch. 16) sur le supplice du « scaphisme ».
  • Palamède Tronc du Coudoulet, Abrégé de la vie de Michel Nostradamus, suivi d'une nouvelle découverte de ses quatrains (1701)
  • Jean Le Roux, La Clef de Nostradamus, Isagoge ou Introduction au véritable sens des Prophéties de ce fameux auteur, avec la critique touchant les sentimens & interprétations de ceux qui ont ci-devant écrit sur cette matière (1710). Eut le mérite de prôner une étude philologique du texte de Nostradamus (latinismes, étymologismes, figures de style, prosodie).
  • Anonyme, Lettre critique sur la personne et sur les écrits de Michel Nostradamus, Mercure de France, août et novembre 1724. Relève, dans un esprit rationaliste, des coïncidences entre certains quatrains des Prophéties et des évènements antérieurs à la publication de ces quatrains. Tout n'est pas également convaincant, mais on repoussera difficilement, par exemple, le rapprochement entre le quatrain VIII, 72 et le siège de Ravenne de 1512.
  • H. Torné-Chavigny, L'Histoire prédite et jugée par Nostradamus. Texte de l'édition de 1566, à Lyon, par Pierre Rigaud. Preuves tirées des auteurs les plus connus, 1860. P. Brind'Amour prise peu cet auteur mais lui sait gré d'avoir reconnu en Savonarole une source de l'Épître à César.
  • Eugen Parker, « La légende de Nostradamus et sa vie réelle », Revue du Seizième Siècle, tome X, 1923, p. 93-106, 148-158. (À la suite de l'anonyme du Mercure de France, explique certains quatrains des Prophéties par des évènements qui leur sont antérieurs.)
  • Eugène Lhez, « Aperçu d'un fragment de la correspondance de Michel de Nostredame », Provence Historique, t. 11, 1961.
  • Eugène Lhez, « L'ascendance paternelle de Michel de Nostredame », Provence Historique, t. 18, 1968.
  • Éric Muraise, Saint-Rémy de Provence et les Secrets de Nostradamus (1969)
  • Dr Edgar Leroy, Nostradamus, ses origines, sa vie, son œuvre, éd. Bergerac, 1972 (rééd. Jeanne Laffitte, Paris, 1993).
  • Georges Dumézil, «...Le moyne noir en gris dedans Varennes» Sotie nostradamique (1984). Dumézil déçoit le lecteur rationaliste (deux ans avant la bombe de Chantal Liaroutzos, il soutient l'interprétation traditionnelle du quatrain de Varennes comme annonçant la fuite de Louis XVI), mais il s'est aperçu que Nostradamus « trichait » parfois et il en donne deux très bons exemples : les quatrains V, 6 et V, 75, très probablement inspirés de l'inauguration du roi Numa telle que racontée par Tite-Live.
  • Jacques Chomarat, « Nostradamus : Lettres inédites, introduction et notes par Jean Dupèbe » (recension), Bulletin de l'Association d'étude sur l'humanisme, la réforme et la renaissance, 1984, vol. 19, pp. 89-93, consultable sur le site Persée. (Apporte des compléments au travail de J. Dupèbe.)
  • Louis Schlosser, La vie de Nostradamus, Paris, 1985. Soutient que les Prophéties sont une chronique de la première moitié du seizième siècle (p. 67). Il y a peut-être à glaner, mais l'auteur n'indique guère ses sources et on peut craindre qu'il n'adapte parfois l'histoire aux besoins de sa thèse. Par exemple, où a-t-il trouvé que, conformément au quatrain I, 86, Marie de Hongrie était dévêtue quand elle traversa le Danube lors de la bataille de Mohacs (p. 69-70) ? Le rapprochement qu'a fait Brind'Amour entre ce quatrain et l'héroïne romaine Clélie est beaucoup plus convaincant.
  • Chantal Liaroutzos, « Les prophéties de Nostradamus : suivez la Guide », in Réforme, Humanisme et Renaissance, 23 (1986), Lyon, consultable en entier sur Persee et en partie sur Google Books. Révéla que des enfilades toponymiques des Prophéties, et notamment celle du fameux quatrain de Varennes, ont certainement été empruntées au Guide des Chemins de France, de Charles Estienne. (Selon J. Halbronn, les Voyages, du même Charles Estienne, ont encore plus de points de rencontre avec les Prophéties.)
  • Michel Chomarat, avec la collaboration de Jean-Paul Laroche, Bibliographie Nostradamus XVIe - XVIIe - XVIIIe siècles, Baden-Baden et Bouxwiller, 1989. (« Indispensable pour toute recherche sur Nostradamus », selon Chevignard.)
  • Michel Dufresne, Dictionnaire Nostradamus, Chicoutimi (Québec), éd. J.C.L., 1989. Définition, fréquence et contexte de chacun des six mille mots contenus dans l'édition de 1605 des Centuries.
