Normandie (paquebot) - Définition

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Caractéristiques

  • Longueur : 313,75 m
  • Largeur : 36,40 m
  • Puissance : 160 000 ch
  • Jauge brute : 79 000 tonneaux
  • Capacité de transport :
    • en « 1re classe » : 878 voyageurs
    • en « classe Touriste » : 665 voyageurs
    • en « 3e classe » : 458 voyageurs
  • État-major et équipage : 1 355 personnes

Carrière

Normandie arrive au Havre le 11 mai 1935 à 19 heures sous l’accueil enthousiaste des Havrais. Suivent les cérémonies de l’inauguration. On en profite pour inaugurer la gare maritime nouvellement construite.

Arrivé du Normandie à New-York lors de sa première traversée.

Et le mercredi 29 mai 1935, à 18 heures, c'est l'appareillage pour la première traversée commerciale. Dans la matinée du 30, Normandie passe Bishop Rock, repère officiel de départ pour l'attribution du Ruban bleu. Le lundi 3 juin, le navire passe le repère d'arrivée d'Ambrose, à l'approche de New York. Il a parcouru 2 971 milles en quatre jours, trois heures et deux minutes, à la vitesse moyenne de 29,94 nœuds. Le record du paquebot italien Rex est battu, le Ruban bleu est français pour la première fois. Il flotte glorieusement, long de trente mètres, au grand mât.

Durant l'hiver 1935-1936, Normandie est légèrement modifié. Pour atténuer les vibrations ressenties par les passagers de l'arrière, les hélices sont changées. Les passerelles de manœuvres en encorbellement sont remplacées : à l'origine de forme courbe elles prolongeaient la passerelle de commandement mais sont remplacées par des passerelles droites plus adaptées aux manœuvres. Un salon est aménagé sur le pont arrière, ce qui alourdit un peu la silhouette jusque là si gracieuse. Puis le navire reprend le service.

De 1936 à 1939, Normandie s'impose comme l'étalon du confort et du luxe transatlantiques. Le gratin des sociétés française et américaine prend pension dans le magnifique intérieur Art déco, goutant une cuisine digne des plus grands restaurants parisiens. Le personnel de la Transat, attentif à l'extrême à ses clients sans jamais verser dans la familiarité, ne contribue pas peu à la renommée du navire et fait naitre la légende du service « à la française ». Pendant ces années fastes, Normandie livre une lutte épique à son grand rival britannique le Queen Mary, lui cédant puis lui reprenant le Ruban bleu avant de le lui abandonner définitivement en 1938.

En janvier 1938 Normandie débute l'année par une croisière New York-Rio-New York, qui déclenche un énorme engouement. Le paquebot n'est pas conçu pour ce genre de voyage (absence de climatisation) ; cette croisière est néanmoins un succès, et sera reconduite l'année suivante.

Le 30 août 1939, Normandie accoste à New York dans un climat politique irrespirable. Le pacte germano-soviétique, signé une semaine plus tôt, a rendu la guerre avec l'Allemagne quasi-certaine. Quatre jours plus tard, c'est chose faite alors que Normandie est encore à quai. Les autorités françaises ne demandant pas la conversion du navire en transport de troupes, la Transat décide de le désarmer sur place pour lui éviter un hasardeux retour sous la menace des sous-marins allemands et de possibles dégâts en cas d'attaque ennemie sur Le Havre. Le 6 septembre, le personnel retourne en France hormis un équipage de veille.

USS Lafayette ex Normandie en feux entouré de bateaux pompes

L'arrêt du trafic transatlantique et la défaite de juin 1940 mettent la Transat en situation financière précaire. Les salaires des marins restés à New York ne sont plus assurés. Pendant plus d'un an, ceux-ci survivront grâce à l'aide des autorités consulaires et de nombreux gestes de sympathie de la communauté française de New York, sous l'œil quelque peu soupçonneux d'une Amérique encore en marge du conflit. Tout change après la déclaration de guerre faite aux États-Unis par l'Allemagne le 11 décembre 1941, quatre jours après Pearl Harbor. Normandie, ne battant pas pavillon de la France libre, est juridiquement rattaché au régime de Vichy et devient donc une prise de guerre légitime. Le 16, un détachement de la marine américaine investit le navire, évacue de force l'équipage français, et amène le pavillon tricolore pour hisser à sa place le drapeau américain. Les travaux débutent pour transformer Normandie, rebaptisé La Fayette le 1er janvier 1942, en transport de troupes.