  • Robert Benazra, Répertoire chronologique nostradamique, 1990. Recommandé par tous les spécialistes universitaires de Nostradamus.
  • Pierre Brind'Amour, "Nostradamus et l'histoire romaine", dans Hommage à la mémoire de Ernest Pascal, (dans Cahiers des Études anciennes, t. 23), 1990, t. 1, p. 55-65. Élucide diverses allusions à l'histoire de la Rome antique éparses dans les Prophéties. Semble ignorer qu'il a été précédé par Dumézil dans l'interprétation des quatrains V, 6 et V, 75.
  • Pierre Brind'Amour, Nostradamus Astrophile, 1993. Ce livre révéla les emprunts de Nostradamus au De honesta disciplina, de Petrus Crinitus.
  • Pierre Brind'Amour, Nostradamus, les premières Centuries ou Prophéties, 1996. Édition savante de l' Épître à César et des 353 premiers quatrains. Repère de façon très convaincante de nombreux emprunts de Nostradamus à des livres édités à son époque.
  • Jacques Halbronn, Le texte prophétique en France, formation et fortune, Thèse, Paris X-Nanterre. Dir.: Jean Céard, 1999. (à lire sur propheties.it) ; "Documents inexploités sur le phénoméne Nostradamus, Feyzin, Ed. Ramkat, 2002,Dans cette thèse et dans divers articles, l'auteur soutient que toutes les éditions anciennes conservées des Prophéties attribuées à Nostradamus sont antidatées et ne sont pas l'œuvre de Nostradamus mais de faussaires du temps de la Ligue. Voir aussi de cet auteur, son post doctorat (EPHE Ve section, 2007): « Le dominicain Jean Giffré de Réchac et la naissance de la critique nostradamienne au XVIIe siècle ».
  • Roger Prévost, Nostradamus, le mythe et la réalité, 1999. Dans la ligne de l'anonyme du Mercure de France et de Brind'Amour, explique les Centuries comme des allusions à des évènements qui appartenaient déjà au passé quand les «prophéties» étaient rédigées. Pour les besoins de sa thèse, il lui arrive de supposer que l'édition de 1555 est antidatée.
  • Bernard Chevignard, Présages de Nostradamus, 1999. (Livre I d'une édition scientifique des Almanachs.)
  • Dr Lucien de Luca, Logodaedalia, 2001. (A notamment découvert dans le quatrain V, 31, un emprunt au poème médiéval Architrenius ou Archithrenius. Le même auteur a découvert que la strophe latine citée par Nostradamus dans sa Paraphrase de C. Galen provient du livre Inscriptiones sacrosanctae vetustatis, de Petrus Apianus et Bartholomeus Amantius, édité à Ingolstadt en 1534 ; voir son site Internet Logodaedalia.)
  • Ian Wilson, Nostradamus The Evidence, Londres, éd. Orion, 2002.
  • Jean-Paul Clébert, Prophéties de Nostradamus, 2003. Éclaire (philologiquement) de nombreux passages des Prophéties par des passages analogues des Présages. Selon Jean Dupèbe, ce livre « peut offrir au lecteur patient et curieux d’utiles renseignements, à condition qu’il se tienne toujours sur ses gardes. » (Jean Dupèbe, « Prophéties de Nostradamus. Les Centuries. Texte intégral (1555-1568). Transcription et commentaires mot à mot par Jean-Paul Clébert  », Revue de l’histoire des religions, 2006, en ligne, consulté le 28 juillet 2010.) Dans un livre antérieur, Nostradamus, mode d'emploi, Paris, 1981, qui n'est qu'une esquisse de celui-ci, J.-P. Clébert avait envisagé que les indications toponymiques du fameux quatrain de Varennes se rapportent en fait à la province du Maine, conjecture dont Chantal Liaroutzos allait faire une certitude.
  • Elmar R. Gruber, Nostradamus, Sein Leben, sein Werk und die wahre Bedeutung seiner Prophezeiungen, 2003. L'auteur est un tenant du paranormal, mais le présent livre est d'inspiration rationaliste. Il semble que Gruber soit le premier à avoir fait le rapprochement entre le quatrain 7, 41 et la lettre 7, 27 de Pline le Jeune.
  • Peter Lemesurier, The Unknown Nostradamus, 2003 (biographie) et Nostradamus: The Illustrated Prophecies (comprenant de nombreuses gravures contemporaines), qui évoquent tous deux les origines historiques de la plupart des Prophéties.
  • Nostradamus, Prophéties. Présentation par Bruno Petey-Girard. Paris, Flammarion, 2003. Édition des Centuries I à VII, considérées comme d'authenticité certaine parce que non posthumes. Sérieux, dans la ligne de Brind'Amour.
  • Ian Wilson, Nostradamus. The Man Behind the Prophecies, New York, 2007. (Édition révisée du livre de 2002 du même auteur.)
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