USS Lafayette couché après l'incendie

Le détachement américain en charge du navire n'assure qu'une veille des plus sommaires, débranchant entre autres les systèmes de sécurité dont il a négligé de s'informer. L'inévitable drame éclate le 9 février 1942. Un ouvrier travaillant au chalumeau dans la salle à manger des premières classes met accidentellement le feu à un stock de gilets de sauvetage en kapok temporairement entreposé là. L'incendie, alimenté par les nombreuses boiseries non encore démontées, se propage rapidement. Les marins français, accourus sur place pour proposer leur aide, se voient refoulés par la police militaire. Les pompiers new-yorkais ne peuvent intervenir directement à bord, car le type d'embouts de leurs lances à incendie est incompatible avec celui du système de lutte contre l'incendie du navire. Ils ne peuvent attaquer le feu que de l'extérieur, à l'aide de bateaux-pompes et de lances alimentées depuis la jetée. De plus un froid polaire gèle l'eau dès son arrivée sur le pont. En conséquence, une grande quantité des 6 000 tonnes d'eau déversées se retrouve sous forme de glace accrochée aux superstructures du bateau, déséquilibrant celui-ci et entrainant son chavirement le 10 février à 2h45.

(L'origine de ce désastre est aussi attribuée selon certaines sources à un acte de sabotage d'agents allemands opérant sur le territoire américain, ou à une manœuvre de la mafia afin d'obliger les autorités à négocier la protection des docks et aussi de réduire la peine de Lucky Luciano.)

Après de longues réflexions, le La Fayette est remis à flot le 27 octobre 1943. Il est alors jugé irréparable en raison des dommages irréversibles subis par la machine et une partie de la structure après un an et demi en immersion.

Le 3 octobre 1946, l'ex-Normandie est vendu à un ferrailleur de New York, l'entreprise Lipsett, pour 161 680 dollars. Il est entièrement démantelé.

Les passagers du paquebot Normandie

En 51 mois de service commercial et 70 voyages, le paquebot Normandie aura transporté 132 508 passagers.

  • [1] : 29 mai 1935, Le Havre - Southampton - New York
  • [2] : 6 mai 1936, Le Havre - Southampton - New York
  • [3] ; 27 mai 1936, New York - Southampton - Le Havre
  • [4] : 10 juin 1936, Le Havre - Southampton - New York
  • [5] : 17 juin 1936, New York - Southampton - Le Havre
  • [6] : 8 juillet 1936, Le Havre - Southampton - New York
  • [7] : 15 juillet 1936, New York - Southampton - Le Havre
  • [8] : 23 septembre 1936, Le Havre - Southampton - New York
  • [9] : 7 octobre 1936, Le Havre - Southampton - New York
  • [10] : 14 octobre 1936, New York - Southampton - Le Havre
  • [11] : 18 mars 1937, New York - Southampton - Le Havre
  • [12] : 7 avril 1937, Le Havre - Southampton - New York
  • [13] : 19 mai 1937, New York - Southampton - Le Havre
  • [14] : 14 juillet 1937, New York - Southampton - Le Havre
  • [15] : 25 août 1937, Le Havre - Southampton - New York
  • [16] : 15 octobre 1937, New York - Southampton - Le Havre
  • [17] : 8 juin 1938, Le Havre - Southampton - New York
  • [18] : 21 septembre 1938, Le Havre - Southampton - New York
  • [19] : 26 décembre 1938, New York - Southampton - Le Havre
  • [20] : 16 août 1939, New York - Southampton - Le Havre

Liste établie d'après les travaux de l'Association French Lines.

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